20 livres féministes à lire absolument
Comme on a pu le voir avec le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan, les premières victimes des régimes de terreur sont en premier les femmes : privées de scolarité, réduites à la servitude, violées, mariées de force… Alors, pour se rappeler que la lutte sur les questions d’égalité et contre l’asservissement des femmes est loin d’être terminée, on vous propose une liste non-exhaustive de 20 livres féministes indispensables.
King-Kong Théorie est le premier essai de Virginie Despentes. Le livre s’ouvre sur ces paroles, poignantes et engageantes : "J’écris de chez les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal bai**** , les imbai******, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf". Elle présente son livre comme “un manifeste pour un nouveau féminisme”. L’auteure y interroge la sexualité féminine et la définition originelle de la féminité. Elle y évoque son expérience de la prostitution et du viol qu'elle décrit comme une "guerre civile, l’organisation politique par laquelle un s*xe déclare à l’autre : “Je prends tous les droits sur toi, je te force à te sentir inférieure, coupable et dégradée"."
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Longtemps journaliste, Alice Coffin militante féministe et LGBTQ+, dénonce dans cet essai, "le monopole du pouvoir, du prestige et de l’argent par quelques milliers d’hommes blancs". Elle y évoque la difficulté de “sortir du placard” et sa peine à se faire entendre dans le milieu du journalisme, obsédé par la neutralité. Cette notion n’existe pourtant pas selon l’auteure. "Enfant, je m’imaginais en garçon. J’ai depuis réalisé un rêve bien plus grand : je suis lesbienne", écrit-elle. Elle explique ce qu’être lesbienne aujourd’hui en France et dans le monde, mais aussi pourquoi après tant de combats et révolutions féministes, - de Simone de Beauvoir au #Metoo -, encore aujourd’hui, "le neutre, c’est l’homme".
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"Mémoires d’une jeune fille rangée" est le premier volet de l'œuvre autobiographique de Simone De Beauvoir. Le titre féminise celui du roman de Tristan Bernard de 1899, "Mémoires d'un jeune homme rangé". Simone De Beauvoir décrit la construction de son identité de femme. De Beauvoir raconte son éducation dans une famille bourgeoise. Puis sa décision de ne pas suivre la route toute tracée proposée par cette dernière. Elle s’émancipe grâce à ses rencontres, la littérature ou la philosophie. Un livre à mettre entre les mains de toutes celles et ceux qui souhaitent choisir leur propre voie, s’écouter et s’affirmer, peu importe les conventions sociales.
"On ne naît pas femme, on le devient" : le plus célèbre des slogans féministe est issu du “Deuxième s**e”. Simone De Beauvoir estime que les femmes sont réduites à un statut inférieur à celui des hommes, à cause du patriarcat. Mais elle n’épargne pas ces dernières, qu’elle accuse de passivité et manque d’ambition. Selon elle, l’émancipation féminine ne peut avoir lieu qu’avec le soutien des hommes. Les femmes doivent pouvoir contrôler leur utérus et travailler - à salaire égal, cela va sans dire.
"L’amant" ne traite pas de féminisme à proprement parler. L'œuvre retrace l’histoire de Marguerite Duras, qui durant toute sa vie a agi comme s’il n’existait pas de différence de traitement entre les hommes et les femmes. Duras passe son temps à ignorer les remarques et obstacles, elle préfère se moquer du s*xisme plutôt que de le subir. Ici, elle raconte sa rencontre avec un jeune et riche banquier chinois à l’âge de 15 ans. Ils tombent amoureux et commencent à entretenir une relation d’amour et d’argent, loin d’être saine. "Je sais que le problème est ailleurs. Je ne sais pas où il est. Je sais seulement qu’il n’est pas là où les femmes croient", écrit-elle.
