Comment se sentent les Russes après plus d'un an de guerre et de sanctions ?

Les Russes commencent à sentir les effets de la guerre
Douloureuses sanctions
Mais que pense la population russe moyenne ?
L'ambiance à Moscou
Que nous réserve l'avenir ?
Les produits occidentaux ont disparu
Les produits disparaissent
En quoi est-ce que ça nous aide ?
Le châtiment pour avoir altéré l'ordre mondial
Les Russes en souffrent
Poussé dans la récession
De pire en pire
Troubles civils
Qui sera le prochain ? Mon fils ?
Protester pour éviter que les conscrits ne combattent
Poutine a rencontré des mères en deuil
Poutine a rencontré des mères en deuil
Pourtant, bien des Russes soutiennent la guerre
Les recherches du centre Levada
L'opinion publique soutient Poutine
Pour la guerre à 70 %
Les chaînes Telegram révèlent tout
Les Russes commencent à sentir les effets de la guerre

Après plus d'un an de combats, et alors qu'aucune sortie du conflit ne semble poindre à l'horizon, le peuple russe commence à ressentir les conséquences des actions militaires de Poutine.

Douloureuses sanctions

Alors que des sanctions internationales s'abattent sur l'économie du pays et que de nouveaux appels à la mobilisation sont lancés, de plus en plus de jeunes abandonnent la Fédération de Russie pour y échapper.

Mais que pense la population russe moyenne ?

Mais que pensent les hommes et les femmes qui vivent encore en Russie de cette guerre qui a entraîné la mort de plus de 80 000 militaires russes et entaché la réputation du pays à l'international ?

L'ambiance à Moscou

Lisa, une femme de 34 ans refusant de donner son nom de famille, a déclaré dans une interview menée par des journalistes Frederik Pleitgen, Claudia Otto et Ana Archen de "CNN" à Moscou que "l'ambiance à Moscou et dans le pays est désormais extrêmement sombre, calme, timorée et désespérée".

Que nous réserve l'avenir ?

"Les perspectives de projection sont plus faibles que jamais. Les gens n'ont aucune idée de ce qui pourrait arriver demain ou dans un an", a-t-elle poursuivi.

Les produits occidentaux ont disparu

Les sanctions imposées au régime de Poutine ont commencé à faire réellement sentir leurs effets sur les ménages russes lorsque les produits occidentaux se sont fait de plus en plus rares dans le pays.

Les produits disparaissent

"Les produits d'usage courant disparaissent, en commençant par le papier toilette et le Coca-Cola, pour finir par les vêtements… Bien sûr, on peut s'habituer à tout cela", a noté Lisa. Mais elle a surtout déclaré qu'elle ne comprend pas comment les sanctions occidentales vont aider à mettre fin à la guerre.

En quoi est-ce que ça nous aide ?

"Je ne sais pas vraiment comment cela aide à résoudre le conflit, puisque cela touche les gens ordinaires, pas ceux qui prennent les décisions", poursuit Lisa.

Le châtiment pour avoir altéré l'ordre mondial

Mais ces conséquences sont voulues : c'est le but même de ces sanctions. En punissant économiquement un pays qui a l'audace d'altérer l'ordre mondial établi, les sanctions s'en prennent directement à la population, espérant ainsi faire réfléchir à deux fois tout pays qui remettrait en cause cet ordre.

Les Russes en souffrent

Exclus des systèmes de paiements mondialisés, harcelés de restrictions commerciales de plus en plus violentes, et interdits d'exportation des produits technologiques vers quelques pays occidentaux… La Russie et sa population pâtissent des attaques occidentales.

Poussé dans la récession

Le pays est entré en récession le 17 novembre et ses perspectives économiques n'ont fait que se dégrader.

De pire en pire

"Nous devons vraiment regarder la situation très sobrement, avec les yeux ouverts", a déclaré la présidente de la Banque de Russie, Elvira Nabiullina à la Douma (le gouvernement Russe) au début du mois, selon l'agence de presse Interfax.

Troubles civils

Pour les dirigeants russes, les protestations croissantes des citoyens inquiets des futures mobilisations et des conscrits forcés à combattre en Ukraine sont plus inquiétantes que la colère croissante suscitée par les sanctions.

Qui sera le prochain ? Mon fils ?

Après qu'un fonctionnaire russe a tenté à deux reprises de faire pression sur son fils pour qu'il signe un contrat volontaire pour combattre en Ukraine, Olga Tsukanova, la mère d'un appelé de 20 ans de la région d'Astrakhan, a participé à une récente manifestation à Saint-Pétersbourg.

Protester pour éviter que les conscrits ne combattent

"C'est un civil ordinaire", a déclaré Tsukanova. "J'ai compris que si je ne faisais pas quelque chose rapidement, il passerait du statut de conscrit à celui de soldat sous contrat afin de participer à ‘l'opération militaire spéciale’.” 

Poutine a rencontré des mères en deuil

"Ils le poussent constamment, lui mettent la pression", poursuit Tsukanova. "Chaque jour, un colonel ou un autre officier vient et fait pression sur eux pour qu'ils signent des contrats."

Poutine a rencontré des mères en deuil

Le 25 novembre, le Kremlin a diffusé à la télévision une rencontre entre le président Vladimir Poutine et un groupe de mères en deuil afin d'apaiser le mécontentement croissant. Mais c'est ce type de réaction des citoyens qui a forcé la Russie à aborder la question publiquement.

Pourtant, bien des Russes soutiennent la guerre

Mais en dépit (ou peut-être à cause) des difficultés économiques et politiques croissantes imposées aux citoyens russes par les occidentaux pour faire pression sur eux, nombreux sont ceux qui voient en fait la guerre en Ukraine comme une guerre contre l'Occident tout entier.

Les recherches du centre Levada

Le directeur du centre Levada à Moscou, Denis Volkov, a déclaré que "la majorité des Russes considère qu'il ne s'agit pas d'un conflit avec l'Ukraine, mais avec l'Occident au sujet de l'Ukraine." Le Centre analytique Levada est une organisation indépendante et non gouvernementale russe axée sur les recherches sociologiques et les sondages.

L'opinion publique soutient Poutine

"L'opinion publique a été consolidée derrière les dirigeants russes : nous avons assisté à ce que l'on appelle l'effet de rassemblement derrière le drapeau", a déclaré M. Volkov.

Pour la guerre à 70 %

Au bout de six mois de collecte de données et de sondages, le centre Levada a indiqué que près de 70 % des Russes soutiennent toujours la guerre en Ukraine, et le pourcentage est plus élevé chez les personnes âgées.

Les chaînes Telegram révèlent tout

Ces points de vue sont encore facilement visibles sur les chaînes Telegram pro-russes, où l'on peut lire des commentaires effrayants où certains Russes appellent les responsables gouvernementaux à utiliser des armes nucléaires pour gagner la guerre, une perspective dont le monde espère qu'elle ne sera pas retenue par les responsables russes plutôt que la résolution pacifique d'une situation terrible.

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