Brian Cox : les quelques grands rôles qu'il a refusés et son insulte à Johnny Depp
Brian Cox vit actuellement les meilleurs moments de sa carrière. Après avoir consacré plus d'un demi-siècle au métier d'acteur, il a décidé de faire le point et d'écrire ses mémoires, dans lesquelles figurent des informations controversées. L'occasion pour nous aussi de porter un regard nouveau sur cet acteur.
C'est grâce à son personnage dans « Succession », Logan Roy, qu'il est devenu une légende de la télévision. En effet, la série de HBO Max diffusée sur OCS ou Canal est la référence internationale en matière de fiction. Une quatrième saison est d'ailleurs confirmée.
C'est en octobre 2021, en plein cœur de la troisième saison, que Brian Cox a décidé de publier ses mémoires.
Les mémoires de l'acteur, intitulées « Putting the Rabbit in the Hat » (mettre le lapin dans le chapeau), contiennent de nombreuses attaques directes contre d'autres stars ou contre des séries et des films que l'acteur a refusé de faire. Personne de s'attendait à de telles attaques.
Il faut reconnaître que Brian Cox est d'une incroyable franchise et s'en prend à deux grands noms d'Hollywood comme Johnny Depp et Edward Norton. Ainsi il nous confie, dans sa biographie, quelques passages mémorables.
Il aurait pu jouer Weatherby Swann, le gouverneur dans « Pirates des Caraïbes », et ainsi devenir l’un des ennemis de Jack Sparrow. C’est finalement Jonathan Pryce qui récupéra le rôle.
Jonathan Pryce a joué dans les trois premiers volets, entre 2003 et 2007. « J'aurais été une machine à faire de l'argent. De tous les personnages du film, c'était le plus déplaisant », admet Brian Cox dans le livre. Il ajoute : « De plus, j'aurais fini par faire film sur film et perdre toutes les bonnes choses que j'ai faites depuis lors. »
Mais ce n'est pas seulement le caractère du personnage qu'il critique. La véritable raison pour laquelle Brian Cox rejette « Pirates des Caraïbes » est son acteur principal. « En fait, c'est le spectacle de Johnny Depp dans la peau de Jack Sparrow. Et Depp surjoue le personnage et est surestimé », dit-il.
Brian Cox ne s'arrête pas en si bon chemin : il remonte en 1990. « Souvenez-vous d'Edward aux mains d’argent. Regardons les choses en face. Avec des mains comme ça, un maquillage pâle et des cicatrices, vous n'avez pas grand-chose d'autre à faire. Et d'ailleurs il n'a rien fait. Et ensuite, il en a fait encore moins », affirme l'acteur chevronné.
Quelques mois après avoir publié ses mots durs sur Depp, Brian Cox s'en est excusé dans l'émission de Jimmy Kimmel en mars 2022. "Je pensais juste avoir été un peu dur", a-t-il déclaré à Kimmel. "Je suis allé chercher la blague facile".
Cox a également déclaré qu'il avait été poursuivi de manière assez intensive par le fan club de Johnny Depp après la publication de ses mémoires. « J'ai beaucoup entendu parler de son soi-disant fan club, mais c'est en fait une sorte d'agence de la CIA qui travaille en son nom ».
Après en avoir fini avec Johnny Depp dans ses mémoires, ce fut au tour d'Edward Norton d'être « remis à sa place ». Il a tourné le film 'La 25e heure' (2002) de Spike Lee avec Norton, qui est devenu Hulk.
Évoquant une scène particulière des deux acteurs, « située dans le bar que mon personnage possédait », Brian Cox commente sans détour : « Ed Norton est un type sympa mais un peu agaçant parce qu'il se perçoit comme un scénariste et un réalisateur. »
« La scène avait été préparée de manière impeccable par Spike Lee, mais Ed est arrivé et a dit qu'il avait des idées pour le scénario, et qu'il avait réécrit une partie du texte. » Brian Cox raconte que Spike Lee y jeta un coup d'œil, ignora les notes et tourna sa scène, « remettant Ed à sa place ».
Brian Cox a également fait une autre grande révélation dans son livre « Putting the Rabbit in the Hat » : celle d'avoir refusé un rôle dans... « Game of Thrones ».
En effet, on lui proposa de jouer le rôle de Robert Baratheon, dans la première saison diffusée sur HBO. Mais l'acteur refusa le rôle qu'on lui proposait dans cette série qui allait devenir l'une des plus marquantes de l'histoire.
Brian Cox avoue en savoir très peu sur la série, « je ne peux donc pas dire s'il était un personnage important ou non et je ne veux pas faire une recherche Google au cas où il le serait, puisque j'ai refusé. »
Et pourquoi a-t-il refusé de se rendre dans les sept royaumes ? Pour deux raisons : l'argent et la mort.
Il est vrai que « Game of Thrones est devenu un énorme succès et que tous les acteurs ont fait fortune, mais quand on m'a proposé le rôle, disons que ce n'était pas tant d'argent que ça », se souvient-il.
Il ajoute : « j'allais être tué trop tôt, donc je n'aurais pas bénéficié de l'effet à long terme d'une série où le salaire augmente au fil des saisons. J'ai donc refusé et c'est Mark Addy qui a été encorné par un sanglier. »
Cette allusion au sanglier indique clairement qu'il sait bel et bien qui est Robert Baratheon. Il n'a eu d'autre choix que d'admettre la vérité : "J'ai menti. Je l'ai cherché sur Google".
Son origine écossaise lui a presque valu de participer à la saga Harry Potter. Cette fois, il n'a pas eu l'occasion de refuser le rôle car un autre acteur lui a coupé l'herbe sous le pied.
« Je pense que le rôle que j'aurais pu jouer est celui qu'a obtenu Brendan Gleeson (Alastor Maugrey, dit Fol Œil), mais il était plus à la mode que moi à l'époque et c'est comme ça que cela fonctionne dans mon métier », confie-t-il dans son autobiographie.
Il dédie la meilleure éloge de son livre précisément à l'un des grands protagonistes de la production, le très regretté Alan Rickman (Severus Rogue). « C'est l'un des hommes les plus gentils, les plus doux, les plus sympathiques et les plus incroyablement intelligents que j'ai jamais rencontrés. »
Ce dernier n'est pas le seul à qui il dédie des mots aimables dans « Putting the Rabbit in the Hat ». Il dit de Morgan Freeman, par exemple, que c'est « un vrai gentleman », et il déclare que Keanu Reeves « s'est beaucoup amélioré au fil des ans ».
Et de Steven Seagal, avec qui il a joué dans le film « L'ombre blanche » (1996), il pense exactement le contraire. Ça n'aurait pas pu être pire.
Il faut le reconnaître, Brian Cox fait preuve de beaucoup d'humour dans ses descriptions : « Steven Seagal est aussi ridicule dans la vie réelle qu'il l'est à l'écran. Il dégage une sérénité étudiée, comme s'il était sur un plan supérieur à tous les autres, et en fait, il est sur un plan différent, mais certainement pas supérieur ».
Pour finir, Brian Cox cite Quentin Tarantino. Il admet que s'il l'appelle, il décrochera son téléphone, mais cela ne veut pas dire que ses films ne semblent pas « superficiels, pleins de rebondissements au lieu de profondeur ». Il ajoute qu'ils « privilégient le style là où il devrait y avoir de la substance ».
Attention, le destin pourrait réunir Cox et Tarantino dans le prochain projet du réalisateur. Ainsi fonctionne la magie d’Hollywood.