Garry Kasparov, champion d’échecs et opposant à Vladimir Poutine
Connaissez-vous Garry Kasparov ? Pour la petite curiosité, cet ancien champion du monde d’échecs est devenu une des principales figures de l’opposition au régime de Vladimir Poutine. Voici un aperçu en images de sa vie mouvementée !
Garik Vaïnstein est né en 1963 d’un père issu d’une famille de musiciens et d’une mère, Klara Kasparova, d’origine arménienne. Le futur champion a pris le nom de sa mère et russifié son prénom en « Garry » à la mort de son père en 1971. Mais c’est ce dernier qui lui avait transmis la passion des échecs.
Dès l’adolescence, Garry est un champion d’échecs. Entraîné par les plus grands maîtres du pays, il termine septième au championnat d’URSS junior en 1975 et remporte la coupe adultes de la ville de Bakou la même année.
À seulement douze ans, Kasparov dispute une partie contre le nouveau champion du monde d’échecs, Anatoli Karpov (sur la photo). En 1976 et 1977, il est champion d’URSS junior, le plus jeune de l’histoire de la compétition. Il participe au championnat du monde des moins de seize ans en France.
Kasparov remporte son premier tournoi international adultes en Yougoslavie, en 1979, terminant invaincu devant plusieurs maîtres de la discipline. Il est classé 38e joueur mondial la même année. Une star est née !
Le joueur d’échecs connaît une irrésistible ascension au début des années 1980. En 1980, il remporte le championnat du monde junior et obtient le statut de grand maître international. L’année suivante, il est champion ex-aequo d’URSS. Début 1984, il décroche la première place au classement international « Elo ».
En 1984, Kasparov dispute son premier championnat du monde d’échecs à Moscou. Il est opposé à Karpov, alors champion du monde en titre depuis neuf ans. Après avoir été mené 5-0, Kasparov parvient à rattraper une partie de son retard (5-3) mais la fédération interrompt la confrontation pour préserver la santé des joueurs, qui n’avaient pas réussi à se départager au bout de 5 mois et de 48 parties.
Déçu par cette décision, Kasparov reste déterminé à s’imposer comme le maître absolu de la discipline. C’est chose faite dès l’année suivante, où il est sacré champion du monde à seulement 22 ans.
Garry Kasparov conserve son titre pendant quinze ans. En 1999, il est élu « joueur du siècle » par le magazine ‘New in Chess’. Une récompense méritée pour un talent précoce qui a régné sur le jeu durant des années, malgré des relations difficiles avec les instances officielles.
Le champion du monde est aussi un passionné de parties d’échecs contre des ordinateurs surpuissants, dont le développement est en plein boom pendant sa carrière. En 1997, il est battu par Deeper Blue, la version améliorée de Deep Blue, une machine développée par IBM et capable de calculer 100 à 300 millions de positions par seconde. C’est la première fois qu’un champion du monde perd contre une machine en conditions réelles de jeu.
En 2000, Kasparov affronte l’étoile montante des échecs, le russe Vladimir Kramnik. Il est défait par son compatriote et perd alors le titre de champion du monde.
L’ancien numéro 1 mondial continue de participer à des tournois jusqu’en 2005 où il annonce sa retraite des échecs professionnels. Il écrit alors plusieurs ouvrages sur le jeu et entraîne avec succès le futur champion du monde, le norvégien Magnus Carlsen, en 2009 et 2010.
En rupture avec le parti communiste soviétique en 1990, Kasparov participe à la création du bloc de partis « Choix de la Russie » en 1993, et à la campagne présidentielle de Boris Eltsine en 1996.
Dans les années 2000, Kasparov se lance dans une carrière politique à la tête du mouvement L’Autre Russie, qui s’oppose à Vladimir Poutine. Il a été arrêté à deux reprises lors de manifestations en 2007, dans des conditions jugées arbitraires. Mais il tente tout de même de se présenter à l’élection présidentielle de 2008.
La même année, l’ancien joueur d’échecs lance un nouveau parti : Solidarnost. En 2011, il conteste les résultats entachés de fraude des élections législatives. Mais l’opposant craint pour sa vie et reste entouré en permanence de gardes du corps.
Après une nouvelle interpellation arbitraire en 2012, Kasparov s’exile en Suisse l’année suivante, avant de gagner les États-Unis où il vit aujourd’hui. Il devient alors président de l’ONG Human Rights Foundation et obtient la nationalité croate en 2014.
Garry Kasparov est aujourd’hui l’une des figures les plus critiques du régime de Vladimir Poutine, dont il dénonce régulièrement les abus. Condamnant fermement l’invasion de l’Ukraine au début de cette année, il a appelé les Occidentaux à mettre en place des sanctions économiques très strictes pour faire plier la Russie. Après avoir été un maître incontesté des échecs, c’est désormais sur le terrain politique que Kasparov mène le combat !