L'eau du Grand Canal est devenue vert fluo : mais que s'est-il passé à Venise ?

Des images insolites
Experts et autorités sont à l'œuvre
Une petite tache au départ
Les causes possibles
Aucune revendication
S'il ne s'agit pas d'une revendication, qu'est-ce que ça peut bien être ?
Comment expliquer cette couleur ?
Pas encore confirmé
S'agit-il de fluorescéine ?
Quelle est la quantité de substance fluorescente habituellement utilisée ?
Quelle quantité aurait pu être utilisée à Venise ?
Est-ce qu'un seul kilo peut suffire à provoquer un accident ?
Est-ce dangereux pour la santé ?
Tranquiliser les populations
Cela s'était déjà produit en 1968
Une réparation trop minutieuse qui a dérapé, une erreur ou une action délibérée ?
Des images insolites

Venise a offert un visage inhabituel et "coloré" aux touristes et aux Vénitiens eux-mêmes le dimanche 28 mai, les eaux du Grand Canal s'étant teintées soudain d'un vert fluorescent intense.

Experts et autorités sont à l'œuvre

L'alerte a été lancée peu après 8h30. Les experts et les autorités se sont immédiatement mobilisés, les premiers pour découvrir de quoi il s'agissait, les secondes pour rattraper l'auteur de ce geste.

Photo : Twitter @arpaveneto

Une petite tache au départ

Tout a commencé par une petite tache fluorescente près du pont du Rialto qui, selon le Corriere della Sera, n'a pas tardé à prendre de l'ampleur, jusqu'à envahir le Grand Canal, la principale voie navigable de Venise.

Les causes possibles

Dans un premier temps, plusieurs hypothèses auraient été mises sur la table, y compris une revendication des groupes de défense de l'environnement. Et pourtant...

Aucune revendication

Toutefois, plusieurs groupes écologistes, dont "Ultima Generazione" et Extinction Rebellion, ont nié être à l'origine de cette action, publiant des déclarations et des communiqués à ce sujet à diverses agences de presse, dont LaPresse, comme ils l'avaient fait le 21 mai à Rome, en versant du charbon de bois dans les eaux de la fontaine de Trevi (voir photo).

S'il ne s'agit pas d'une revendication, qu'est-ce que ça peut bien être ?

L'absence de revendication, un fait également mentionné dans l'analyse d'IlSole24ore, conduirait donc à écarter la question de l'environnement comme origine de ce phénomène et obligerait à chercher ailleurs le motif de ce qui s'est passé, qui jusqu'à présent n'est décidément pas clair.

Comment expliquer cette couleur ?

Ce qui, d'après les premières constatations, semblerait pourtant clair, c'est le type de liquide utilisé : il s'agit d'un traceur, "c'est-à-dire un liquide qui est injecté dans toutes les circonstances où il y a une fuite d'eau afin de comprendre le chemin suivi", explique la police d'État dans une note.

Pas encore confirmé

Des échantillons ont été prélevés dans les eaux de Venise, qui sont encore en cours d'analyse et qui confirmeront (ou infirmeront) les suppositions initiales sur la nature de la substance à l'origine du phénomène.

 

S'agit-il de fluorescéine ?

D'après les premiers avis publiés, il semblerait qu'il s'agisse d'une substance appelée fluorescéine, un composé chimique aux multiples usages, grâce à sa couleur fluorescente particulière (verte dans ce cas).

Sur la photo, le sauvetage du vaisseau Gemini IV en 1965, facilité par l'émission d'une traînée verte.

Quelle est la quantité de substance fluorescente habituellement utilisée ?

Les propos de Maurizio Vesco de l'ARPA (Agence régionale pour la protection de l'environnement) à la Repubblica soulignent toutefois un fait intéressant : dans les opérations les plus courantes, celles de la prospection à la fluorescéine des cours d'eau souterrains ou des égouts, seule une cuillerée est généralement utilisée.

Photo : Benjah-bmm27, domaine public, via Wikimedia Commons

Quelle quantité aurait pu être utilisée à Venise ?

Selon Maurizio Vesco, pour colorer en vert une surface de 500 mètres, comme cela s'est produit à Venise, "on aurait pu utiliser un kilo".

Est-ce qu'un seul kilo peut suffire à provoquer un accident ?

En attendant, la police locale poursuit ses investigations en visionnant les caméras locales afin d'écarter ou de confirmer l'hypothèse d'un accident et, le cas échéant, de retrouver l'auteur de l'accident.

Photo : Facebook Luca Zaia, président de la région Vénétie

Est-ce dangereux pour la santé ?

Les experts et les autorités ont toutefois apporté une réponse à la première et peut-être la plus importante des questions sur la table : celle de la santé.

Tranquiliser les populations

Dans un communiqué officiel, la police nationale et les autorités municipales et régionales ont confirmé qu'il n'y avait pas de danger pour les humains et les animaux et ont appelé au calme.

Photo : Instagram @zaiaufficiale

Cela s'était déjà produit en 1968

Après tout, une chose similaire s'était déjà produite en 1968 lorsque l'artiste argentin Nicolás García Uriburo, lors de la Biennale de Venise, avait réalisé une performance en teignant les eaux de la ville en vert pour protester contre la pollution.

Une réparation trop minutieuse qui a dérapé, une erreur ou une action délibérée ?

Quoi qu'il en soit, quelle que soit la cause de cette action qui a coloré Venise, qu'il s'agisse d'un accident, d'une farce ou d'une action délibérée, nous sommes sûrs d'une chose : ce seront de nouvelles photos à ajouter aux annales d'une ville qui, au fil des siècles, aura tout vu. Et même plutôt deux fois qu'une.

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