Le meilleur et le pire des adaptations de BD au cinéma
Sempé nous a quittés il y a peu et tout le monde se souvient encore de l'adaptation avec Kad Merad et Valérie Lemercier de son célèbre "Petit Nicolas". Mais bien d'autres bandes-dessinées ont été reprises sur le grand écran. Retrouvez en images notre sélection des meilleures et des pires adaptations de BD au cinéma !
Le premier volet du "Petit Nicolas" réalisé par Laurent Tirard avait rencontré un véritable succès critique. 'Paris Match' avait salué cette plongée dans l'univers tendre de l'enfance : "Les gags sont à pleurer de rire et les jeunes acteurs, incroyablement présents et drôles. Un film en culottes courtes mais avec des idées longues. "
La deuxième adaptation des aventures du célèbre gaulois Astérix a marqué les esprits, avec son casting qui réunit la crème du cinéma français, ses blagues restées cultes et plus de 14 millions d'entrées en salles. Comme l'a écrit 'Le Figaro' des années après, Mission Cléopatre "réussit le tour de force d'imposer l'humour irrévérencieux des Nuls tout en respectant l'esprit bon enfant de la série originale."
Imaginée par l'auteur de BD Jacques Tardi, l'enquête menée par la jeune aventurière Adèle Blanc-Sec au début du XXe siècle a été adaptée par Luc Besson avec Louise Bourgoin dans le rôle-titre. Même si on a reproché au film la faiblesse des dialogues ou la surcharge de péripéties, beaucoup ont vu dans "Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec" la meilleure réalisation de Besson depuis des années.
Le saviez-vous ? "La vie d'Adèle", grand succès de l'année 2013 signé Abdelatif Kechiche, est une adaptation de la bande-dessinée "Le bleu est une couleur chaude" de Jul' Maroh (à gauche sur la photo). La mise en scène des hauts et des bas de la relation entre deux jeunes femmes de la région lilloise est "un grand et rare film d'amour" selon 'Elle'.
Cinquante ans après sa première apparition comme personnage de comic, Batman est adapté par Tim Burton en 1989 : autant dire que la créativité du jeune cinéaste a fait bon ménage avec l'esprit aventureux du personnage. Pour 'Les Cahiers du cinéma', "la modernité fulgurante, jeune et sauvage du film de Tim Burton est à l'image de l'Amérique elle-même." Un classique !
Pour le journal '20 minutes', "la bande dessinée co-signée par Abel Lanzac et Christophe Blain est devenue un petit bijou de rire cinématographique." L'adaptation de Bertrand Tavernier avec Thierry Lhermitte et Niels Arestrup est en effet une comédie réussie et enlevée sur les dessous du ministère des Affaires étrangères.
Gérard Lauzier a adapté sa propre bande-dessinée "La Tête dans le sac" en 1984, et le moins qu'on puisse dire est que le film est aussi drôle que la BD. Cette histoire d'un homme à femmes interprété par Guy Marchand, qui perd peu à peu la maîtrise de son existence, est un chef-d'œuvre d'humour noir.
La jeunesse en Iran de Marjane en proie à ses interrogations existentielles, à l'époque de la Révolution islamique et de la guerre contre l'Irak, puis son exil en Europe... Marjane Satrapi a fait équipe avec Vincent Paronnaud pour faire de sa BD autobiographique un dessin animé devenu un classique. Pour 'Libération', "Persépolis" a "une idée par minute pour réinventer le monde."
Un autre auteur de bande-dessinée à avoir mis ses propres albums sous la forme d'un film d'animation : Joann Sfar. Réalisé en tandem avec Antoine Delesvaux, "Le Chat du rabbin" est un "conte coloré incroyablement intelligent" (Filmsactu) qui a séduit le public.
(Capture d'écran du film)
Célèbre pour le choix du noir et blanc, la série de comics "Sin City" de Frank Miller a été reprise sous la même forme au cinéma en 2005. Ce polar noir qui se déroule dans une ville fictive rongée par la criminalité a été bien accueilli des deux côtés de l'Atlantique, le site 'Chronicart.com' y voyant un "vrai grand film, modeste et sans le moindre effet de petit malin, immense dans sa géniale nudité".
