Mort de Jacques Perrin : retour sur l’œuvre de ce génie du cinéma français
C’est un monument du cinéma français qui nous quitte. Jacques Perrin, qui a notamment joué dans "Peau d’âne" ou "Les Choristes" et avait réalisé une série de documentaires, comme "Le peuple migrateur" ou "Océan", s’est éteint le 21 avril.
"La famille a l'immense tristesse de vous informer de la disparition du cinéaste Jacques Perrin, mort le jeudi 21 avril à Paris. Il s'est éteint paisiblement à l'âge de 80 ans", annonce son fils, Mathieu Simone à l’AFP.
Depuis les années 1950, il est apparu dans plus de 70 films ! Retour sur l’œuvre de ce personnage secret et discret, qui a cependant marqué l’Histoire du cinéma français.
Jacques Perrin, est né Jacques-André Perrin-Simonet, le 13 juillet 1941, d'Alexandre Simonet, régisseur à la Comédie-Française et de la comédienne Marie Perrin. À quinze ans, il entre au Conservatoire d'art dramatique, avec sa sœur, Pierrette - Eva Simonet -. Mais rapidement, il s’en va pour pour monter sur scène.
Il fait sa première apparition au cinéma, dans “Les Tricheurs” de Marcel Carné, en 1958. Mais il tiendra son vrai premier rôle dans “La Fille à la valise” de Valerio Zurlini, avec Claudia Cardinal, en 1960.
Il enchaîne par la suite plusieurs films : "La Vérité" de Henri-Georges Clouzot en 1960, ou "La Corruption" de Mauro Bolognini en 1963. Puis, grâce à Pierre Schoendoerffer, il obtient des rôles plus importants dans : "La 317e Section" en 1965, "Le Crabe-Tambour" en 1977, "L'Honneur d'un capitaine" en 1982 et "Là-haut, un roi au-dessus des nuages" en 2004.
On le retrouve aussi aux côtés de Catherine Deneuve dans "Et Satan conduit le bal", de Grisha Dabat et Roger Vadim, en 1962. Il joue le rôle, d’un jeune homme qui profite de sa relation avec une riche héritière pour payer ses dettes.
Dans "Les demoiselles de Rochefort", il joue Maxence et le prince charmant dans "Peau d'Âne", de Jacques Demy.
En 1968, il fonde sa propre société de production, Reggane Films, qui deviendra Galatée Films. Il produit des films engagés, dont le premier est "Z" de Costa-Gavras, en 1968. Puis, "État de siège" en 1972, et "Section spéciale" en 1974, du même réalisateur.
Il produit aussi le premier film de Benoît Lamy, "Home Sweet Home", en 1973. Un film engagé qui traite de la révolte des pensionnaires d'une maison de repos.
Il continue à jouer dans des films dans le même temps. Par exemple, "Cinema Paradiso" en 1989. En 2004, on le retrouve dans "Les Choristes", de son neveu Christophe Barratier, qui fera 8,6 millions d'entrées.
Jacques Perrin est aussi un fervent défenseur de la nature. Il a coproduit plusieurs documentaires à ce sujet : "Le Peuple singe" en 1989, "Microcosmos : le peuple de l'herbe" en 1996 ou "Himalaya : l'enfance d'un chef", en 1999. En 2011, son documentaire "Océans" obtient un César.
Par ailleurs, il est officier dans la réserve citoyenne de la Marine nationale, en tant que capitaine de frégate. Il est promu commandeur de l'ordre national de la Légion d'honneur lors de la promotion du 25 mars 2016.
Mais il est aussi nommé dans le corps des peintres officiels de la Marine, en 2015.
Élu membre de l’Académie des Beaux-Arts, dans la section VII : Créations artistiques dans le cinéma et l'audiovisuel en 2016, il hérite du fauteuil du réalisateur Francis Girod, inoccupé depuis dix ans.
Le dernier film dans lequel il a joué est sorti en mars 2022, "Goliath". Un thriller autour des pesticides : une référence aux combats écologistes qu’il a mené toute sa vie.