Ces actrices et acteurs français qui ont brillé à la Mostra de Venise
Comme chaque année à la fin de l’été, la Mostra de Venise a lieu actuellement et se terminera ce samedi 7 septembre. Avec le Festival de Cannes et la Berlinale, il s’agit de l’un des rendez-vous incontournables du cinéma européen.
Cette année est assez particulière, puisque le festival a lieu immédiatement après le décès d’Alain Delon, une légende du cinéma français magnifiée à l’écran par des réalisateurs italiens. Alberto Barbera, le directeur de la Mostra, lui a justement rendu hommage.
Dans un communiqué cité par Le Monde, il a souligné que Delon est « une icône du cinéma français qui doit une partie de son succès planétaire à des films tournés en Italie, Rocco et ses frères, Le Guépard, Le Professeur ».
Depuis des décennies, les échanges entre les cinémas des deux pays sont riches et de nombreux acteurs et actrices français ont eu l’occasion de briller à la Mostra de Venise. Retrouvez les moments les plus forts en images.
En 1935, lors de l’une des toutes premières éditions du festival, l’acteur français Pierre Blanchar est honoré pour son apparition dans l’adaptation de « Crime et Châtiment » de Dostoïevski où il tient le rôle principal.
En 1954, Jean Gabin remporte la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine pour deux films différents : « L’Air de Paris » de Marcel Carné et « Touchez pas au grisbi » de Jacques Becker.
Deux ans plus tard, c’est une autre icône française de l’après-guerre, Bourvil, qui est honorée par l’Italie pour son interprétation dans « La Traversée de Paris », une fresque sur la vie dans la capitale sous l’occupation allemande.
Jamais récompensée à Venise, Brigitte Bardot y a pourtant marqué les esprits en 1958 en se rendant au Festival pour y présenter le film « En cas de malheur », une production franco-italienne. Cinq ans plus tôt, elle y avait déjà été remarquée en compagnie de Kirk Douglas.
Une autre immense actrice de cette génération, Catherine Deneuve, a été plusieurs fois en vue à la Mostra. En 1967, le film « Belle de jour » de Luis Buñuel, où elle a le rôle principal, décroche le Lion d’or. Et en 1998, sa performance dans « Place Vendôme » lui vaut de remporter la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine.
En 1985, Gérard Depardieu est primé à son tour pour son interprétation de l’officier de police Mangin, dans le film « Police » de Maurice Pialat.
Isabelle Huppert a remporté la Coupe Volpi à deux reprises, à chaque fois pour un rôle dans une réalisation de Claude Chabrol : en 1988 pour « Une affaire de femmes » et en 1995, conjointement avec Sandrine Bonnaire, pour « La Cérémonie ».
Récompensée en 1993 pour son rôle dans « Trois Couleurs : Bleu » de Krzysztof Kieślowski, Juliette Binoche est l’une des rares actrices à avoir réalisé le « grand chelem » en étant récompensée à Cannes, Venise et Berlin – sans oublier, bien sûr, son César et son Oscar.
La décennie 1990 a décidément été riche pour les actrices françaises à la Mostra de Venise : l’édition 1999 est marquée par l’attribution du prix d’interprétation féminine à Nathalie Baye, remarquée dans « Une liaison p o r n o graphique » de Frédéric Fonteyne.
En 2008, c’est au tour de la comédienne Dominique Blanc de remporter la tant convoitée Coupe Volpi pour son rôle dans « L’Autre », un film de Patrick Mario Bernard et Pierre Trévidic qui met en scène les déchirements d’un couple.
S’il a souvent échoué près du but aux Césars, Fabrice Luchini a reçu les faveurs du jury en Italie. En 2015, son rôle dans « L’Hermine » de Christian Vincent, l’histoire d’un juge d’assises amoureux d’une femme membre du jury, lui a permis de remporter la Coupe Volpi.
Plus récemment, en 2019, c’est Ariane Ascaride, l’égérie de Robert Guédiguian, qui a remporté cette récompense pour son rôle dans « Gloria Mundi », un drame familial réalisé par le cinéaste marseillais.
Cette année, Isabelle Huppert préside le prestigieux jury de la Mostra et plusieurs réalisations françaises sont en compétition. Le cru 2024 sera-t-il une nouvelle occasion pour le cinéma français de briller de l’autre côté des Alpes ?