La cameline, une plante miracle pour rendre l’aviation moins polluante ?

Connaissez-vous la cameline ?
De l’huile extraite de ses boules vertes
Un ingrédient pour des biocarburants
Une forte réduction du bilan carbone
Des objectifs ambitieux pour la France
Une exploitation en Normandie
Expérimenté sur deux petites parcelles
Des résultats variables
Une culture intermédiaire
Une nouvelle opportunité
Des débouchés à l’export
Un processus industriel
Une augmentation prévue de la production
La question cruciale du prix
La décarbonation du secteur aérien
Un impact considérable
Connaissez-vous la cameline ?

Avez-vous entendu parler de la cameline ? Cette plante oléagineuse apparentée au colza est encore méconnue, mais elle suscite de grands espoirs pour la décarbonation du secteur aérien.

De l’huile extraite de ses boules vertes

Les tiges de cameline ont de petites boules vertes abritant des graines, dont 36 % d’huile peuvent être extraits – le résidu étant utilisé pour l’alimentation animale.

Un ingrédient pour des biocarburants

Une fois transformée, cette huile peut être mélangée à du kérosène pour produire du biocarburant d’aviation.

Une forte réduction du bilan carbone

Selon les chiffres avancés par la Direction générale de l’Aviation civile française, le bilan carbone des vols pourrait être réduit de 80 à 86 %.

Des objectifs ambitieux pour la France

La cameline peut donc représenter une mine d’or pour la France, qui a adopté en 2020 une feuille de route prévoyant l’utilisation de 70 % de carburants durables d’ici à 2050.

Une exploitation en Normandie

Une exploitation de cameline a justement été lancée en France, à Villiers-en-Désœuvre, dans le département de l’Eure (Normandie).

Expérimenté sur deux petites parcelles

Agriculteur et administrateur de la Fédération française de producteurs d’oléagineux et protéagineux (FOP), Fabrice Moulard s’est lancé sur place dans l’exploitation de cameline. Il utilise pour cela deux petites parcelles de trois hectares chacune.

@ Ruben Van Wijngaarden / Unsplash

Des résultats variables

La culture sur une parcelle de pois a bien fonctionné, mais celle sur une parcelle d’orge a étouffé les graines de cameline. L’expérimentation doit permettre de savoir quelles sont les conditions idéales de culture.

@ Kai Pilger / Unsplash

Une culture intermédiaire

Dans cette exploitation normande, la cameline reste une culture intermédiaire, implantée et récoltée entre deux cultures principales dans le cadre de la rotation agricole. Ainsi, la production alimentaire n’est pas concurrencée et aucune terre supplémentaire n’est nécessaire.

@ Steve Barker / Unsplash

Une nouvelle opportunité

« Depuis plusieurs années, on récolte de plus en plus tôt, ce qui laisse plus de place à une interculture dans notre secteur. Nous avons maintenant l’obligation de couvrir nos sols après récolte, donc pourquoi ne pas en faire une opportunité ? », a indiqué Fabrice Moulard au journal local, ‘La Dépêche Évreux’.

@ Martin Oslic / Unsplash

Des débouchés à l’export

« Aujourd’hui, nous semons de la moutarde, de l’avoine ou de la vesce, qui ne nous rapportent rien. Les biocarburants offrent, eux, des marchés à l’export. », ajoute l’agriculteur.

@ Jan Huber / Unsplash

Un processus industriel

Au-delà de l’exploitation agricole, la fabrication de biocarburant à base de cameline suit un processus industriel : raffinage puis hydrotraitement de l’huile, et enfin transformation en biokérosène par un raffineur pétrolier.

Une augmentation prévue de la production

Le groupe Avril, leader français des huiles et protéines végétales, a investi dans cette production. Son objectif s’élève à 100 000 tonnes d’huile, dont la cameline, d’ici à 2030, puis 500 000 tonnes à l’horizon 2035.

La question cruciale du prix

La question du prix de ce biocarburant sera ensuite cruciale pour son développement : quel surcoût les professionnels de l’aviation accepteront-ils de payer par rapport au kérosène classique ?

La décarbonation du secteur aérien

Des résultats rapides doivent être obtenus dans la décarbonation du secteur aérien, comme l’a rappelé Damien Cazé, le directeur général de l’Aviation civile. Sa visite à l’exploitation de cameline en Normandie avait attiré l’attention du journal économique ‘Les Échos’.

@ Marcus Woodbridge / Unsplash

Un impact considérable

Cité par ‘La Dépêche Évreux’, le haut fonctionnaire a rappelé que la moitié des avions dans le monde sont assemblés en Europe, souvent en France. « Pouvoir agir sur 50 % de 4 % des émissions de CO2, à l’échelle planétaire, c’est un levier considérable. » La cameline est une première étape dans cette direction !

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