Passons maintenant aux flops ! La presse n’a guère été tendre avec l'adaptation du duo Boule et Bill, censée retracer la complicité entre un petit garçon et son chien dans les années 1960. Le film se concentre plutôt sur les problèmes du couple parental, joué par Franck Dubosc et Marina Foïs. Selon 'Le Monde', “le scénario est mécanique, les gags aussi, qui tombent tellement à plat qu'ils n'arrachent pas un sourire, même aux enfants. Quant à la mise en scène, elle triche à tous les étages.”
(Capture d'écran du film)
Dans ce film avec Faye Dunaway, Helen Slater et Hart Bochner, la cousine de Superman, Supergirl arrive sur terre pour déjouer les plans d’une méchante sorcière, Selena. Un scénario très simpliste, donc. On se passera aussi de commentaires sur les effets spéciaux ratés ou sur la misogynie ambiante…
(Capture d'écran du film)
Le casting donnait pourtant envie, avec Halle Berry, Benjamin Bratt et Sharon Stone. Pourtant, le film est d’un tel ennui et d’une telle lenteur... et l’action n’arrive que très tard. Le journal 'Première' n’y est pas allé de main morte dans sa critique, résumant ainsi l'adaptation : "Le film de Pitof est fascinant comme une belle litière."
(Capture d'écran du film)
Elektra est un personnage fascinant, interprété ici par Jennifer Garner. Mais l'adaptation est un échec. Si vous cherchez un film d’action, passez votre chemin : ici, on verse dans le mélodrame Hollywoodien, mais qui ne fonctionne même pas. Pour citer 'Ouest France' : "Une énième adaptation d'un comics book axé sur la sempiternelle lutte entre le bien et le mal. Rien de neuf sur un sujet passablement éventé."
(Capture d'écran du film)
Là encore, on s’attendait à des merveilles, avec Jean Dujardin dans le rôle de Lucky Luke… Ce sont 'Les Inrockuptibles' qui résument le mieux l’échec de ce film, qui "empile les références mais passe à côté de l'univers de Morris et Goscinny. Même pas drôle". Dommage !
(Capture d'écran du film)
Dix ans après "Mission Cléopâtre", on ne peut pas dire qu'Alain Chabat ait été aussi inspiré pour reprendre la célèbre histoire de Franquin... 'Libération' s'est tout de même montré indulgent pour le réalisateur qui aurait "un don particulier pour rendre tout sympathique, y compris les faiblesses de certains gags ou de la mise en scène."
Avec 237 000 entrées au box-office et une note moyenne de 1,4 pour les spectateurs sur le site 'Allociné', le public a été particulièrement sévère avec l'adaptation des aventures de Spirou et Fantasio. 'Positif' a enfoncé le clou : "Cette première adaptation avec comédiens laissera anéanti le spectateur le plus indulgent."
Une autre adaptation ratée d'un classique de la BD belge, avec pourtant un duo Éric et Ramzy plein de bonne volonté en tête d'affiche. Mais les deux humoristes n'ont pas pu rattraper à eux seuls la pauvreté du scénario ni l'excès de décor et d'effets spéciaux. Et surtout, ce n'est pas drôle.
Pari manqué également pour "Iznogoud" de Patrick Braoudé (2005). Le choix de Mickaël Youn a été un échec, comme l'a analysé 'Le Monde' : "Les cris, les grimaces et les regards caméra intempestifs de Michael Youn, en vedette dans le rôle du méchant petit homme qui voulait "devenir calife à la place du calife", exaspèrent autant qu'ils démontrent à quel point le trublion télévisuel n'est pas un acteur."
La mise en scène de la bande-dessinée de Pétillon avait pourtant un casting prometteur : Jean Reno, Christian Clavier, Caterina Murino... Mais l'ensemble est assez inégal, et échoue à restituer l'atmosphère typique de la Corse et le ton satirique de la BD.