Quelles sont les conséquences des manœuvres aériennes de l'OTAN en Allemagne ?

Des avions de combat dans le ciel allemand
L'exercice
Un exercice prévu depuis 2018
L'annexion de la Crimée comme élément déclencheur
Le scénario terrifiant de l'exercice
Quels pays participent ?
Pourquoi le Japon ?
Le point de vue américain
Quelles répercussions sur le trafic aérien civil ?
Seulement des retards ?
50 000 minutes de retard cumulé par jour
Vers un chaos aérien ?
Un risque d'accidents ?
Quels espaces aériens sont concernés ?
Quels sont les avions utilisés ?
L'Eurofighter
L'Airbus A400M
Le F-15 Eagle
L'avion de combat F-16
L'avion de combat F-35
Un autre encore
Pourquoi en plein été ?
Des avions de combat dans le ciel allemand

Plus de 10 000 soldats et 250 avions venus de 25 pays : l'exercice de l'OTAN "Air Defender 23" se déroule du 12 au 23 juin. Quel est le programme ? Où et quand les avions de combat vont-ils survoler le sol allemand ? Et quelles seront les conséquences pour le trafic aérien civil ?

L'exercice "Air Defender" de l'OTAN

Pendant 12 jours, des avions de combat croisent les cieux d'Allemagne et d'Europe. Il s'agit de la plus grande manœuvre aérienne de l'histoire de l'OTAN. Une conséquence de la guerre en Ukraine ?

Un exercice prévu depuis 2018

Aussi étonnant que cela puisse paraître, "Air Defender" n'a aucun rapport avec le conflit actuel en Ukraine. L'armée allemande a écrit à ce sujet sur son site internet : "L'exercice a été initié par l'Allemagne en 2018 (...) et se déroule cet été sous commandement allemand."

L'annexion de la Crimée comme élément déclencheur

L'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a été l'élément déclencheur de cet exercice, comme l'a déclaré le lieutenant-général de l'armée de l'air Ingo Gerhartz (sur la photo) le 9 mai dernier, à Jagel, le site principal de l'exercice.

Le scénario terrifiant de l'exercice

La situation de départ de l'exercice a été indiqué par l'armée allemande : les forces aériennes et terrestres de l'alliance adverse Occasus occupent la région fictive de Klebius, dans l'est de l'Allemagne - soit environ un quart du pays. Leurs troupes doivent ensuite se diriger vers le nord, en direction de la mer Baltique, afin de s'emparer d'un port. Entretemps, l'OTAN a déclenché l'article 5 correspondant aux cas de défense et lancé une contre-offensive contre l'adversaire qui dispose d'une puissance équivalente.

Quels pays participent ?

Les États qui participent à l'exercice aux côtés de l'Allemagne sont la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, les États-Unis, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, le Japon, la Lettonie, la Lituanie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovénie, la Suède et la Turquie.

Pourquoi le Japon ?

L'armée allemande a indiqué sur son site internet : "Air Defender 23 n'est pas seulement un exercice de l'OTAN, mais un exercice multilatéral sous commandement allemand."

Sur la photo : le lieutenant-général de la U.S. Air National Guard, Michael A. Loh (à gauche), et le lieutenant-général Ingo Gerhartz.

"L'OTAN veut montrer qu'elle est capable de se défendre"

Le lieutenant-général Günter Katz, du commandant aérien de l'armée allemande, a déclaré dans une interview sur une chaîne YouTube : "L'OTAN veut bien entendu montrer qu'elle est capable de se défendre." Alors, s'agit-il d'un exercice pour se préparer aux choses sérieuses ?

Le point de vue américain

Richard Hunt, le commandant de la 175e unité de l'Air National Guard américaine qui participe à l'exercice, a déclaré à des réservistes, selon le journal allemand 'Tagesschau' : "Il s'agit du plus important déploiement de forces aériennes américaines en Europe depuis la création de l'OTAN. N'oubliez pas la raison pour laquelle l'OTAN a été créée : pour dissuader les agressions soviétiques, russes - et une guerre a lieu maintenant en Europe."

