Japon, Philippines, Australie… quels sont les alliés des États-Unis face à la Chine dans la zone Asie-Pacifique ?

L’opération Balikatan
Plus de 16 000 soldats déployés
L’hostilité de Pékin
Des menaces voilées
Un facteur de tensions
Une alliance forte
De nombreux incidents
Un sommet trilatéral
Une alliance consolidée
Une coopération renforcée
Un discours au Congrès
Face à la menace chinoise
Des revendications illégales
La réaction de Pékin
Des relations diplomatiques tendues
Des manœuvres avec l’Australie
Une mer libre et ouverte
Des alliances régionales
Un dialogue pour la sécurité
Un virage militaire
Un enjeu économique majeur
Les revendications chinoises rejetées
Un jugement bafoué
Une mer stratégique
Des incertitudes persistantes
La question de Taïwan
L’opération Balikatan

Les États-Unis et les Philippines ont lancé l’opération Balikatan (un terme qui signifie « épaule contre épaule » en tagalog) le lundi 22 avril. Il s’agit d’un exercice naval conjoint annuel entre les deux États.

Plus de 16 000 soldats déployés

Dans un contexte de tensions croissantes entre l’archipel d’Asie-Pacifique et la Chine, plus de 16 000 soldats sont déployés au cours de cette manœuvre de grande envergure, indique ‘RFI’.

L’hostilité de Pékin

Pékin n’a pas manqué de critiquer l’organisation d’un exercice militaire en mer de Chine méridionale, sur une large partie de laquelle le régime chinois revendique sa souveraineté.

Des menaces voilées

« Il faut que les Philippines réfléchissent à deux fois avant [d'être] le « jouet des États-Unis » aux dépens de leur propre sécurité », a menacé un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères, cité par ‘RFI’. Le ton est donné !

Un facteur de tensions

Fait inédit : l’opération Balikatan aura lieu en partie en dehors des eaux territoriales philippines. De quoi « exacerber les tensions et augmenter le risque d'erreur de jugement », selon le ministère chinois des Affaires étrangères.

Une alliance forte

Après une période difficile sous la présidence autoritaire de Rodrigo Duterte, l’arrivée au pouvoir de Ferdinand Marcos Jr. a permis un renforcement de l’alliance militaire entre Manille et Washington.

De nombreux incidents

Constatant la multiplication des incidents liés à la marine chinoise, Joe Biden a averti que « toute attaque contre un avion, un navire ou les forces armées philippines en mer de Chine méridionale déclencherait la mise en œuvre du traité de défense mutuelle » entre les États-Unis et les Philippines, rappelle ‘RFI’.

Un sommet trilatéral

Ces propos ont été tenus lors d’un sommet trilatéral entre les États-Unis, le Japon et les Philippines, organisé le 11 avril dernier à Camp David, la résidence du président des États-Unis.

Une alliance consolidée

La rencontre entre Joe Biden, Ferdinand Marcos Jr. et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, visait à consolider la protection accordée par les États-Unis à leurs deux alliés de la région, face à la menace que représente l’expansionnisme chinois.

Une coopération renforcée

Un renforcement de la coopération militaire américano-japonaise a ainsi été décidé : des bases de réparation d'équipements américains vont être installées au Japon, tandis que les forces armées des deux pays vont approfondir leur coordination.

Un discours au Congrès

Avant de se rendre à Camp David, Fumio Kishida avait pris la parole devant le Congrès américain. S’il a affirmé comprendre « l'épuisement d'être le pays qui a défendu l'ordre international presque à lui seul », il a rappelé que, pour Tokyo, « le leadership des États-Unis est indispensable ».

Face à la menace chinoise

Dans un communiqué commun cité par ‘La Tribune’, les dirigeants des trois pays ont fait part de leur « vive inquiétude » face au « comportement dangereux et agressif de la République populaire de Chine en mer de Chine méridionale ».

Des revendications illégales

Le communiqué a par ailleurs dénoncé la « militarisation des territoires gagnés » par la Chine et « les revendications maritimes illégales » de ce pays dans la région.

La réaction de Pékin

Sans surprise, les autorités chinoises ont réagi à la tenue de ce sommet par l’intermédiaire de Mao Ning, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Des relations diplomatiques tendues

Cette diplomate a déclaré que les trois États qui ont participé au sommet « se sont immiscés de manière éhontée dans les affaires intérieures de la Chine, en violation grave des normes fondamentales qui régissent les relations internationales », indique ‘Slate’.

Des manœuvres avec l’Australie

Le 7 avril 2024, soit quelques jours avant le sommet, les trois alliés s’étaient aussi livrés à des manœuvres communes avec la marine australienne en mer de Chine méridionale.

@ engin akyurt / Unsplash

Une mer libre et ouverte

À cette occasion, les quatre États ont revendiqué leur « engagement collectif à renforcer la coopération régionale et internationale en faveur d'un espace indo-pacifique libre et ouvert », souligne ‘Slate’.

Des alliances régionales

En 2021, la sphère anglo-saxonne avait déjà créé l’Aukus (contraction de « Australia », « United Kingdom » et « United States ») afin de contrer la montée en puissance de la Chine dans la région. La participation du Japon à cette coalition est désormais envisagée.

Un dialogue pour la sécurité

Par ailleurs, le « Quad » (abréviation de « dialogue quadrilatéral pour la sécurité ») a été mis en place en 2004 autour des États-Unis, de l’Inde, de l’Australie et du Japon.

Un virage militaire

Fondé à la suite du tsunami qui avait frappé l’Indonésie, ce regroupement a pris un virage militaire depuis. Il vise également à faire contrepoids aux démonstrations de force chinoises dans la zone indo-pacifique.

Un enjeu économique majeur

Pourquoi une telle montée des tensions en Asie-Pacifique, et en particulier en mer de Chine méridionale ? Comme le rappelle ‘France Culture’, un quart du trafic maritime mondial transite par cette zone bordée par la Chine, le Vietnam, la Malaisie et les Philippines.

Les revendications chinoises rejetées

Or, la Chine considère que cette mer lui appartient pour des raisons historiques. Saisie par les Philippines sur ce point, la cour permanente d’arbitrage de La Haye a rejeté les revendications chinoises en 2016.

Un jugement bafoué

Cela n’empêche pas Pékin de bafouer ce jugement en harcelant les pêcheurs des pays voisins et en installant des bases militaires sur les nombreux îlots que compte la mer de Chine.

Une mer stratégique

Comme l’analyse Paul Tourret, le directeur de l'ISEMAR (Institut Supérieur d'Économie Maritime), cité par ‘France Culture’, la mer de Chine du Sud « est stratégique pour tous les pays qui en revendiquent la souveraineté et personne n’a intérêt à ce que ça dégénère ».

Des incertitudes persistantes

Cependant, l’agressivité chinoise et l’hypothèse d’un désengagement américain en cas de retour de Donald Trump à la Maison-Blanche rendent la situation plus incertaine que jamais dans cette partie du monde.

La question de Taïwan

L’éventualité d’une invasion de Taïwan par la Chine dans les années à venir pourrait également embraser la région. Plus que jamais, la situation est tendue dans la zone Asie-Pacifique.

Chaque jour, nous vous proposons de nouveaux contenus captivants, cliquez sur "Suivre" pour ne rien manquer !

Et aussi