La France souffre-t-elle d'un déficit d’attractivité ?

Une étude sur la compétitivité et les talents
Plusieurs critères retenus
Trois petits pays en tête
Les États-Unis en 4e position
D’autres pays anglo-saxons
L’Allemagne classée 14e
La France à la 19e place
Un maintien dans le top 20
Une progression constante
Un point fort pour la formation
Mais une difficulté à retenir les talents
La Chine en tête des pays émergents
Le paradoxe asiatique
Des inégalités qui s’accentuent
Le rôle des villes
Aucune métropole française
Une étude sur la compétitivité et les talents

L’école de management Insead a publié la dernière édition de son indice mondial de compétitivité en matière de talents, en partenariat avec le Portulans Institute et le Human Capital Leadership Institute (HCLI). Quels pays arrivent en tête ? Où en est la France ? La réponse en images.

Plusieurs critères retenus

La méthodologie de l’étude se base sur plusieurs critères jugés comparables sur le plan international : le cadre réglementaire et fiscal, mais aussi ce que l’on appelle le capital humain : qualité de la formation, employabilité de la main d’œuvre. 133 pays ont été examinés au total.

Trois petits pays en tête

Fait remarquable, le trio de tête est composé cette année uniquement de petits pays qui comptent chacun moins de 10 millions d’habitants : la Suisse à la première place, suivie de Singapour et du Danemark.

Les États-Unis en 4e position

Dépassés cette année par le Danemark, les États-Unis émargent à la quatrième place du classement. Pour Bruno Lanvin, co-fondateur de l'indice et associé émérite à l'Insead, cité par ‘BFMTV’, « les dix et vingt premiers restent grosso modo les mêmes qu'il y a neuf ans », lors de la première édition de l’indice.

D’autres pays anglo-saxons

Plusieurs autres pays anglophones figurent dans le top 20. Dans l’ordre : l’Australie (9e), le Royaume-Uni (10e), l’Irlande (13e), le Canada (15e) et la Nouvelle-Zélande (18e). Le modèle anglo-saxon semble efficace pour former, attirer et retenir des talents.

L’Allemagne classée 14e

Premier partenaire commercial mais aussi principal concurrent de la France au niveau européen, l’Allemagne se classe à la 14e place de l’étude. Un rang moyen pour un pays qui affiche des ambitions économiques élevées, mais qui lui permet de conserver plusieurs places d’avance.

La France à la 19e place

La France est classée à la 19e place pour l’édition 2022 de l’étude. Un niveau correct à l’échelle globale mais qui témoigne aussi d’un déficit d’attractivité pas totalement résorbé. Le pays a encore du chemin à faire pour espérer devancer ses principaux concurrents.

Un maintien dans le top 20

Mais les signaux restent plutôt positifs. Entrée dans le top 20 du classement lors de l’édition 2021, la France est parvenue à s’y maintenir cette année, signe que les réformes menées ces dernières années ont un effet de long terme.

Une progression constante

Le pays gagne en effet des places année après année. « Depuis la création de l’indice en 2013, la France a constamment progressé, sauf en 2017 », selon Bruno Lanvin. De quoi conserver un certain optimisme pour la suite !

Un point fort pour la formation

La qualité de la formation à la française a été plébiscitée par les auteurs de l’étude. La France arrive notamment en quatrième position pour le sous-critère de la formation tout au long de la vie.

Mais une difficulté à retenir les talents

En revanche, le pays souffre d’une attractivité insuffisante pour les personnes déjà formées : la France n’est classée que 25e sur le critère de l’attraction de main d’œuvre, et 21e pour la capacité à « retenir » les talents.

La Chine en tête des pays émergents

Classée 35e dans cette édition 2022, la Chine est au premier rang des pays dits à revenus moyens. L’Empire du milieu gagne une place cette année et poursuit son ascension inexorable dans le classement et dans la hiérarchie des nations du monde.

Le paradoxe asiatique

Pour Doris Sohmen-Pao, PDG du HCLI, « l'Asie constitue un véritable paradoxe : elle abrite plus de 60 % de la population de la planète et c’est un moteur essentiel de l'économie mondiale, mais elle est à la traîne concernant la compétitivité en matière de talents. »

Des inégalités qui s’accentuent

Le rapport mentionne également l’accroissement des inégalités entre pays, lié aux conséquences de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine, ainsi que la persistance des inégalités hommes-femmes. Il appelle les États à se mobiliser pour corriger cette situation.

Le rôle des villes

Les auteurs soulignent aussi le rôle que peuvent jouer les villes dans la résorption de ces inégalités. Le rapport propose d’ailleurs un top 10 des villes les plus compétitives en matière de talents, en plus du top 20 des pays.

Aucune métropole française

La lauréate est San Francisco, la ville de la Silicon Valley, suivie de Boston et de Zurich. Plusieurs autres villes européennes (Genève, Helsinki, Munich, Dublin) figurent dans ce top 10, mais aucune française. Attendons les résultats de l’année prochaine pour voir si la France a encore progressé et si Paris, Lyon ou Lille a fait une entrée fracassante dans le top 10 !

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