Quelles répercussions sur le trafic aérien civil ?

Selon les informations de l'autorité allemande pour la sécurité aérienne, les voyageurs doivent s'attendre à des retards et à des vols plus longs à cause des manœuvres. En effet, les avions civils doivent contourner les zones concernées.

Seulement des retards ?

Le ministère allemand de la Défense a renvoyé à des simulations effectuées par Eurocontrol, selon lesquelles "aucune annulation" n'aurait lieu pendant l'exercice. Il y aurait seulement "des retards dans le pire des cas".

50 000 minutes de retard cumulé par jour

Le syndicat allemand pour la sûreté aérienne craint au contraire que les vols civils ne cumulent 50 000 minutes de retard par jour.

Vers un chaos aérien ?

Dans un communiqué de presse du 25 mai dernier, l'association a estimé qu'un grand nombre de vols civils allaient être annulés. En effet, de nombreux appareils n'atteignant pas leur but à l'heure, ils ne seraient pas non plus disponibles pour les vols suivants.

Un risque d'accidents ?

Le lieutenant-général Günter Katz a indiqué que la fermeture de l'espace aérien autour de la zone d'exercice éviterait les crashs. "Nous souhaitons éviter que des appareils civils ne pénètrent cette zone de combat très dynamique afin de garantir le niveau de sécurité le plus élevé possible pour le trafic aérien."

Quels espaces aériens sont concernés ?

Trois secteurs seront fermés chacun plusieurs heures par jour : l'espace aérien est (la région de Mecklembourg-Poméranie jusqu'à la Mer Baltique) de 10 à 14 heures, l'espace aérien sud (les régions de Bavière et de Bade-Wurtemberg) de 13 à 17 heures et l'espace aérien nord (au-dessus de la Mer du Nord) de 16 à 20 heures. Aucun exercice n'a lieu pendant la nuit et les week-ends.

Quels sont les avions utilisés ?

Selon les données de l'armée allemande, l'aviation de ce pays utilise 64 appareils pour l'exercice, dont 16 Tornados qui servent aussi bien d'éclaireur que d'avion de combat. Les États-Unis ont envoyé un total de 100 appareils.

L'Eurofighter

L'Eurofighter représente, selon l'armée allemande, la "colonne vertébrale de l'aviation de combat du pays". Cet appareil peut voler de manière supersonique pour une longue durée. Trente appareils Eurofighter de l'armée allemande sont utilisés pour l'exercice.

L'Airbus A400M

Cinq Airbus A400M participent également aux manœuvres. Cet appareil de transport militaire peut convoyer jusqu'à 114 soldats, un hélicoptère de combat Tigre, 4 véhicules tout-terrain Wolf ou même un char Puma. Il peut aussi être utilisé comme avion de ravitaillement et comme avion-hôpital.

Le F-15 Eagle

Utilisé par l'aviation américaine depuis 1976, le F-15 Eagle participe également aux opérations.

L'avion de combat F-16

Le F-16 fait partie des meilleurs avions de combat au monde. Il peut être utilisé aussi bien dans des missions de défense aérienne que contre des cibles au sol.

L'avion de combat F-35

Les États-Unis et les Pays-Bas ont aussi envoyé des F-35. Cet avion de combat polyvalent furtif est détecté plus tardivement que les autres par les radars adverses.

Un autre encore

L'armée de l'air américaine utilise depuis plus de 40 ans le Fairchild-Republic A-10 Thunderbolt II. Ce biréacteur subsonique est prévu pour intervenir contre des cibles au sol et des véhicules blindés.

Pourquoi en plein été ?

Il reste à voir ce qui se produit lorsque ces appareils militaires se partagent l'espace aérien avec des avions civils. Si ce gigantesque exercice a été prévu en 2018 sans rapport avec la future guerre en Ukraine, on peut tout de même se demander pourquoi il est organisé au début des vacances d'été.

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