Fin des trajets aériens courts en France : qu’est-ce qui va changer ?

Vers une suppression des vols courts en France ?
Une règle simple
Un projet validé par la Commission européenne
En cohérence avec le Pacte vert européen
Une avancée majeure ?
Ou une mesure idiote ?
L’impact climatique de l’avion
Un effet limité
Des lignes déjà supprimées
D’autres lignes maintenues
Tenir compte de l’offre de train
Les vols en correspondance exclus de la mesure
Un réexamen dans trois ans
Des services train + avion
Des exemples à l’étranger
De nouvelles lignes de TGV ?
Vers une suppression des vols courts en France ?

Les trajets aériens commerciaux sur une courte distance vont-ils être supprimés en France ? Une mesure récente décidée par le gouvernement semble aller dans ce sens. Mais à certaines conditions seulement.

Une règle simple

La règle est simple : toute liaison aérienne sur le territoire français sera interdite s’il existe une alternative en moins de deux heures et demie en train. L’objectif assumé par les pouvoirs publics est de limiter les émissions de CO2 induites par le transport aérien.

Un projet validé par la Commission européenne

Le projet français a été validé par la Commission européenne le 2 décembre. Garante du bon fonctionnement du marché intérieur européen, l’instance bruxelloise avait été saisie par les représentants du secteur aérien. Mais elle a estimé que la mesure ne posait pas de problèmes de concurrence et pouvait donc être adoptée.

En cohérence avec le Pacte vert européen

La Commission a par ailleurs jugé que cette interdiction était cohérente avec le Pacte vert européen, qui prévoit une réduction de 90% des émissions de CO2 issues des transports sur le territoire de l’Union d’ici à 2050 par rapport à leur niveau de 1990.

Une avancée majeure ?

Le ministre français chargé des Transports, Clément Beaune, s’est félicité sur Twitter de l’adoption de la mesure et de la contribution de son pays à la lutte contre le réchauffement climatique : « La France est pionnière avec cette mesure issue de la Convention citoyenne pour le climat. »

Ou une mesure idiote ?

Mais tout le monde n’est pas de cet avis ! Cité par le ‘Daily Telegraph’, le directeur de l’Association du transport aérien international, Willie Walsh, a qualifié la mesure de « complètement idiote », ajoutant que « si l’interdiction des vols de moins de 500 kilomètres réduirait le service aérien de près d’un quart, les émissions de CO2 ne seraient réduites que de 3,8 %. »

L’impact climatique de l’avion

Malgré tout, l’avion reste le moyen de transport à l’impact climatique le plus lourd. Selon une étude de l’UFC-Que choisir mentionnée par ‘Courrier international’, un trajet en avion émet 77 fois plus de CO2 par passager que le même trajet par voie ferroviaire.

Un effet limité

Mais l’effet de la nouvelle interdiction sera limité en pratique pour les passagers. Le mode de calcul tenant compte de l’existence d’une alternative en train en 2h30 ne concerne en réalité qu’un faible nombre de lignes aériennes.

Des lignes déjà supprimées

La Commission européenne a validé la mise à l’arrêt de trois lignes déjà supprimées en 2021. Il s’agit des liaisons entre Paris-Orly d’une part, et les aéroports de Nantes, Bordeaux et Lyon d’autre part.

D’autres lignes maintenues

Les vols intérieurs depuis Paris-Roissy sont en revanche maintenus quand la durée du trajet en train est supérieure à 2h30. Les liaisons depuis Roissy vers Bordeaux et Nantes vont donc se poursuivre pour une durée d’au moins trois ans.

Tenir compte de l’offre de train

Les lignes Roissy-Rennes, Roissy-Lyon et Lyon-Marseille ont aussi obtenu une dérogation compte tenu de l’offre de train : « Même si les trajets ferroviaires peuvent offrir des temps de parcours inférieurs à 2h30, ils ne permettent pas d'accéder suffisamment tôt le matin à l'aéroport de Paris-CDG (ou de Lyon Saint-Exupéry dans le cas de la ligne Lyon-Marseille), ou d'en partir suffisamment tard le soir », a détaillé la Commission européenne.

Les vols en correspondance exclus de la mesure

Par ailleurs, la mesure ne concerne pas les vols en correspondance. Les voyageurs transitant via le hub aéroportuaire de Paris pourront donc continuer à prendre des vols intérieurs courts s’ils ont une correspondance pour une destination plus lointaine.

Un réexamen dans trois ans

Un réexamen de ces mesures d’interdiction est prévu dans trois ans. Il tiendra compte de l’évolution de l’offre ferroviaire, l’existence d’une alternative en moins de 2h30 restant le critère principal de décision.

Des services train + avion

Pour faire face à la disparition programmée des vols intérieurs courts, certaines compagnies proposent déjà des services cumulant le train et l’avion. La formule « Train + Air » créée par la SNCF en partenariat avec plusieurs compagnies aériennes permet de réserver un seul billet pour l’ensemble du trajet et d’être placé sans frais sur le vol ou le train suivant si la correspondance est manquée.

Des exemples à l’étranger

La France n’est pas la seule à avoir lancé ce type de formule. La compagnie ferroviaire Thalys propose déjà des liaisons Bruxelles-Amsterdam incluses dans le billet d’avion, en partenariat avec des compagnies aériennes. En Allemagne, le service Lufthansa Express Rail permet de rejoindre le hub de Francfort en train plutôt que par un vol intérieur.

De nouvelles lignes de TGV ?

L’extension de l’interdiction des vols courts en France dépendra aussi du développement de l’offre de TGV dans les prochaines années. Plusieurs nouvelles lignes ont été créées récemment et le service devrait bientôt être plus dense en direction des aéroports et de plusieurs grandes villes françaises.

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