Fatigué du tourisme de masse ? Essayez donc un voyage Starlight !
Lorsqu'on parle de vacances ou de voyages, on ne devrait pas seulement penser aux grandes villes, au soleil ou à des plages (le plus souvent bondées comme sur cette photo). Les temps changent et la manière de voyager aussi. Et l'une des nouvelles formes de tourisme, qui a de plus en plus de succès, est l'astrotourisme ou tourisme des étoiles, également connu sous le nom de tourisme "Starlight".
De quoi s'agit-il ? De découvrir des régions du monde aussi éloignées que possible de l'agitation des villes et des destinations touristiques, pour admirer la beauté des ciels étoilés.
Starlight est une forme de tourisme de qualité, durable et responsable vis-à-vis de l'environnement et de la nature. En effet, il ne s'agit pas seulement d'un loisir basé sur l'observation des étoiles, mais aussi d'une quête de bien-être dans des zones dépeuplées et arides.
Pour faire une réalité de cette forme de tourisme, des destinations Starlight et des domaines de protection de la lumière ont vu le jour. Ces endroits doivent remplir certains critères pour admirer le ciel et il y existe un encadrement touristique et des infrastructures nécessaires à l'accueil : logements, observatoires mais aussi un personnel qualifié pour offrir une expérience agréable aux visiteurs.
Selon l'International Dark-Sky Association, une zone de protection de la lumière est "un endroit où la qualité du ciel nocturne et l'accès à la lumière des étoiles sont protégés. Cela nécessite de préserver les valeurs culturelles, scientifiques, astronomiques, naturelles ou paysagères qui y sont associées".
Ces endroits ont par ailleurs l'avantage d'être découpés en plusieurs zones. Ils possèdent un coeur, ou zone obscure, entièrement préservé de la lumière et dans lequel on peut observer le ciel dans l'infinie richesse de ses détails.
Ce noyau obscur est lui-même protégé par une zone-tampon qui empêche toute pollution visuelle afin de préserver la meilleure expérience possible pour les touristes.
Il existe enfin une zone extérieure, éclairée de manière intelligente et responsable afin d'éviter autant que possible la pollution visuelle.
La reconnaissance d'un endroit comme "Réserve Starlight" va de pair avec un plan d'action participatif et avec une série de recommandations dont le but est de préserver ou de restaurer la qualité du ciel nocturne. L'accent est mis sur les avantages culturels, éducatifs, scientifiques et environnementaux qui en découlent.
Les missions et les finalités des domaines Starlight sont également définies par les principes de la déclaration pour la protection du ciel nocturne et pour le droit à la lumière des étoiles. Ce texte fut adopté lors de la conférence Starlight tenue en avril 2007 sur l'île La Palma, en Espagne.
Et c'est au mois d'octobre de la même année, au siège de l'UNESCO à Paris, que les thématiques et les mesures du plan ont été convenues. L'ensemble a été adopté le 11 mars 2009 avec l'association Starlight Reserves and World Heritage Working Group.
Quelles sont les principales destinations Starlight qui nous offrent la possibilité de profiter du ciel nocturne ? L'International Dark-Sky Association dénombre 21 pays qui en abritent de par le monde.
Seul un endroit en Australie est certifié internationalement pour le tourisme Starlight. Il s'agit du parc national de Warrumbungle, par ailleurs le parc naturel le plus visité du pays, situé au nord de l'État de Nouvelles-Galles-du-sud, à 550 kilomètres de Sydney.
(Photo : Australian National Parks)
Le Canada est l'un des pays au monde qui comptent le plus de domaines Starlight, avec un total de 25. On peut notamment citer Acadian Skies & Mi'kmaq Lands en Nouvelle-Écosse, la première destination certifiée dans toute l'Amérique du nord, mais aussi Beaver Hills dans le parc national d'Elk Island, Cypress Hills dans l'État de l'Alberta, ou encore les parcs de Jasper, Kejimkujik, Kouchibouguac, Lakeland, McDonald, Mont-Mégantic et Mount Carleton.
Le Chili compte trois zones de protection de la lumière : la réserve nationale d'Alto Loa dans la région d'Antofagasta, le parc national Fray Jorge Forest près de la ville d'Ovalle, et le Gabriela Mistral Dark Skies Sanctuary dans la vallée d'Elqui.
La République tchèque compte elle aussi deux domaines que l'on peut visiter pour admirer le ciel nocturne. Il y a d'une part le parc naturel des Beskides, le plus grand du pays qui fait partie du massif des Carpates, et d'autre part la zone formée par les réserves naturelles de Bukovec, Raseliniste Jizery et Rybi Louky et par le parc naturel des Monts de la Jizera.
Le Danemark dispose aussi de deux zones certifiées pour le tourisme Starlight : les îles de Møn et de Nyord, y compris la réserve de biosphère de Møn.
Un même nombre de zones certifiées se trouve en France : le parc naturel régional du Luberon, à cheval sur les départements du Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence, et l'aire de protection de la nature du Pic du Midi dans les Pyrénées dont font également partie deux sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO : la région des Pyrénées et la partie française du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
Trois destinations dédiées à l'astrotourisme existent outre-Rhin : le parc national de l'Eifel, la réserve de biosphère de Rhön (tous deux dans le Land de Rhénanie du nord-Westphalie) et le parc naturel de Westhavelland dans le Brandebourg.
