Plébiscité par les Français, le programme économique du RN est-il crédible ?

Un sondage favorable
Des orientations contestées par les spécialistes
Des mesures controversées
Et aujourd’hui ?
Un programme peu clair
Des mesures imprécises
Un virage pro-business
Une mesure-phare abandonnée
La fin des énergies renouvelables
Des baisses d’impôts sur les entreprises
D’autres impôts dans le viseur
Les moins de 30 ans privilégiés
Une taxation différente du patrimoine
Un programme coûteux sur les retraites
Un financement par des mesures discriminatoires
Une chasse à la fraude
Des annonces coûteuses et injustes
Un sondage favorable

Selon un récent sondage de l’institut Odoxa, le parti français d’extrême-droite Rassemblement national (RN) aurait le programme économique le plus crédible aux yeux des Français, devant ceux du bloc présidentiel et du Nouveau Front populaire (NFP) qui représente la gauche.

Des orientations contestées par les spécialistes

Pourtant, lors des dernières élections européennes, la plupart des experts avaient critiqué sévèrement les orientations économiques du RN. Challenges avait jugé son programme « impressionnant par sa vacuité et son irresponsabilité ».

Des mesures controversées

Préférence nationale, protectionnisme, mesures fiscales inégalitaires et coûteuses, fin des énergies renouvelables : les principales mesures proposées par le parti de Jordan Bardella avaient été dénoncées par les économistes.

Et aujourd’hui ?

Depuis, la dissolution de l’Assemblée nationale a permis au RN de se renforcer au Parlement, même s’il a échoué dans sa volonté de conquérir le pouvoir. Quel est aujourd’hui le programme économique d’un parti qui cultive volontiers le flou dans ce domaine ?

Un programme peu clair

« Le programme du Rassemblement national est plus ou moins clair. Il oblige à faire plein d'hypothèses », déclarait ainsi le chef économiste d’une grande banque étrangère à La Tribune pendant la campagne des législatives.

Des mesures imprécises

« Il y a la volonté d'augmenter le niveau de vie de la population française par différents soutiens. Le problème est que les mesures annoncées sont imprécises et on ne sait pas si elles seront mises en place. C'est difficile de s'y retrouver », ajoutait Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), dans le même journal.

Un virage pro-business

En septembre dernier, le parti a publié un long document intitulé « La France entreprend », dont France Inter a jugé qu’il était « tout entier dédié aux patrons et aux marchés ».

Une mesure-phare abandonnée

Mesure-phare des campagnes européenne et législative menées par Jordan Bardella, la baisse de la TVA sur l’énergie de 20 % à 5,5 % a disparu du programme. Cette décision qui couvrait le carburant comme l’électricité et le chauffage aurait coûté 17 milliards d’euros par an.

La fin des énergies renouvelables

En revanche, le RN maintient sa volonté de mettre fin à la production d’énergie éolienne et solaire en France. Il souhaite mettre en chantier 20 nouveaux réacteurs nucléaires, contre six prévus actuellement, tout en baissant de 30 % le prix de l’électricité.

Des baisses d’impôts sur les entreprises

Le parti d’extrême-droite a aussi annoncé des baisses d’impôts massives à destination des entreprises, comme la suppression de la cotisation foncière des entreprises (CFE) qui a rapporté 9 milliards d’euros l’an dernier.

D’autres impôts dans le viseur

Sont également prévues une suppression partielle de la cotisation sociale de solidarité des sociétés (C3S) et une exonération des cotisations patronales sur les hausses de salaires de 10 %, des mesures qui coûteraient respectivement 5 milliards et 10 milliards d’euros à l’État.

Les moins de 30 ans privilégiés

La suppression controversée de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans fait son retour dans le programme du RN, pour un coût estimé à 3,5 milliards d’euros. Les entreprises créées par les moins de 30 ans seraient aussi exonérées d’impôt sur les sociétés.

Une taxation différente du patrimoine

Par ailleurs, le parti de Marine Le Pen prévoit de remplacer l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), qui ne touche que le patrimoine immobilier, par un impôt sur la fortune financière qui exonérerait la résidence principale, mais taxerait de nouveau le patrimoine financier.

Un programme coûteux sur les retraites

Concernant les retraites, le RN souhaite avancer l’âge légal de départ, qui serait compris entre 58 et 62 ans, avec une durée de cotisation de 40 à 42 ans. À elle seule, cette mesure coûterait 30 milliards d’euros aux finances publiques, indique France Inter.

Un financement par des mesures discriminatoires

Pour financer son programme, le parti compte supprimer les aides sociales versées aux étrangers. Une mesure discriminatoire, très insuffisante financièrement et qui serait probablement jugée contraire à la Constitution et aux traités internationaux.

Une chasse à la fraude

Par ailleurs, le Rassemblement national mise sur la chasse à la fraude sociale, avec la création d’un ministère dédié. Une perspective très aléatoire en termes financiers et d’efficacité !

Des annonces coûteuses et injustes

Jugé coûteux et injuste par la majorité des experts, le programme économique du RN ne présente guère de perspective crédible pour le redressement de l’économie et des finances publiques françaises. Mais il reste approuvé par une partie importante de la population qui y voit l'occasion d'économies factices.

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