Des pneus pour favoriser l'écosystème marin : une fausse bonne idée qui coûte cher à la Floride

Bienvenue à
Un récif artificiel de pneus
Le récif a été créé pour attirer davantage de poissons
Le projet a échoué
Les pneus sont ballotés
La mobilité a détruit la croissance
Les tempêtes et les ouragans ont aggravé la situation
Endommagement du corail existant
Les efforts de nettoyage
Des pneus dans le fond marin
L'opération DiveExEast 07
2 millions de pneus ont été jetés en mer
Combien en reste-t-il ?
Le coût de la dépollution aujourd'hui ?
Faire ce qu'il faut et tirer des leçons du passé
Bienvenue à "Osborne Reef"

Au large de la Floride, se trouve un autre désastre écologique provoqué (une fois de plus) par l'homme. Nous sommes dans les années 70 aux États-Unis. Une association de pêcheurs désireux d'attirer plus de poissons dans la zone décident de jeter des pneus dans l'océan. L’objectif ? Créer une barrière qui permettra aux coraux de se développer et qui servira d’abri à la biodiversité locale, sauf que tout ne s'est pas passé comme prévu...

 

Un récif artificiel de pneus

"Osborne Reef" est un récif artificiel qui couvre environ 2 130 mètres de fond marin au large de la côte de Fort Lauderdale, la "Venise américaine". Partant d'une bonne intention, à une époque où le recyclage n'était pas encore entré dans les mœurs, il a été placé là par l'homme dans les années 1970 dans le cadre d'un projet visant à créer de nouveaux habitats marins en utilisant de vieux pneus.

Le récif a été créé pour attirer davantage de poissons

Un groupe de pêcheurs de Floride cherchait un moyen d'attirer plus de poissons dans la région de Fort Lauderdale. Ils ont donc eu l'idée d'utiliser de vieux pneus mis au rebut pour créer un récif artificiel pour la biodiversité locale.

Le projet a échoué

L'association Project Baseline Gulfstream a constaté que le plan de construction du récif artificiel avait finalement échoué et que la zone était devenue une véritable catastrophe écologique. "Le gouvernement fédéral, qui a donné les autorisations, pensait que les coraux se fixeraient et se développeraient sur les pneus, mais il est évident aujourd'hui que cela n'a pas du tout fonctionné."

Photo : Twitter @ ocen4u

Les pneus sont ballotés

L'une des principales raisons de l'échec du récif est que les pneus étaient trop mobiles dans l'eau et ne cessaient de se déplacer, même si nombre d'entre eux étaient pourtant à l'origine attachés ensemble avec du nylon et des filins d'acier, mais malheureusement, ces liens ont fini par se rompre avec le temps et s'éparpiller au fond de l'océan !

Photo : Twitter @ ocen4u

La mobilité a détruit la croissance

"Cette mobilité a essentiellement détruit toute vie marine qui s'était accrochée aux pneus", a déclaré l'association Project Baseline Gulfstream, "et a empêché toute nouvelle formation et croissance d'organismes".

Photo : Facebook @ ocen4u

Les tempêtes et les ouragans ont aggravé la situation

Les tempêtes et les ouragans ont par ailleurs aggravé la situation et, après les années particulièrement difficiles de 1995 et 1998, les autorités ont commencé à élaborer des plans pour nettoyer cette zone. Mais, ce projet coûte cher au contribuable et une bonne partie des pneus dérive toujours au gré des courants et endommage les récifs coralliens.

Photo : Facebook @ ocen4u

Endommagement du corail existant

"Au fil des ans, de nombreux pneus ont été mobilisés par les tempêtes tropicales et les ouragans, dont le mouvement a endommagé les récifs coralliens existants à proximité", peut-on lire dans un communiqué sur le site web du ministère de la protection de l'environnement de Floride relatif à l'effort de nettoyage qui a été entrepris.

Photo : Facebook @ ocen4u

"La menace est sérieuse"

"La menace est sérieuse", poursuit le communiqué, "mais la complexité et l'ampleur du défi que représente le retrait de ces pneus ont empêché toute agence gouvernementale de le faire", et de nombreuses tentatives ont été faites pour les enlever.

Les efforts de nettoyage

L'une des plus grandes opérations de nettoyage a eu lieu en 2007, lorsqu'un groupe de plongeurs de l'armée, de la marine et des garde-côtes s'est efforcé d'extraire le plus grand nombre possible de pneus du fond marin. La radio américaine 'NPR' a indiqué qu'à l'époque, ils en récupéraient environ 1 000 par jour.

Photo : Facebook @ ocen4u

Des pneus dans le fond marin

"Si vous descendez d'une vingtaine de mètres", a déclaré à l'époque le plongeur Jason Jakovenko à 'NPR', "vous commencez à apercevoir le fond marin...". C'est vraiment bizarre. C'est terrible et ça ne ressemble à rien, ce sont juste des pneus qui ont été déposés là".

Photo : Facebook @ ocen4u

L'opération DiveExEast 07

Selon Wikipédia, l'opération était connue sous le nom de DiveExEast07 et a permis de retirer 10 000 pneus en 2007. L'année suivante, les efforts de nettoyage ont permis d'en récupérer 43 900. Cela a coûté environ 128 000 euros !

Photo : Instagram @ ocen4u

2 millions de pneus ont été jetés en mer

Le ministère de la protection de l'environnement de Floride a estimé qu'entre 1 et 2 millions de pneus ont été déversés dans l'océan pour créer le récif Osborne et le site Psy Org a remarqué que seuls 439 000 à 677 000 pneus ont été retirés d'après les données disponibles.

Combien en reste-t-il ?

Pat Quinn, biologiste dans la région et superviseur du projet du retrait des pneus a déclaré à Psy Org : "Nous ne savons pas vraiment combien il en reste. Cela semble interminable. Les pneus sont maintenant répartis sur 137 mètres de plancher océanique, ce qui augmente le coût de l'opération".

Photo : Instagram @ ocen4u

Le coût de la dépollution aujourd'hui ?

Psy Org a rapporté que le coût précédent pour enlever un pneu du fond de l'océan était fixé à environ 17,16 euros au cours des cinq dernières années, mais que ce chiffre a grimpé à 27 euros sur la base du contrat actuel de l'État avec les entreprises chargés du retrait et qui expire en 2028.

Faire ce qu'il faut et tirer des leçons du passé

"À l'époque, les gens pensaient bien faire. Ils ne savaient tout simplement pas que cela allait provoquer une catastrophe écologique", a déclaré Quinn à Psy Org, ajoutant qu'il y avait encore beaucoup de pneus au fond de l'océan, mais que c'était plus difficile maintenant de les retirer parce qu'ils n'étaient "pas empilés au même endroit".

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