Vinicius Jr., Nico Williams, Romelu Lukaku... Découvrez ces joueurs de foot qui ont été victimes d'insultes racistes sur le terrain
L'affaire récente Vinicius Jr. a une fois de plus mis en lumière le fléau du racisme dans le monde du sport, et plus particulièrement dans celui du football, où il est trop fréquent d'entendre de tels propos dans les tribunes et même sur le terrain. Malheureusement, le cas du joueur brésilien n'est pas un cas isolé.
L'attaquant du Real Madrid a été harcelé par des supporters et des rivaux pratiquement depuis son arrivée en Espagne. Sur le terrain, Vinicius a reçu des insultes de toutes sortes, et ce qui s'est passé au stade Mestalla (Valence) a été le point de départ d'un débat intense sur l'existence ou non du racisme dans le football espagnol.
Le joueur de l'Athletic de Bilbao, a également été victime d'insultes racistes de la part des supporters de sa propre équipe alors qu'il jouait contre le CA Osasuna pour la Coupe d'Espagne de foot (ou "Copa del Rey"). Nico Williams est allé jusqu'à fermer son compte Instagram face au harcèlement qu'il a subi et a déclaré sur la chaîne 'DAZN' : "Je ne souhaite à personne ce qui m'est arrivé et j'espère sincèrement que ce genre de comportement va s'arrêter. C'est inadmissible. Nous sommes des êtres humains et nous pouvons tous commettre des erreurs".
Lors d'un match contre l'Espanyol à Cornellá en 2020, le frère de Nico, Iñaki Williams, a, lui aussi, été insulté par des supporters de l'équipe adverse qui lui ont crié dessus en imitant le cri d'un singe lorsqu'il a été remplacé par un autre joueur. "Nous sommes conscients que si cela devait se reproduire, nous quitterions le terrain et si nous venions à perdre le match, cela nous serait égal. Ce serait un coup de poing contre le racisme", a-t-il déclaré.
En Italie, c'est arrivé au Belge Romelu Lukaku de l'Inter Milan, lors de la demi-finale aller de Coupe d'Italie entre la Juventus Turin et l'Inter Milan. Le joueur a égalisé pendant le temps additionnel sur penalty, mais a été exclu dans la foulée, pour un second avertissement, après avoir célébré son but face à la tribune des supporters de la Juve, le doigt sur la bouche. Ce geste lui a valu d'être expulsé et a fait réagir immédiatement sur les réseaux sociaux.
Le joueur français a été également harcelé sur les réseaux sociaux après avoir manqué un penalty contre Wolverhampton en 2019 lors d'un match qui s'est terminé par un nul. Le milieu de terrain a écrit sur Twitter : "Les insultes racistes sont de l'ignorance et ne peuvent que me rendre plus fort et me motiver à me battre pour la prochaine génération".
Mario Balotelli a, lui aussi, été une victime. En 2018, en France, son club de Nice a signalé des cris et gestes racistes à l'encontre de l'attaquant lors d'un match contre Dijon. La même chose lui est arrivée en 2019 et 2020 déjà en Italie, à Brescia. Le chef des ultras du Hellas Vérone, Luca Castellini, est allé jusqu'à déclarer : "Il ne pourra jamais être complètement italien." Des représailles sont attendues de la part de la fédération italienne...
Le joueur franco-malien de Porto a décidé de quitter le terrain à la 71ᵉ minute du match de 2020 entre son équipe et le Vitoria de Guimaraes après avoir entendu des propos racistes.
Samuel Eto'o est un autre joueur qui est resté dans la mémoire collective pour avoir quitté le terrain suite à des insultes racistes venant des tribunes. C'était en 2006, à La Romareda, lors d'un match contre le Real Zaragoza. L'attaquant camerounais est finalement revenu sur le terrain et son équipe a battu ses adversaires.
En 2005, le défenseur ivoirien de Messine avait interrompu un match contre l'Inter Milan, menaçant de partir en raison des chants racistes qui sévissaient dans les tribunes. En 2006, il sera de nouveau harcelé dans le stade de San Siro, toujours de la part des ultras des Neroazzurri.
