Le prince Laurent fustige la monarchie belge : "On pourrait dire que je vis quelque part au Moyen Âge"
En Belgique, le prince Laurent est bien connu pour son franc-parler ! Et à l'occasion de son 60ᵉ anniversaire, le frère de l'actuel roi Philippe est resté fidèle à lui-même en répondant sans langue de bois à une interview pour le journal flamand Nieuwsblad.
Il est rare de voir des membres de la monarchie critiquer publiquement leur propre système. Mais le prince Laurent, lui, n'hésite pas à dire ce qu'il en pense : "Une famille royale repose sur une structure plus ancienne que le Moyen Âge, mais cette structure n’a pas été suffisamment adaptée jusqu’à présent", a-t-il déclaré. Il ajoute, en ce qui le concerne : "On pourrait dire que je vis quelque part au Moyen Âge".
Le prince Laurent est même allé plus loin dans cette interview, en remettant en question le rôle d'un roi — et de tout autre dirigeant — dans notre société : "Ce que je ne comprends pas, c'est que la société doive toujours avoir une telle figure au-dessus de la société : un président, un premier ministre, un roi."
S'il n'avait pas fait partie de la famille royale belge, le prince Laurent aurait certainement embrassé une carrière artistique : "J’ai toujours aimé être créateur de vêtements pour hommes. Je suis aussi un peu artiste, je pense. Je dessine mes propres vêtements. En parallèle, je suis aussi entrepreneur. Un entrepreneur qui s’est battu toute sa vie pour pouvoir travailler", indique-t-il dans son interview pour Nieuwsblad.
Car là est bien la grande injustice de son statut, selon lui. "La politique m’empêche de travailler", déplore-t-il. En effet, le prince Laurent reçoit une dotation annuelle qui l'empêche de percevoir, en parallèle, d'autres rémunérations.
Vous l'aurez compris, le prince Laurent de Belgique n'a pas sa langue dans sa poche, et ses sorties ont souvent fait bondir la monarchie belge. De ce fait, il est perçu comme le "vilain petit canard" de la famille. "Le prince Laurent a toujours été le franc-tireur de la famille royale. Il est imprévisible", le décrit-on dans le documentaire "Laurent Prins op overschot" (Laurent, prince excessif) diffusé sur la chaîne publique flamande VRT.
Laurent de Saxe-Cobourg est né le 19 octobre 1963 au château du Belvédère (Bruxelles). Il est le troisième enfant du roi Albert II et de la reine Paola, et donc, le frère cadet de l'actuel roi Philippe de Belgique.
Depuis septembre 2023 et la naissance de sa petite-nièce Alix, troisième enfant du prince Amedeo, le prince Laurent est 14ᵉ dans l'ordre de succession au trône de Belgique.
Après une formation académique à l’École Royale Militaire, le prince Laurent a servi dans la Marine, comme son père avant lui.
Après sa formation militaire, le prince Laurent a participé à plusieurs programmes sur l'environnement, notamment aux Nations Unies et à la Commission Européenne. Il a par la suite été à l'initiative de plusieurs projets liés à la protection de la nature, dont l'IRGT (Institut royal pour la Gestion durable des ressources naturelles et la promotion des technologies propres), qui a été dissous en 2009.
Le prince est également très soucieux du bien-être animal, et a consacré une grande partie de sa vie à leur protection. Il a notamment créé en 1995 la Fondation Prince Laurent, qui offre des soins gratuits aux animaux domestiques des personnes défavorisées.
Le 12 avril 2003, le prince Laurent a épousé Claire Coombs, à Bruxelles. Cette roturière britannico-belge obtint alors le titre de princesse de Belgique.
Ensemble, le prince Laurent et la princesse Claire ont eu trois enfants : Louise, née en 2004, et Nicolas et Aymeric, des jumeaux nés en 2005.
Séjours fréquents en Libye dans les années 2010, voyage au Congo en 2011 contre l'avis du Palais et du gouvernement belge, rencontre avec le Premier ministre du Sri Lanka en 2017, sans l’accord du ministre des Affaires étrangères... Le prince Laurent a été au cœur de diverses polémiques ! Mais ce sont ses petites phrases qui ont également fait grincer des dents la famille royale.
En décembre 2016, lors d'un colloque sur le bien-être animal au Sénat, le prince Laurent n'a pas pu s'empêcher de lancer au micro : "Moi, je suis emm*rdé depuis des années, on m’empêche de travailler, de faire fonctionner ma fondation". Avant de renchérir : "Si certains politiques me foutaient la paix, si ma famille me foutait la paix, je pourrais vous assurer que mes bilans sont excellents sur le plan financier."
Le prince Laurent de Belgique n'a jamais caché qu'il n'aimait pas le rôle qu'on lui avait attribué, dès sa naissance. Désormais, il voit ses 60 ans comme le "moment pour enfin commencer [sa] vie". "C’est l’un de mes rêves", confiait-il il y a quelques jours au journal Nieuwsblad.
"Je reste disponible pour les gens qui ont de bonnes intentions et qui me le demandent, mais je souhaite en réalité me retirer de la vie publique", explique-t-il, avant d'ajouter :"Je ne suis pas important, mais mon message l’est. Un jour, je ne serai plus là, […] mais mon message, lui, doit rester, et j’espère qu’il aidera des gens." Des mots forts et touchants.