Découvrez en images le palmarès du Festival de Cannes 2022 !
La 75e édition du Festival de Cannes s’est achevée hier. Au bout de dix jours intenses de cinéma et d’émotions, le jury présidé par Vincent Lindon a décerné les récompenses tant convoitées. Découvrez en images qui sont les heureux gagnants de la Palme d’or et des autres prix !
Le président du jury a rappelé en début de cérémonie la qualité des films sélectionnés cette année et des débats qui ont agité le jury : « Chacun des films a donné lieu à des débats passionnés et passionnants, vigoureux et épuisants. Chaque décision a été prise à la majorité. Un film doit inspirer le désir, provoquer l'émotion puis la réflexion. La plupart des œuvres présentées ici ont réussi ce triple pari. Créer, c'est créer dangereusement. »
Récompense la plus prestigieuse, la Palme d’or a été attribuée à « Sans filtre » (« Triangle of Sadness » en version originale) du réalisateur suédois Ruben Östlund. Une production décapante qui révèle l’envers du décor du milieu de la mode, des influenceurs et du luxe.
Il s’agit de la deuxième Palme d’or remportée par le metteur en scène, après « The Square » en 2017. Contre toute attente, cette satire des attitudes hypocrites des milieux intellectuels et artistiques à l’égard des SDF et des migrants avait gagné les faveurs du jury.
Le metteur en scène rejoint ainsi le club très select des réalisateurs doublement « palmés » à Cannes, qui compte également Francis Ford Coppola, Shohei Imamura, Bille August, Emir Kusturica, les frères Dardenne, Michael Haneke et Ken Loach.
« Tout le jury a été extrêmement choqué par ce film », a déclaré Vincent Lindon. Le réalisateur a ajouté que son but était « de faire un film qui intéresse le public et qui le fasse réfléchir avec provocation ». Un pari apparemment réussi !
Le Grand Prix du Festival a été décerné à deux films. Le premier d’entre eux est « Close », du réalisateur belge Lukas Dhont, l’histoire délicate de deux garçons amis entre l’enfance et l’adolescence.
L’autre vainqueur du Grand Prix est « Stars at Noon » de Claire Denis, adapté du roman du même nom de Denis Johnson. L’histoire est celle d’une jeune journaliste américaine un peu perdue dans le charme exotique du Nicaragua.
Le jury de Cannes a décidément eu du mal à se départager, puisque ce sont également deux films qui ont été récompensés par le Prix du jury. Il s’agit de « EO » de Jerzy Skolimovski, l’histoire d’un âne que le cinéaste a imité après avoir reçu son prix, et du film « Les Huit Montagnes » de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (sur la photo) qui raconte l’amitié de deux garçons italiens.
À la surprise générale, c’est l’iranienne Zar Amir Ebrahimi qui a remporté le prix d’interprétation féminine pour son rôle dans « Les Nuits de Mashhad » du réalisateur irano-danois Ali Abbasi. Ce thriller montre la face sombre de l’Iran, en mettant en scène un homme qui tue des prostituées au nom de dieu.
Déjà remarqué dans « Parasite », Palme d’or 2019, l’acteur sud-coréen Song Kang Ho a remporté cette année le prix d’interprétation masculine pour sa prestation dans « Broker » (« Les Bonnes Étoiles » en français) du japonais Kore-Eda Hirokazu. Un road-movie autour d’un bébé abandonné et de la recherche de parents adoptifs.
L’amour du Festival de Cannes pour le cinéma coréen ne se dément pas, puisque c’est Park Chan-Wook, le célèbre réalisateur de « Old Boy », qui a gagné le prix de la mise en scène avec « Decision to Leave ». Pressenti un temps pour la Palme d’or, ce long-métrage entre enquête policière et romance a séduit le jury présidé par Vincent Lindon.
Une récompense spéciale a été créée pour le 75e anniversaire du célèbre festival. Le vainqueur est « Tori et Lokita », le nouveau film des frères Dardenne qui met en scène l’arrivée en Belgique et les difficultés de deux jeunes africains. Il s’agit du neuvième prix toutes catégories confondues remporté par les deux frères à Cannes depuis 1999. Le cinéma belge a fait un carton cette année !
Le prix du scénario a été décerné à « Boy from Heaven » du suédois Tarik Saleh, l’histoire d’un fils de pêcheur égyptien reçu à la grande université du Caire et pris malgré lui dans des luttes de pouvoir. Un scénario à couper le souffle, inspiré entre autres du « Nom de la Rose » d’Umberto Eco.
La Caméra d’or distingue les premiers films de jeunes réalisateurs. Cette année, le vainqueur est « War Pony », co-réalisé par la britannique Gina Gammell (sur la photo) et l’américaine (et petite-fille d’Elvis Presley !) Riley Keough. La mention spéciale de la Caméra d’or a été attribuée à la cinéaste japonaise Hayakawa Chie pour « Plan 75 ».
Quant à la Palme d’or du court métrage, c’est la réalisatrice chinoise Jianying Chen qui l’a remportée pour « The Water Murmurs ». À noter que la mention spéciale du court métrage a été décernée au népalais Abinash Bikram Shah, pour « Lori ».
Plusieurs autres réalisations ont été primées dans la catégorie « Un certain regard », qui se concentre sur le cinéma « d’auteur et de découverte ». Dès vendredi dernier, la Palme d’or de cette catégorie a été décernée au film « Les Pires » de Lise Akoka et Romane Gueret. L’histoire entre réalité et fiction d’un casting sauvage dans une cité du nord de la France.
Une autre section parallèle à la compétition officielle, la Semaine de la critique, a récompensé pour sa 61e édition le cinéaste colombien Andres Ramirez Pulido, pour son long métrage « La Jauria ».
Cette autre sélection a attribué le prix du meilleur film européen à Mia Hansen-Love, la réalisatrice d’« Un beau Matin ». L’histoire d’une jeune femme jouée par Léa Seydoux qui doit s’occuper de son père atteint d’une maladie dégénérative.
Plusieurs films sélectionnés n’ont pas été récompensés, comme « Frère et Sœur », un drame familial signé Arnaud Desplechin, le spectaculaire « Crimes of the Future » de David Cronenberg et « La Femme de Tchaïkovski » du russe Kirill Serebrennikov. Il faudra retenter sa chance l’année prochaine !