Guerre en Ukraine : que sait-on de l’attaque de drones contre l’avion militaire russe sur un aérodrome biélorusse ?

Selon de récentes déclarations, Vladimir Poutine aurait perdu l'une de ses armes de communication les plus importantes à cause d'un sabotage en Biélorussie. Mais, de quoi s'agit-il ?

Des dirigeants de l'Association des forces de sécurité de Biélorussie (Bypol) ont annoncé le 26 février dernier que leur organisation avait attaqué un aérodrome de Minsk à l'aide de drones et détruit un Beriev A-50, un avion de reconnaissance russe, bien que cette information n'ait pas été vérifiée de manière indépendante.

"Ce sont des drones qui ont mené l'attaque. Les participants à l'opération sont des Biélorusses", aurait déclaré Alexandre Azarov sur la chaîne officielle Telegram de l'organisation, selon un rapport de Reuters.

Azarov est le chef du groupe de partisans biélorusses qui a perpétré l'attentat, une organisation qui, selon Reuters, est composée principalement d'anciens agents des forces de l'ordre qui soutiennent l'opposition politique de leur pays, actuellement en exil en Lituanie.

Selon Andrew Roth et Peter Beaumont du journal 'The Guardian', le groupe de partisans biélorusses n'a pas identifié le type de drone utilisé pour l'attaque de l'aérodrome de Matchoulichtchy, mais a déclaré que les personnes impliquées dans l'attaque se trouvaient "désormais en sécurité hors du pays".

Selon une déclaration du groupe de partisans biélorusses publiée par 'The Guardian', le nez de l’avion, ainsi que le milieu du fuselage, l’avionique et l’antenne radar ont été endommagées. Le Beriev A-50e, qui coûte plus de 330 millions de dollars, était très important pour coordonner les frappes de missiles russes sur le territoire ukrainien.

"Les dégâts sont sérieux, l'avion ne volera certainement pas de sitôt", a écrit Bypol sur Telegram, et a ajouté que "certaines parties avaient été endommagées."

Les dissidents biélorusses ont également remarqué que l'attaque contre le Beriev A-50 à l'aérodrome de Matchoulichtchy a eu lieu alors que les équipes de neige "travaillaient près de l'avion", et ont même plaisanté sur le fait que l'avion avait probablement été détruit par un soldat russe (et sa cigarette).

"Probablement, comme cela s'est produit plus d'une fois dans les installations militaires russes, quelqu'un n'a de nouveau pas respecté les mesures de sécurité incendie et a fumé à proximité", a écrit le groupe sur son canal Telegram.

Sviatlana Tsihanouskaya, conseillère du leader de l'opposition officielle en exil en Biélorussie, a qualifié l'attaque de l'aérodrome de Matchoulichtchy d'opération la plus réussie menée par le groupe dissident depuis le début de la guerre en février 2022.

"C'est la diversion la plus réussie depuis le début de 2022", a écrit Franak Viačorka, dans un message sur son compte Twitter officiel.

"Deux Biélorusses ont mené l'opération. Ils ont utilisé des drones pour cette opération et ont déjà quitté le pays et sont en sécurité maintenant", a ajouté Viačorka.

Les responsables russes ont refusé de commenter l'attaque lorsqu'ils ont été interrogés et le secrétaire de presse du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré : "Nous n'avons rien à dire à ce sujet".

Bypol a averti les citoyens biélorusses de faire attention lorsqu'ils commentent sur les médias sociaux l'attaque de l'aérodrome de Matchoulichtchy, car le régime d'Alexandre Loukachenko sévit déjà contre ceux qui laissent des commentaires positifs en ligne.

"Bypol reçoit déjà des informations selon lesquelles les autorités ont commencé à travailler sur les réseaux sociaux afin d'identifier les personnes commentant de manière négative (ou positive) les événements survenus à l'aérodrome de Matchoulichtchy", a publié le groupe sur Telegram.

"Chers compatriotes, soyez prudents, respectez l'hygiène numérique, et ne vous exposez surtout pas en laissant des commentaires dans la section Actualités", a ajouté Bypol.