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Le milieu de terrain ghanéen d'origine allemande est devenu un symbole de la lutte contre le racisme après une carrière au cours de laquelle il a été la cible d'attaques à répétition, comme celle qu'il a subie en 2013 lors d'un match amical entre Milan, où il jouait, et le club Pro Patria. Excédé par l'attitude de certains supporters, il a quitté le terrain suivi de ses coéquipiers.
Lors d'un match entre Manchester City et Chelsea en 2018, l'attaquant des Citizens a dû endurer, lui aussi, pendant 90 minutes des propos racistes de la part des supporters dans les tribunes du Stamford Bridge. "Je sais que cela peut sembler difficile, mais nous devons nous battre coûte que coûte contre fléau", a-t-il déclaré à la 'BBC'.
En 2006, le gardien de but Carlos Kameni a vécu une très mauvaise passe en Espagne, comme il l'a lui-même avoué à une chaîne de radio du pays : "Mon pire moment s'est déroulé lors de ma première année à l'Espanyol au cours d'un match à Saragosse. Nous gagnions 0-1 et on m'a tellement insulté que l'arbitre m'a même demandé si je voulais qu'il arrête le match".
Les footballeurs se sont arrêtés de jouer pendant cinq minutes lors d'un match de la Ligue 1 de 2019 en réponse à des chants racistes incessants lancés par des supporters dijonnais à l'encontre du défenseur français d'Amiens, Prince Gouano.
Malcom est arrivé en Russie en 2019 comme la grande recrue du Zénith Saint-Pétersbourg, mais cela n'a pas plu à la section la plus radicale de son équipe, qui, lors de ses débuts, a déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Merci aux dirigeants pour leur fidélité aux traditions", critiquant ainsi la signature du joueur brésilien.
Le défenseur du Real Madrid a connu plusieurs situations de dénigrement, mais la plus notoire remonte à 2014, lorsque 500 supporters de l'Atlético de Madrid ont scandé le mot "singe" et ont imité les cris de l'animal à son encontre.
En 2019, le défenseur central de Chelsea a dû endurer des chants racistes contre le Tottenham. En avril 2023, alors qu'il jouait au Real Madrid, il a également été harcelé de la part de supporters de Cadix après la fin du match de la Liga entre les deux équipes.
En 2020, l'arrière gauche a dénoncé le racisme persistant qui existe selon lui au sein du football. Lors d'un match entre Manchester United et Liverpool en 2011, Luis Suárez, l'attaquant uruguayen, suspendu pour huit matchs, l'a traité à plusieurs reprises de "n è g r e" et Patrice Évra lui a répondu qu'il l'agressait "parce qu'il était noir".
Cela n'a jamais été prouvé, mais le franco-guinéen de Valence Mouctar Diakhaby a affirmé que Juan Cala, le défenseur de Cadix, l'avait traité de "n è g r e" lors d'un match de la Liga 2022. À la suite de cela, les joueurs de Valence ont quitté le terrain et le match a été momentanément interrompu.
Lors d'un match amical contre la Serbie, les internationaux allemands ont été "insultés par un petit groupe de supporters", selon la DFB. Des saluts hitlériens ont laissé place à des propos racistes. Non seulement, ils visaient Sané à cause de la couleur de sa peau, mais aussi Gündogan en raison de son origine turque.
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En 2011, le ressortissant cap-verdien d'origine suisse Gelson Fernandes, qui jouait pour le Chievo Vérone, a aussi eu droit à des propos racistes. En 2017, alors qu'il jouait pour le club allemand de l'Eintracht Francfort, un individu sans vergogne lui écrit sur Instagram : "Tu descends du singe. J'espère que quelqu'un va mettre fin à ta carrière. Au fond, tu n'es pas Suisse".