Au coeur de l'Europe, la Hongrie ne possède pas moins de trois destinations dédiées à cette forme de tourisme : les parcs nationaux de Bükki et de Hortobagy (ce dernier étant le plus grand du pays) et l'aire de protection de la nature de Zselic, considérée comme le plus grand lieu d'observation des étoiles en Europe.
(Photo : Zselici Csillagpark)
L'Irlande compte un domaine Starlight dans le parc national historique de Derrynane, situé dans le comté du Kerry. Dans ce pays se trouve aussi un Dark Sky Park international qui comprend le parc national Ballycroy, la Wild Nephin Wilderness Area et l'Owenduff/Nephin Mountain Complex Special Area of Conservation.
Tout comme l'Australie, Israël ne compte pour le moment qu'un seul endroit certifié pour l'astrotourisme. Il s'agit du Ramon Crater International Dark Sky Park, qui comprend les aires de protection de la nature de Ramon Crater, Har Hanegev et Matsuk HaTsinim.
L'Italie ne compte également qu'un seul endroit dédié, en l'occurrence la chaîne de montagnes Sila, située dans le parc national et dans la réserve de biosphère du même nom, et certifiée depuis 2014. Ce lieu se trouve dans la région de Calabre et inclut les trois provinces de Crotone, Catanzaro et Cosenza, pour une surface totale de 73 695 hectares.
Le seul pays africain de cette liste dispose d'une destination d'astrotourisme de luxe avec la réserve naturelle de NamibRand qui a acquis le statut "gold" parmi les zones certifiées. Le lieu a été créé afin de protéger les espèces animales et végétales singulières du désert situé dans le sud-ouest du pays. Mais la préservation du ciel nocturne et le développement de l'astrotourisme durable font également partie de son cahier des charges.
Deux autres destinations Starlight peuvent être visitées aux Pays-Bas : le Dark Sky Park de De Boschplaat dont font partie la réserve naturelle du même nom et la réserve de biosphère de Wattenmeer, ainsi que le parc national de Lauwersmeer dans les régions de Groningue et de la Frise.
La Pologne compte elle aussi plusieurs destinations Starlight certifiées. Tout d'abord le parc d'observation des étoiles de Bieszczady, à cheval sur le parc national du même nom, le parc de San-Tal, le parc de Cisna-Wetlina et la réserve de biosphère des Carpates de l'est. Vous pouvez également visiter le Izera Dark Sky Park, la réserve naturelle de Torfowiska Doliny Izery et la réserve de biosphère Krkokonose que le pays partage avec la République tchèque.
La Slovaquie abrite les parcs des Beskides dont fait partie l'aire de protection de la nature de Kysuce. Dans ce pays se trouve également Poloniny, avec le parc national de Poloniny et les villages de Kolonica, Ladomirov, Kalná Roztoka, Klenová et Ruská Volová, mais aussi les forêts primitives des Carpates.
L'Australie n'est pas la seule destination astrotouristique en Océanie. Elle est même dépassée dans ce domaine par la Nouvelle-Zélande qui compte deux lieux certifiés : l'Aoraki Mackenzie International Dark Sky Reserve située dans le Mount Cook National Park, et le Great Barrier Island International Dark Sky Sanctuary.
L'Asie n'est pas non plus dénuée de lieux dédiés à l'observation des étoiles. La Corée du sud compte par exemple le Yeongyang Firefly Eco Park, une aire de protection de la nature à couper le souffle qui comprend à la fois le Yeongyang Firefly Eco Park lui-même, la Yeongyang Firefly Special Area et la Wangpicheon Landscape and Ecosystem Conservation Area.
L'Espagne compte elle aussi un grand nombre de destinations certifiées Starlight réparties dans tout le pays et administrées par la Starlight Foundation. Le parc national de la Teide, La Palma et Betancuria, tous situés sur l'archipel des Canaries, en font partie. La péninsule ibérique abrite pour sa part le Gredos Norte dans le parc régional Sierra de Gredos, mais aussi Gúdar Javalambre, Los Pedroches, Monfragüe, Montsec, Sierra Nevada ou encore Sierra Morena.
Le Portugal voisin a lui aussi son lieu certifié Starlight, à savoir la région d'Alqueva dans les mégalithes d'Evora.
Concluons cette liste avec deux des pays qui comptent le plus de sites certifiés. Le Royaume-Uni n'en a pas moins d'une petite douzaine : Bodmin Moor, Brecon Beacons, Elan Valley Estate, Exmoor, Galloway Forest, Isle of Coll, Shark Island, Moffat, Northumberland, Snowdonia et le South Downs National Park.
Mais les États-Unis sont champions du monde dans le domaine, avec presque 60 destinations parmi lesquelles Beverley Shores, Big Cypress National Preserve, Borrego Springs, Canyonlands, Capitol Reef, Cherry Springs, Clayton Lake, Death Valley, Flagstaff, Grand Canyon, Headlands, Hudson Lake, Newport, Sedona et encore beaucoup d'autres.