La mystérieuse disparition du vol 370 de Malaysia Airlines : où en est-on de l'enquête ?

La disparition du vol MH370 lors d'un vol de routine entre Kuala Lumpur et Pékin a entraîné une décennie de questions sans réponse pour les proches des victimes, les autorités et le monde entier en général.

En mars 2014, un Boeing 777 décolle de Kuala Lumpur à destination de Pékin. Toutefois, il n'est jamais arrivé à destination et s'est volatilisé en plein vol avec des centaines de passagers à son bord.

Cet événement rare est rapidement devenu une obsession sur Internet, ce qui a rendu l'étude de cette disparition complexe, car séparer les faits des théories du complot peut alors s'avérer fastidieux.

L'obsession était une réaction normale à cet événement sans précédent. Si les avions modernes ne disparaissent normalement pas en plein vol, ce ne fut pas non plus le cas du MH370.

La trajectoire de l'avion est connue depuis des années. Les autorités disposent d'une image claire des minutes qui ont précédé et des heures qui ont suivi sa disparition des radars.

L'avion a disparu des radars peu après avoir pénétré dans l'espace aérien vietnamien. Les pilotes n'ont jamais pris contact avec Ho Chi Min.

Cependant, les informations satellitaires d'une société privée britannique ont permis de suivre la trace de ce qui aurait pu être l'avion pendant encore environ six heures.

L'avion fait un demi-tour brusque, repasse au-dessus de la Malaisie, contourne Sumatra (Indonésie), puis vire au sud et survole l'océan Indien jusqu'à ce qu'il tombe en panne de carburant.

Les informations satellitaires et radar n'ont pas été concluantes dans un premier temps, car il n'y avait aucun moyen de savoir si l'objet détecté était le MH370... jusqu'à ce qu'un morceau de l'avion s'échoue sur le rivage de l'île française de la Réunion, en 2015.

Les autorités ont une idée assez précise de ce qui est arrivé à l'avion : elles estiment notamment qu'il s'est abîmé à grande vitesse dans l'océan Indien, où les équipes de recherche ont tenté de le retrouver.

Ces informations sont suffisantes pour comprendre ce qui est arrivé à l'équipage et aux passagers, comme l'ont décrit les autorités malaisiennes et internationales quelques semaines après la disparition de l'avion.

Un tel crash aurait brisé l'avion et n'aurait laissé aucun survivant. Les débris trouvés en 2015 à la Réunion et ceux trouvés en 2016 à Madagascar l'ont également confirmé.

L'avion comptait 227 passagers, dont la plupart venaient de Chine, mais d'autres étaient originaires des États-Unis, de France ou de Roumanie. Cinq enfants se trouvaient également à bord. Il y avait 12 membres d'équipage.

Les débris retrouvés sur les côtes de Madagascar et de la Réunion constituent la dernière piste solide pour la recherche de l'avion. Les dernières recherches de l'avion ont été suspendues en 2018.

Ocean Infinity, une société de robotique marine basée au Texas, a été chargée de cette dernière recherche dans le cadre d'un contrat "no-find, no-pay" (pas de découverte, pas de paiement) conclu avec le gouvernement malaisien.

Selon The Atlantic, l'accès à l'avion n'apportera pas beaucoup de réponses, et encore moins le "pourquoi" que tout le monde se pose. Mais ce serait l'occasion pour les familles de faire leurs adieux et de faire enfin leur deuil.

Selon CBS, à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de l'avion, Ocean Infinity a déclaré qu'elle serait disposée à reprendre les recherches dans le cadre d'un contrat similaire.

Toutefois, le gouvernement malaisien a déclaré qu'il ne l'envisagerait qu'après l'apparition de nouveaux éléments de preuve. Le manque d'engagement des autorités locales a été une constante pendant les années de recherche.

Selon The Atlantic, les autorités malaisiennes voulaient que l'affaire soit classée dès le départ en raison du nombre d'erreurs commises par leurs fonctionnaires au cours des premières heures de recherche et de la responsabilité de leur compagnie aérienne nationale.

Cependant, ce secret n'a fait qu'alimenter les théories du complot qui ont circulé sur l'internet, affectant les familles des victimes et les enquêteurs impliqués dans les recherches.

Ces théories ont été poussées à leur paroxysme par une série documentaire Netflix de 2023 qui, selon plusieurs critiques, n'a servi que de plateforme à des hypothèses farfelues.