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Quels sont les liens entre le féminisme et la pop culture ? C’est à cette question que l'ancienne journaliste Jennifer Padjemi tente de répondre. De Kim Kardashian, en passant par Grey’s Anatomy, Miley Cyrus, ou les t-shirts "We should all be feminists" de Dior, elle met ici en exergue les enjeux d’inclusivité et de récupération par le système capitaliste. À lire par toutes celles et ceux qui veulent mieux comprendre le rapport que nous entretenons avec les objets culturels populaires.
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L’ouvrage est un éloge du féminisme extrémiste."“Le féminisme n'a jamais tué personne" : c’est faux, explique Irene. Selon elle, cette phrase a pour but de rassurer le patriarcat, selon lequel une femme ne peut pas faire peur et ne peut pas être dangereuse. Maria, Noura, Judith, Diana, Christabel, entre autres, qui ont fait usage de violence contre la domination masculine sont autant de contre-exemples.
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Pour cette politologue, le féminisme doit aussi lutter contre le racisme. Il ne doit pas perpétuer un système d’exploitation. Pour Françoise Vergès, le féminisme ne combat pas le racisme, mais s’enferme et perpétue un système d’exploitation. Le féminisme occidental réinterprète, selon elle, la "mission civilisatrice" de la colonisation. Il souhaiterait, en effet, imposer aux femmes du Sud des modes de vie occidentaux. En somme, il est ici question de convergence de luttes et de vivre-ensemble.
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La culture du viol traverse les âges et les pays, elle est présente partout. Dans cet essai, la bloggeuse féministe, Valérie Rey Robert revient sur les préjugés dominants à propos des violences s*xuelles, qui aident largement à perpétrer ces crimes. Elle se penche plus particulièrement sur le cas français, où la galanterie et la culture de la séduction et du libertinage, servent de justification suffisante. Point par point, elle montre que ces clichés et stéréotypes de genre peuvent être déconstruits et qu’il suffit d’éduquer les hommes à ne pas violer.
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Les femmes sont incitées à réprimer leur colère. Mais à force, cette dernière se transforme en angoisse, qui occupe notre corps autant que notre esprit. C’est un véritable frein à nos envies et ambitions personnelles. Mais selon Soraya Chemaly, la colère est notre plus grande ressource contre l'oppression politique, sociale et privée. En la laissant sortir, on réaffirme notre pouvoir : elle est un catalyseur du changement. Il est urgent de mettre fin au cliché selon lequel un "homme en colère" a du caractère, quand une femme dans la même situation est une "hystérique" ?
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Véritable best-seller, l’ouvrage de Mona Chollet est un bon premier ouvrage pour découvrir ce que recèle la puissance des femmes. Elle surfe ici sur la vague médiatique que suscite la figure de la sorcière, qu’elle exploite sous trois de ses formes : une femme indépendante, âgée ou sans enfant. Chassée, mise au bûcher, la sorcière est une éternelle victime de l'ordre moral des hommes. Elle dépeint ici nos sociétés, où les violences contre les femmes, à l’image des tueries de masse et chasses aux sorcières, sont minorées.
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"Quel rapport entre le patriarcat et une entrecôte ? Où se cachent les cheffes ? L'agriculture est-elle une affaire de mecs ?", s'interroge Nora Bouazzouni. L’auteure tente ici d’expliquer de quelle manière l’alimentation, acte on ne peut plus vital, a toujours été un moyen d’assouvir la femme. Nos ancêtres associent rapidement la viande à la testostérone. Ce phénomène remonte à si loin et dure depuis si longtemps, que c’est ce qui expliquerait la différence de la taille moyenne des femmes et des hommes - qui n’aurait donc rien de génétique à l’origine.
Véritable pavé dans la mare, "Moi les hommes je les déteste" a déclenché un tollé dans les cercles les plus conservateurs - ce qui explique sa place dans cette liste -. Le jour de sa sortie en août 2020, il a même été menacé de censure par un chargé de mission au ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes. Oui, l’auteure déteste les hommes et elle le clame avec sarcasme et humour. Accusée de misandrie - haine des hommes -, elle répond que la misandrie "n’empêche aucun homme d’avoir le métier et les passions qu’il veut, de s’habiller comme il veut, de marcher dans la rue à la nuit tombée, et de s’exprimer comme bon lui semble". Les “hommes” englobent ici tous les "cisgenres qui ont été socialisés comme tels, et qui jouissent de leurs privilèges masculins sans les remettre en question".
