États-Unis : les scénaristes en grève trouvent un accord de principe avec les studios d'Hollywood

Dimanche 24 septembre, la Writers Guild of America (WGA), le syndicat qui a incité les scénaristes américains de cinéma et de télévision à se mettre en grève, a annoncé qu'elle était parvenue à un accord de principe avec les studios pour reprendre le travail après presque cinq mois de mobilisation.

"Nous pouvons dire, avec une grande fierté, que cet accord est exceptionnel, avec des gains significatifs et des protections pour les scénaristes dans tous les secteurs d'activité des membres", se félicite la WGA dans un communiqué. Le syndicat précise que les formalités sont en cours de finalisation et que le dernier mot reviendra à ses adhérents.

La WGA a obtenu des concessions sur la plupart des demandes, comme l'augmentation des redevances pour les contenus diffusés en continu et la garantie que l'intelligence artificielle n'empiète pas sur leurs crédits et leurs revenus.

La grève qui a débuté en mai n'est pas totalement terminée. Le syndicat a déclaré qu'il devait encore approuver la formulation finale du contrat. Il demande donc à ses membres de faire preuve d'un peu de patience.

Pour être clair, personne ne doit reprendre le travail pour l'instant tant que la WGA ne l'a pas expressément autorisé. Toutefois, les piquets de grève sont suspendus pour les scénaristes. La Guilde encourage néanmoins les auteurs à rejoindre la cause des acteurs qui sont toujours mobilisés.

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Une fois la formulation de l'accord finalisée, le conseil d'administration devra voter. Une fois approuvé, les 11 000 membres de la Guilde auront leur mot à dire, mais les experts s'attendent à ce qu'ils la soutiennent.

La plupart des tournages ne peuvent pas reprendre en raison de la grève des acteurs qui se poursuit. Toutefois, les auteurs des talk-shows ne dépendent pas des comédiens et pourraient donc bientôt recommencer à travailler, apportant ainsi un peu de répit à une partie de l'industrie d'Hollywood.

L'une des principales revendications des 160 000 acteurs en grève est l'attribution aux comédiens de deux pour cent des recettes totales des émissions diffusées en continu. Les studios considèrent que ce taux n'est pas négociable. Pour l'instant, aucun dialogue n'est prévu entre les deux parties. Ils se sont donc mobilisés depuis le mois de juillet.

Le contrat des scénaristes pourrait orienter les discussions sur les préoccupations mutuelles. Les auteurs et les acteurs souhaitent que l'utilisation de l'IA soit soumise à des contrôles stricts. Les comédiens craignent en effet que celle-ci ne reproduise leurs images sans compensation ou consentement adéquat.

"Cette grève a été tellement éprouvante. Mais nous avons obtenu gain de cause ! Nous nous sommes battus tous ensemble. Merci de tout cœur à notre équipe Negcom. Les syndicats ont toujours été là. Merci WGA", a tweeté Alex Zaragoza, scénariste à Hollywood.

Photo : Alex Zaragoza/Twitter

L'écrivaine Caroline Renard a également tweeté un message euphorique. "J'ai l'impression d'avoir fait la guerre ! J'ai tenu bon pour mon équipe depuis ce 'sacré' mois de janvier. Nous étions bien organisés avant même le mois de mai et nous avons réussi !"

Photo : Will Landman/Twitter, avec Caroline Renard

Gavin Newsom a également publié une déclaration saluant l'accord qui peut "relancer l'économie californienne". "Pendant plus de 100 jours, 11 000 écrivains se sont mis en grève en raison de menaces existentielles pesant sur leur carrière et leurs moyens de subsistance", a-t-il déclaré.

La maire de Los Angeles, Karen Bass, est également intervenue. "Après une grève de près de cinq mois, la Writers Guild of America et les studios sont parvenus à un accord équitable et j'espère qu'il en sera bientôt de même pour la Guilde des acteurs".

L'économiste Todd Holmes a utilisé les chiffres des grèves précédentes pour estimer que les 100 premiers jours ont coûté environ 3 milliards d'euros à l'économie californienne. La mobilisation aura duré en tout 146 jours et aura également coïncidé avec celle des acteurs.

Les personnes qui travaillent dans le divertissement ou dans des fonctions connexes représentent près de 20 % des revenus de la région de Los Angeles. Selon Todd Holmes, la pause due à la grève a touché d'autres secteurs de la ville : restaurants situés à proximité des studios, accessoiristes, constructeurs de décors, teinturiers, chauffeurs professionnels, fleuristes, etc.

Photo : Ahmet Yalçınkaya/Unsplash

Selon le 'LA Times', c'est difficile à dire. Les productions scénarisées ne reviendront pas immédiatement en raison du manque d'acteurs et de l'incertitude toujours présente à Hollywood. De plus, de nombreuses émissions de télévision ou films ont été annulés ou repoussés à 2024, "il faudra donc faire preuve d'un peu de patience".

Photo : Jakob Owens/Unsplash

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