Le point Nemo, le gigantesque 'cimetière spatial' au milieu du Pacifique

Un lieu quasiment inconnu
Éloigné et inaccessible
Coordonnées du point Nemo
Une distance de presque 2 700 kilomètres
Les côtes les plus proches
Les humains les plus proches
La vie sous-marine
''Quasi inexistant''
Gyre du Pacific Sud
Absence de matière organique
Un endroit idéal pour les agences spatiales
Le destin de la ISS/ SSI (au Québec)
De vieilles connaissances
Éviter les dangers
Habitats colonisés
Le danger des carburants
Inspiration littéraire
Hrvoje Lukatela
Étude de précision
Présent et futur...
Un lieu quasiment inconnu

Notre planète recèle mystères et secrets qui restent à découvrir. Nous ignorons l'existence de certains lieux et d'autres sont méconnus. Saviez-vous, par exemple, qu'il y a un endroit dans le Pacifique, qui, en raison de ses mauvaises conditions de vie marine et de son inaccessibilité, est devenu un gigantesque 'cimetière spatial' ? La station Mir est la plus célèbre de ses résidents. Le 'point Nemo' doit son nom au célèbre capitaine sorti de l'imaginaire de Jules Verne ! Incroyable, pas vrai ?

Éloigné et inaccessible

Le point Nemo se trouve au milieu de l'océan Pacifique. Il s'agit d'un espace maritime, éloigné de la terre ferme et situé à plusieurs kilomètres de distance des territoires habités. Dans cet endroit, l'existence sous-marine est également compliquée à cause d'une série de conditions naturelles.

Photo : Unsplash - Yucar FotoGrafik

Coordonnées du point Nemo

D'après les données du service océanique de la NOAA (l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique), l'emplacement exact de ce "pôle d'inaccessibilité du Pacifique" se situe à 48°52,6' de latitude sud et 123°23,6' de longitude ouest.

Photo : Timwi

Une distance de presque 2 700 kilomètres

Il a été rebaptisé ''pôle maritime d'inaccessibilité'', car il s'agit du point de l'océan le plus éloigné de toute terre émergée. Il se situe à 2 688 kilomètres !

Photo : D. García Castellanos. U. Lombardo Scottish Geographical Journal

Les côtes les plus proches

La NOAA constate que les côtes les plus proches sont des archipels : Ducie, Pitcairn au nord, Motu Nui sur l'île de Pâques au nord-ouest, Maher en Antarctique au sud, les atolls Chatham en Nouvelle-Zélande à l'ouest et le territoire chilien à l'est.

Les humains les plus proches

Étant donné que la station spatiale internationale est placée en orbite à une altitude d'environ 416 kilomètres de l'écorce terrestre, les astronautes sont les plus proches du point Nemo !

La vie sous-marine

Et qu'advient-il de la vie marine dans cette zone du Pacifique ? Il s'agit de "la région océanique la moins active du monde sur le plan biologique", comme l'a expliqué l'océanographe Steven D'Hondt, de l'université de Rhode Island à Narragansett, lors d'une interview à la 'BBC'.

''Quasi inexistant''

Selon D'Hondt, il n'y a pas une grande diversité d'espèces animales au point Nemo, ni à la surface ni au fond de la mer, ce qui suppose un espace marin "quasi inexistant".

Gyre du Pacific Sud

Selon un expert à la 'BBC', cela serait dû à son emplacement, appelé le gyre du Pacifique Sud. Il s'agit d'un énorme courant tourbillonnant qui bloque l'entrée des eaux plus fraîches. À cet endroit, il n'y a presque pas de vie marine.

Photo : NASA

Absence de matière organique

De plus, ce point est si éloigné de la terre ferme qu'il empêche le vent de transporter suffisamment de matière organique. Par conséquent, il n'y a pas assez de nourriture pour assurer la survie des espèces.

Un endroit idéal pour les agences spatiales

Toutes ces conditions ont fait du point Nemo un espace idéal pour les agences spatiales du monde entier, qui vont l'utiliser pour calculer la trajectoire de rentrée pendant leur processus de "désorbitation". Ce lieu va donc 'accueillir' les débris spatiaux en fin de vie.

Le destin de la ISS/ SSI (au Québec)

La NASA entend faire aboutir la station spatiale internationale dans cet espace. Elle sera démantelée pour être reconfigurée en 2024.

De vieilles connaissances

Au point Nemo, vous trouverez d'autres installations légendaires, comme la station russe Mir, présente depuis 2001. Vous pourrez également apercevoir des orbites appartenant au programme soviétique Saliut (6 au total), ainsi que de nombreux vaisseaux spatiaux de réapprovisionnement sans équipage, et un total de 263 autres qui ont été mis au rebut entre 1971 et 2016.

Éviter les dangers

La finalité du point Nemo est d'empêcher les objets artificiels de tomber à la surface de la Terre et de devenir un danger pour les humains. C'est pourquoi les agences spatiales des États-Unis, de la Russie et du Japon dirigent les débris ou les satellites obsolètes vers cet emplacement.

Habitats colonisés

Quant à la vie sous-marine, là encore, l'archéologue Alice Gorman, de l'université Flinders à Adélaïde, en Australie, affirme que "ces débris spatiaux créent des habitats colonisés pour la faune abyssale, comme c'est le cas des épaves de navires".

Le danger des carburants

Selon Gorman, le seul danger pour les formes de vie à cet endroit serait en cas de déversement de carburant de ces épaves. Sinon, à priori, "ces débris ne devraient pas constituer une menace pour la faune marine".

Inspiration littéraire

Et d'où vient son nom ? Le point Nemo (''personne'', en latin) fait référence au héros de Jules Verne qui est tiré de son ouvrage 'Vingt Mille lieues sous les mers'.

Hrvoje Lukatela

Ce point a été découvert, ou plutôt calculé, par l'ingénieur et géomètre croate-canadien Hrvoje Lukatela en 1992, qui cherchait l'endroit le plus éloigné de la planète.

Étude de précision

Pour cela, il a utilisé un logiciel informatique de haute précision pour obtenir une résolution numérique d'environ 1 millimètre, en se basant sur les données de la carte numérique du monde, compilée par l'Association cartographique de la défense américaine, aujourd'hui connue sous le nom d'agence nationale de renseignement géospatial.

Présent et futur...

C'est grâce à Hrvoje Lukatela et à une importante équipe de recherche qu'il a été possible de localiser cet espace qui est aujourd'hui fondamental pour l'élimination de ces "débris" spatiaux. Dans un souci de protection de l'environnement, ils doivent affecter le moins possible l'homme et la faune marine. Qu'en sera-t-il à l'avenir ? S'agira-t-il de quelque chose de durable et de réellement bénéfique pour la planète ? Seul le temps nous le dira...

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