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Dans ce classique de la littérature féministe, Virginia Woolf traite de la place des femmes dans la création littéraire, des raisons qui les dissuadent d’écrire et les excluent de l'éducation. Elle propose deux biais aux femmes pour y pallier : disposer d’argent et d’une pièce à soi. Il faut pouvoir fermer cette pièce à clé, afin de s’extraire des exigences familiales, y rêver en paix et croire en soi.
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Lors du fameux procès de Bobigny en 1972, dit "le procès du viol", - qui a contribué à l'évolution vers la loi Veil de 1975 sur l'interruption volontaire de grossesse - Gisèle Halimi défend une mineure qui s'était fait avorter après un viol. Avocate féministe engagée, elle interroge ici sur la définition même du mot. Selon elle, il n’est qu’au début d’une longue marche avant de comprendre son sens. Il est nécessaire pour réussir là où l'égalité économique a échoué, à gommer le patriarcal là où il résiste.
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Figure marquante de la Révolution française, Olympe De Gouges est une pionnière du féminisme. Elle est aussi engagée pour l’abolition de l’esclavage. Dans ce manifeste, elle réclame l'égalité des s*xes devant l'Assemblée. La Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen est ici écrite au féminin : "La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits". "Je suis certaine que nous triompherons un jour", lance-t-elle avant d'être guillotinée le 3 novembre 1793. À lire absolument.
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Dans cette bande dessinée en deux tomes, Pénélope Bagieu raconte la vie de filles ou de femmes qui ont bravé des interdits, les normes sociales, le s*xisme ou le patriarcat. Il est ici question d’Histoire au féminin, où l’on évoque les grandes oubliées : stars du rock, journalistes, transgenres et chanteuses, impératrices, activistes, militantes féministes, athlètes…
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Chimamanda Ngozi Adichie et l’héroïne de son roman, nous emmènent entre le Nigéria et les États-Unis. Ifemelu et Obinze, tombent amoureux au lycée. À l’âge adulte, Ifemelu obtient une bourse pour partir étudier aux États-Unis, et devient une blogueuse renommée sur les questions raciales et féministes aux États-Unis. Obinze finit par devenir un sans-papiers en Angleterre, avant de finalement faire fortune en retournant au Nigéria, grâce au développement de la ville. Ifemelu ressent le besoin de retourner chez elle. C'est à cette occasion que les deux amoureux se retrouvent. En suivant leur parcours, le livre dévoile à la fois la difficulté d’intégration des migrants, le racisme systémique, le développement soudain du Nigéria, mais aussi la différence entre le féminisme aux État-Unis et en Afrique.
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Rebelle et insoumise, Fifi Brindacier est l’exemple même de l’émancipation. Tenant tête aux adultes, aidant les opprimés et loin des conventions : Fifi Brindacier dispose incontestablement d’un côté "mauvaise fille". À l’origine, Pippi Långstrump - Pipi longue chaussettes - est suédoise. Remettant en cause les rapports entre filles et garçons, "Pippi" est une véritable icône féministe en Suède. Quant à Astrid Lindgren, elle glisse dans ses trois romans de subtils biais éducatifs. À mettre donc dans les mains des lecteurs de tout âge !
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Classique de la littérature américaine, Maya Angelou retrace son parcours atypique : ses débuts d’écrivain et de militante dans l’Amérique des années 1960, marquée par le racisme anti-Noir, mais aussi ses combats et ses amours. Victime la xénophobie, de l'abus de pouvoir et souffrant d'un complexe d'infériorité, on la suit alors qu’elle se transforme peu à peu en femme digne, sûre d'elle et capable d'affronter le racisme.
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