Le blob : mieux connaître cet organisme monocellulaire intelligent, véritable extraterrestre du vivant

Connaissez-vous le blob ?
Ni animal ni végétal
Blob est un surnom
Se nourrir sans bouche et sans estomac
Intelligent même en l'absence de cerveau ?
Capable d'apprendre sans neurones
Transmettre les connaissances apprises
720 s e x e s, vraiment ?
Un blob exposé pour la première fois au Zoo de Vincennes
À la recherche de nourriture
Un superorganisme
Un véritable extraterrestre du vivant
Connaissez-vous le blob ?

Le blob n'a pas de cerveau, ni d'yeux, ni de bouche et encore moins de bras ou de jambes. Mais il n'a pas moins de 720 s e x e s, et les scientifiques le considèrent comme un être intelligent.

Ni animal ni végétal

Cet organisme n'est ni à proprement parler animal ou végétal, ni un véritable champignon. Il s'agit d'une mycose, mais sans rapport avec les champignons classiques : le blob fait partie des amibes, ces organismes à une seule cellule. À titre de comparaison, le corps humain en possède des millions.

Blob est un surnom

Le vrai nom du blob est en réalité Physarum polycephalum. Son surnom vient du film d'horreur "The Blob" ("Danger planétaire" en français) de 1958, dans lequel une créature extraterrestre du nom de Blob dévore tout ce qui passe en travers de sa route. Mais heureusement, le véritable blob ne se nourrit que de champignons et de bactéries.

Sur la photo : l'affiche du film "Danger planétaire", 1958.

Se nourrir sans bouche et sans estomac

Ce curieux organisme parvient à se nourrir alors qu'il n'a ni bouche ni estomac, en digérant à l'aide d'un enzyme.

Intelligent même en l'absence de cerveau ?

Des observations scientifiques ont montré que le blob peut retrouver le chemin le plus rapide dans un labyrinthe, et qu'il marque les endroits par lesquels il passe avec sa mucosité — le tout sans avoir de cerveau.

Capable d'apprendre sans neurones

La spécialiste française des organismes unicellulaires, Audrey Dussutour, a co-rédigé une étude sur le blob qui a montré que cet être ressemblant à une "omelette" est capable d'apprendre même en l'absence de neurones.

Sur la photo : Audrey Dussutour tient un spécimen de blob, dans le centre de recherche sur la cognition animale du CNRS à Toulouse, en 2019.

Transmettre les connaissances apprises

D'après les chercheurs, cet organisme unicellulaire peut même transmettre les connaissances qu'il a apprises. Cette capacité a été observée en mettant deux blobs côte à côte.

720 s e x e s, vraiment ?

La reproduction du blob est très différente de celle de nombreuses autres espèces, chez qui elle est basée sur la fusion d'un spermatozoïde et d'un ovule. Le blob transmet des informations directement depuis une cellule donneuse vers une cellule receveuse, ce qui peut se produire de 720 manières différentes. "Il est donc inexact de parler de "s e x e s" différents", indique Audrey Dussutour.

Un blob exposé pour la première fois au Zoo de Vincennes

En 2019, cette créature mystérieuse est devenue la star du Zoo de Vincennes, près de Paris. Les personnes qui s'occupent de lui ont remarqué qu'il adorait les flocons d'avoine et qu'il se déplaçait pour en trouver. Le tout à une vitesse de quatre centimètres à l'heure.

Sur la photo : un écran au Zoo de Vincennes, où l'on peut voir une image agrandie du Physarum Polycephalum.

À la recherche de nourriture
Selon Marlène Itan, qui s'est occupée du blob, cet organisme est très créatif lorsqu'il s'agit de chercher de la nourriture. "Le blob s'est enfui des boîtes de Petri parce qu'il avait digéré toute la moisissure et toutes les protéines contenues dans les flocons d'avoine. Après s'être promené dans la boîte, il a continué à chercher à manger dehors.", a-t-elle déclaré à la radio allemande 'Deutschlandfunk'.
Un superorganisme

Cet organisme peut doubler de volume en une journée et atteindre une surface totale de plusieurs mètres carrés. Si on le coupe en deux par le milieu, la cellule est de nouveau en état de marche en quelques minutes. Rien d'étonnant, donc, au fait que le blob existe depuis presque un milliard d'années, pour la plus grande fascination des chercheurs.

Un véritable extraterrestre du vivant

"Cet organisme fait partie des mystères de la nature", a indiqué Bruno David, le directeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris, à l'agence 'Reuters'.

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