États-Unis : selon une nouvelle étude, les gens considèreraient leurs adversaires politiques comme stupides

Les divisions politiques aux États-Unis semblent avoir atteint un niveau record, mais il n'y a peut-être pas lieu de s'inquiéter. Selon une étude de 2022, qui a été quelque peu négligée, les gens considèreraient leurs adversaires stupides.

Les auteurs de l'étude ont écrit que l'une des évolutions les plus préoccupantes de la politique était la montée de la polarisation dans le discours, notant que certaines personnalités publiques avaient pris l'habitude de dire que "les conservateurs pensent que les libéraux sont stupides. Ces derniers, quant à eux, affirment que leurs adversaires sont méchants".

Cependant, l'idée selon laquelle certains citoyens considèrent ceux qui se trouvent du côté opposé de l'échiquier politique comme étant mauvais s'est révélée fausse. En réalité, la plupart des gens considèrent leurs adversaires politiques comme inintelligents plutôt qu'immoraux, d'après quatre études distinctes.

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Dans la première étude, les chercheurs ont souhaité déterminer si le fait de considérer ses adversaires politiques comme immoraux ou inintelligents constituait deux facteurs distincts. Ils ont interrogé 481 Américains sur une plateforme en ligne pour confirmer que ces deux perceptions étaient bien différentes.

"Cette première étude a révélé que les perceptions sont bien différentes... Les libéraux et les conservateurs semblent se considérer mutuellement comme plus inintelligents qu'immoraux", écrivent les auteurs dans leur analyse des résultats.

Après avoir découvert que les perceptions de l'inintelligence et de l'immoralité étaient deux facteurs distincts, les chercheurs ont évalué ces deux visions chez les libéraux et les conservateurs peu après un suffrage sur six amendements à la constitution de l'État de Caroline du Nord en 2018.

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Le site web 'PsyPost' a remarqué que 360 participants ont lu les six amendements et ont été informés que les conservateurs soutiennent généralement les changements, tandis que les libéraux ont tendance à s'y opposer, puis ont été invités à expliquer le vote des deux partis politiques.

Les libéraux étaient plus enclins à dire que les électeurs conservateurs avaient choisi de soutenir les amendements parce qu'ils étaient inintelligents et immoraux, tandis que les conservateurs reprenaient les mêmes explications pour décrire leurs adversaires.

Cependant, le résultat important de la deuxième étude est la découverte que les deux partis considèrent que "l'inintelligence est plus élevée que l'immoralité" et que cette association est plus importante chez les conservateurs que chez les libéraux.

La troisième étude, conçue pour reproduire les résultats des études précédentes, a été réalisée auprès de 633 Américains, auxquels il a été demandé de décrire leur alignement sur une échelle de sept points et d'évaluer l'inintelligence et l'immoralité chez les démocrates et les républicains.

Là encore, les chercheurs ont constaté que les libéraux et les conservateurs qui se décrivent comme tels attribuaient une note plus élevée à l'inintelligence qu'à l'immoralité. Ils sont ensuite passés à une quatrième étude afin d'examiner comment la perception générale de la population correspondait à ces concepts.

Selon les chercheurs, la dernière étude portait sur les méta-perceptions et demandait à un groupe de 176 Américains d'évaluer leur impression du républicain moyen et du démocrate, indépendamment de leurs propres visions personnelles.

Les chercheurs ont à nouveau constaté que les participants percevaient les démocrates comme plus inintelligents qu'immoraux. Les républicains, quant à eux, éprouvaient la même sensation que leurs adversaires ! Cependant, les impressions des deux partis étaient par ailleurs plus négatives qu'elles ne l'étaient en réalité.

"Les participants ont correctement deviné que chaque groupe considérait l'autre comme plus inintelligent qu'immoral, mais ils pensaient que les perceptions seraient plus négatives qu'elles ne le sont en réalité", écrivent les chercheurs dans l'analyse de leur quatrième étude.

Rachel Hartmann, étudiante en doctorat à l'université de Caroline du Nord et coauteur de l'étude 2022, a expliqué à 'PsyPost' qu'elle voulait être prudente et ne pas tirer de conclusions trop hâtives de sa recherche.

Notre principale conclusion est que les opposants politiques se considèrent mutuellement comme plus inintelligents qu'immoraux", a déclaré Rachel Hartman à 'PsyPost', ajoutant : "Nous ne disposons pas encore de données permettant d'étayer des recommandations spécifiques sur la manière dont les gens devraient changer leur façon de s'engager".

"Lorsque vous rencontrez quelqu'un qui se trouve du côté opposé d'un débat, essayez de communiquer les raisons de votre conviction et écoutez la personne qui vous parle de ses propres raisons", a poursuivi Rachel Hartmann, soulignant que les gens intelligents peuvent être en désaccord et que c'est souvent une bonne chose.

"Le bon fonctionnement de la démocratie implique une pluralité d'idées dont les gens peuvent débattre civilement", a conclu Rachel Hartmann, ce à quoi vous voudrez peut-être réfléchir la prochaine fois que vous rencontrerez quelqu'un dont les opinions diffèrent des vôtres.