Montée des cours du cacao : vers un Noël sans chocolat ?

La flambée des cours
Les facteurs de hausse
De plus en plus de chocolats premium
230 euros les 50 grammes
Le succès du chocolat de Dubaï
Une opportunité exploitée par les grandes marques
Des récoltes moins bonnes que prévu
Des enfants exploités
Des Pères Noël de Dubaï
Une spéculation folle
La flambée des cours

La hausse des cours du cacao et du sucre a fait grimper le prix du chocolat de 21% cette année en Espagne, selon l'Institut national de statistique (INE). En France, on parle d'une augmentation encore plus importante : selon un article dans Capital, entre 2023 et 2024, le coût du cacao a augmenté fortement, entre 30 et 40 %. France Info parlait même au mois d'août 2024 d'une augmentation de 120 % ! Cette délicieuse gourmandise, si caractéristique des fêtes de Noël, voit aussi son prix augmenter dans d'autres pays. Une situation qui doit beaucoup au changement climatique.

Les facteurs de hausse

En novembre 2023, une tonne de cacao coûtait environ 4 000 euros sur le marché mondial. En raison de mauvaises récoltes et d'une demande croissante, son prix avoisine actuellement les 8 000 euros, avec des pics à près de 12 000 euros la tonne au cours de cette année.

De plus en plus de chocolats premium

Partout en Europe, de Madrid à Zurich, les clients font la queue pour mettre la main sur certaines variétés premium. Même des marques comme Louis Vuitton surfent sur la tendance. Si les fèves de cacao utilisées pour l'un des chocolats les plus chers au monde poussent dans la jungle équatorienne, les tablettes les plus populaires viennent actuellement de Dubaï.

230 euros les 50 grammes

Selon l'agence de voyages allemande Designreisen, 50 grammes de chocolat noir To'ak, faits à partir de la rare variété de fèves 'Nacional' d'Équateur, coûtent 230 euros. Les cacaoyers poussent au cœur de la forêt tropicale et on suppose que les Mayo-Chinchipe cultivaient déjà le cacao en Équateur il y a 5 300 ans. Mais c'est de la riche Dubaï que vient le succès de l'année !

Le succès du chocolat de Dubaï
Les réseaux sociaux ont amené des clients allemands à patienter pendant des heures dans les villes de Düsseldorf, Berlin, Francfort et plus récemment Hambourg, pour obtenir un chocolat de Dubaï en édition limitée, fourré au croquant de pistaches. Une tablette de 150 grammes coûte 14,99 euros, ce qui reste tout de même moins cher que le To'ak d'Équateur.
Une opportunité exploitée par les grandes marques

Le média The Objective estime que la pénurie imminente pourrait faire grimper le prix de la tonne de cacao au-dessus de la barre des 10 000 dollars. L'association espagnole de consommateurs FACUA a étudié les variations de prix de neuf articles chocolatés de Noël, révélant que les produits des marques Suchard, Lindt ou Nestlé sont soit devenus très chers, soit vendus au même prix, mais en quantité plus faible.

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Des récoltes moins bonnes que prévu

La chaîne de télévision allemande Sat1 rappelle que les récoltes ont été nettement inférieures à cause d'infestations de parasites dans certains pays producteurs comme le Ghana, ce qui explique en partie pourquoi les prix à Noël sont jusqu'à quatre fois plus élevés que les années précédentes selon les produits. D'après le média SWR, ce sont les cultivateurs de cacao qui profitent le moins de la hausse des prix.

Des enfants exploités

Selon l'initiative "Make chocolate fair", environ 1,5 million d'enfants travaillent dans des conditions d'exploitation dans cette filière au Ghana et en Côte d'Ivoire, ce qui n'empêche pas les fabricants de réaliser des profits élevés, au contraire.

Des Pères Noël de Dubaï

Un homme d'affaires berlinois a montré à quel point il était facile de gagner de l'argent avec ces friandises. Le journal allemand Bild a signalé qu'il avait fabriqué des Pères Noël et des pièces en or à partir du coûteux chocolat de Dubaï. Ces produits se vendent très rapidement et font concurrence aux traditionnels Pères Noël en chocolat.

Une spéculation folle

Le Hamburger Abendblatt, un autre média allemand, a relevé que la marque Ritter Sport avait déjà augmenté les prix de ses tablettes. L'association des consommateurs de la région de Basse-Saxe souligne que, si l'on doit payer plus cher, il est préférable de privilégier le commerce équitable afin que tous les acteurs de la filière en profitent.

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