Après le coup de sifflet final du match retour de Liga entre Levante et l'Atlético de Madrid en 2014, le Sénégalais Pape Diop a pu entendre une partie des supporters de l'Atlético imiter des cris de singe dans les tribunes, ce à quoi il a répondu en dansant et en imitant l'animal !
Danny Rose, défenseur de Tottenham, a été victime de nombreuses insultes lors d'un match de l'Angleterre contre le Monténégro en 2019. "J'en ai marre, il me reste cinq ou six ans pour raccrocher les crampons, mais ça me paraît tellement long. Lorsque je vois comment les choses se passent en réalité, je n'ai qu'une envie, c'est de partir. Le football est politisé et, pour être honnête, je ne sais pas si je vais tenir comme ça encore pendant longtemps", a-t-il alors déclaré à la presse britannique.
En avril 2000, l'attaquant uruguayen Darío Silva, qui jouait alors pour le Málaga CF, a agressé un supporter du Real Oviedo au stade Carlos Tartiere. Selon ses déclarations, le joueur l'aurait insulté.
Lors d'un match contre Chelsea à Loftus Road, Anton Ferdinand, défenseur des Queens Park Rangers, a été, lui aussi, une victime. Son collègue, John Terry, l'aurait insulté, ce qui lui a coûté le poste de capitaine de l'équipe d'Angleterre, un procès (bien qu'il ait été déclaré non coupable) et une suspension de quatre matchs.
La victime était un joueur de Chelsea, mais cette fois, les insultes avaient été proférées par les propres supporters du club londonien ! À seulement 21 ans, Tammy Abraham a manqué un penalty lors de la Super Coupe d'Europe 2019, entraînant la défaite de son équipe contre Liverpool. Les réactions ne se sont pas fait attendre, et notamment via les réseaux sociaux. Bien entendu, il a eu tout le soutien de ses coéquipiers.
Jordi Osei-Tutu, prêté par l'Arsenal au club allemand de Bochum en 2019, a eu lui aussi droit à des propos racistes de la part d'un joueur adverse, Slimen Kchouk, lors d'un match amical contre le club suisse de Saint-Gall. Son entraîneur Rubin Dutt a confirmé : "Jordi m'a raconté qu'il l'avait insulté à cause de la couleur de sa peau. C'est pourquoi il a quitté le terrain en larmes".
En 2021, le défenseur sénégalais Kalidou Koulibaly s'est plaint des propos racistes d'un supporter de l'équipe adverse à la fin du match de son équipe (Naples) contre les Florentins. En 2022, ce sont les supporters de l'Atalanta, qui l'attaquent verbalement. La Fédération sénégalaise de football (FSF) les a d'ailleurs qualifiés "d'écervelés".
Autre cas en Italie, celui du milieu de terrain français d'origine angolaise Blaise Matuidi qui, lors d'un match entre la Juventus et le Hellas Vérone, a reçu des insultes de la part des supporters véronais. La même chose lui est arrivée en 2018 et en 2019 avec Cagliari.
Le défenseur brésilien a répondu de la meilleure manière qui soit à l'agression raciste d'un supporter de Villarreal. Lors d'un match en 2014, une banane lui avait été lancée depuis les tribunes alors qu'il s'apprêtait à tirer un corner. Dani Alves s'est empressé de l'attraper et de la manger. "Désormais, je le prends à la légère, même si cela n'a pas toujours été le cas. Malheureusement, nous ne pouvons pas changer les choses, alors il vaut mieux les ignorer. De cette façon, ces gens-là ne pourront pas atteindre leur objectif", a-t-il déclaré.
À l'instar de Dani Alves, Pierre-Emerick Aubameyang a reçu également une banane après avoir célébré un but contre Tottenham sous le maillot de l'Arsenal en 2018. L'auteur des faits a été arrêté par la police londonienne après avoir été identifié par les caméras de sécurité du stade où se déroulait le match.
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Dès 1996, lors de sa première saison en tant que joueur du Real Madrid, l'ancien défenseur a fait l'expérience de propos désobligeants lors de deux matches contre le FC Barcelone. Les supporters de cette équipe l'ont insulté et l'ont "accueilli" au Camp Nou avec un drapeau au contenu raciste, tandis que, depuis les tribunes, ils scandaient "Roberto Carlos descend du singe".
