Des changements chez Miss Univers : les règles se sont assouplies
En 2022, le concours Miss Univers a connu de nombreux changements. Le premier d'entre eux, c'est qu'il s'est fait racheter par Anne Jakkaphong, une milliardaire d'origine thaïlandaise transsexuelle (au centre sur la photo, avec la robe beige).
Avant même l'annonce du rachat par Jakkaphong, on nous informait que les règles du concours de beauté universel allaient changer. Voyons ensemble comment le concours s’est transformé au fil du temps.
Né aux États-Unis au cœur d'une controverse dans les années 1950, le concours de beauté Miss Univers n'aurait pas dû voir le jour. Après tout, il y avait déjà un concours Miss America.
Lorsque la Miss America de l'époque, Yolande Betbeze, refuse de porter un bikini Pacific Mills, la société décide de prendre les choses en main et de créer son propre concours. Non seulement leur bikini serait le centre de l'attention, mais en plus, le concours couvrirait l'univers tout entier, et pas uniquement les États-Unis.
Les règles du concours ont évolué au fil du temps, jusqu'à ce que, dans les années 60, la chaîne de télévision CBS ne rachète les droits de diffusion du concours.
Il a fallu attendre l’année 1972 pour que le concours de Miss Univers commence à parcourir le monde. Son premier pays hôte a été Porto Rico.
Janelle Commissiong, de Trinidad, a été la première femme noire à remporter le concours. C’était en 1977.
Miss Univers étant, comme son nom l'indique, une miss (mademoiselle en français), impossible d'y concourir si on est mariée. De plus, une limite d'âge a également été imposée : les miss devaient obligatoirement avoir entre 17 et 24 ans.
Les participantes et la gagnante ne devaient pas non plus se marier ou tomber enceinte pendant l'année du concours.
Davantage de femmes ont pu participer dans les années 90, car les anciens pays soviétiques ont pu rejoindre le concours.
À cette époque, l'essor du militantisme féministe transforme le concours. Il n'est plus seulement question de physique, mais aussi de communication, d'intelligence et de talents divers.
Les finalistes passaient des entretiens à cette fin, et la gagnante était normalement choisie pour son cerveau autant que pour son apparence.
Entre 1996 et 2015, Miss Univers devient en partie la propriété de celui qui deviendra par la suite président des États-Unis : Donald Trump. Sous sa direction, le concours change encore : on juge moins sur l'intelligence, et le concours se rapproche du concept de "Top Model".
Son implication dans le concours grandit, et il choisit lui-même les quatre demi-finalistes. C'était la "Trump Card", comme les finalistes la qualifiaient. Le magazine américain "New Yorker" affirme que le milliardaire les choisissait en fonction de leurs pays de provenance : si elles venaient de pays qu'il appréciait, ou dans lequel il souhaitait faire affaire, il les favorisait !
Par le passé, les finalistes se tenaient toutes les unes à côté des autres, jusqu'à ce qu'on annonce la gagnante Miss Univers. Mais du temps de Trump, cette règle a radicalement changé ! Pour rendre la finale plus dramatique, on appelle les finalistes dans l'ordre croissant. Une fois appelées, elles quittent la scène, jusqu'à ce qu'il ne reste que deux femmes : la gagnante et la dernière finaliste.
Ces dernières années, d'autres parties du règlement de Miss Univers ont été modifiées pour s'adapter à notre époque. Depuis 2012, il est dit, par exemple, que la participante doit simplement être légalement une femme.
Pourquoi ce changement dans le libellé du règlement ? Pour ainsi inclure toutes personnes qui soit légalement des femmes. Ainsi, le concours est ouvert aux femmes transgenres, si leurs pays d'origine les reconnaissent comme des femmes.
C’est en 2018, qu’une femme transgenre a participé au concours Miss Univers pour la première fois : Angela Ponce, la Miss Espagne.
Mais ce n'est pas que dans le domaine de la transidentité que l'Espagne est pionnière : en 2014, un an après sa victoire, la Miss Univers espagnole Patricia Yurena Rodríguez a avoué être en couple avec une autre femme. Puis, en 2019, la candidate du Myanmar, Swe Zin Htet (sur la photo), a été la première candidate à afficher ouvertement son homosexualité.
Miss Univers poursuit sur cette voie : au-delà de la "définition légale" de la femme, il est prévu que les restrictions de participation soient encore d'avantages adoucies.
Après 72 ans, une règle fondatrice du concours de beauté est renversée : en septembre 2022, l'organisation annonce qu'elle envisage d'autoriser les femmes mariées à participer au concours à partir de 2023.
En outre, les femmes avec enfants sont autorisées à concourir. Le fait qu'elles soient mariées ou non n'a aucune importance. Ces deux changements, d'état civil et de maternité, sont révolutionnaires dans le monde des concours de beauté.
"Les femmes doivent être maîtresses de leurs vies… Les décisions personnelles d'une personne ne devraient pas être un obstacle à sa réussite." C'est ce que contenait un mémo de l'organisation de Miss Univers sur lequel le "Daily Mail" (journal britannique) a mis la main.
Dans le même ordre d'idées, mais dans le cadre d'un concours différent, le concours Miss Allemagne de 2021 a élargi sa liste de candidates pour inclure des femmes ayant des capacités, des mensurations et des tranches d'âge différentes. On constate ainsi que les idées de beauté universelle deviennent plus souples, car les pays décident d'envoyer des représentants de tous les horizons.
Photo : Gina Rühl, candidate de Miss Allemagne 2021.
Quant à l'âge accepté pour concourir, les conditions n'ont que légèrement changé dans ce domaine, passant de 17 à 24 ans à 18 à 28 ans. L'âge semble être la dernière frontière pour devenir Miss Univers.
Mais pour les mannequins d'âge mûr, comme Maye Musk (la mère d'Elon Musk !) par exemple, il n'y a toujours pas de place dans Miss Univers ! Cette limitation disparaîtra-t-elle à son tour dans les années à venir ?