En 2018, Jefferson Lerma, le milieu de terrain colombien de Levante, a connu, lui aussi, des insultes lorsque Iago Aspas, du Celta Vigo, l'a traité de "n è g r e" lors d'un match de Liga. "Je pense que ces actes de racisme ne doivent pas exister", a-t-il déclaré dans une interview sur la chaîne 'beIN Sports'.
L'international de la Juventus, d'origine ivoirienne, a défié les supporters de Cagliari lors d'un match du championnat italien 2019 après avoir reçu des propos menaçants et racistes depuis les tribunes. Après avoir marqué un but à la 85ᵉ minute pour narguer ses harceleurs, il s'est tenu les bras croisés devant eux... alors, c'est qui le plus malin maintenant ?
Dans la dernière ligne droite d'un match de championnat entre Elche et Grenade en 2013, certains supporters ont proféré des insultes à son encontre et l'ont traité de "singe" à plusieurs reprises, comme l'a indiqué l'arbitre dans le procès-verbal, alors qu'il était sur le point d'effectuer une rentrée en touche.
Lors d'un match au stade La Rosaleda entre le Málaga CF et le Real Madrid, l'attaquant brésilien Ronaldo Nazario a jeté une bouteille dans les tribunes, selon lui, excédé d'entendre des propos racistes. Le joueur du Real Madrid a expliqué quelques jours après l'incident qu'il ne tolèrerait pas que des supporters insultent sa mère.
Lors d'un grand match de Serie A italienne en 2023, au cours duquel Lecce est revenu au score pour battre la Lazio 2-1, le défenseur français Samuel Umtiti a quitté le terrain, effondré, après que lui et son coéquipier Lameck Banda ont été victimes de propos racistes.
Toujours en Italie, en 2019, lors d'un match entre la Fiorentina et l'Atalanta, le défenseur Dalbert Enrique, excédé par les insultes racistes, s'est adressé à l'arbitre, qui a interrompu le match pendant trois minutes. Malgré l'avertissement par haut-parleur de l'interdiction de ce type de comportement, comme le veut le protocole, les sifflets des supporters ont retenti au-dessus du message, le rendant inaudible.
Lors d'un match de la Copa Libertadores 2014 au cours duquel son équipe Cruzeiro affrontait le club péruvien Real Garcilaso, le milieu de terrain brésilien Paulo César Fonseca do Nascimento, dit "Tinga", a dû endurer des supporters de l'équipe adverse imitant le bruit du singe et lançant des propos racistes à son encontre pour le provoquer. Plusieurs joueurs tels que Neymar, Ronaldo et Ronaldinho Gaúcho lui ont alors témoigné leur soutien.
Lors d'un des derbys disputé en 2013, entre Séville et le Betis, le défenseur Santos Paulao a été expulsé pour un double carton jaune et, en quittant le terrain, il a dû subir les propos racistes des supporters. Même le président de la FIFA, Joseph Blatter, s'est dit être "écœuré" par l'incident.
Ces cinq joueurs britanniques ont participé à un match amical entre l'Angleterre et l'Espagne au Santiago Bernabeu en 2004, au cours duquel ils ont été victimes de chants racistes et de cris de singe de la part de certains supporters de l'équipe adverse. Ces événements ont valu à la RFEF une amende substantielle de la part de la FIFA.
En tant que joueur en Espagne avec Osasuna, Leganés et Majorque, Pierre Webo a été victime de harcèlement et de racisme, mais c'est en tant qu'entraîneur du club turc Istanbul Basaksehir, en 2020, qu'il a vécu son moment le plus "intense" sur le terrain. Lors de la Ligue des champions contre le PSG, ce dernier a reçu un commentaire plus que désobligeant de la part de l'un des "referee", ce qui a entraîné la suspension du match et sa reprise le lendemain avec un corps arbitral différent.
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