L'histoire de Carlos Kaiser, la plus grosse arnaque de l'histoire du football
Quel est le plus grand footballeur à n'avoir jamais joué au football ? Question difficile n'est-ce pas, pourtant, la réponse est assez simple : Carlos Henrique Raposo, dit Carlos Kaiser.
Photo : Instagram @carloskaiseroficial
Au cours de sa carrière, longue de 20 ans, le "joueur" a évolué, selon ses dires, dans plus d'une dizaine de clubs pro partout dans le monde, allant du Brésil au Mexique... et même en Corse !
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Pourtant, le Brésilien n'a jamais disputé un seul match de sa carrière. Pire encore, il n'a jamais touché un seul ballon pendant tout son parcours.
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Alors comment Carlos Henrique Raposo, surnommé Carlos "Kaiser" en raison de sa ressemblance avec Franz Beckenbauer, a-t-il pu duper autant de clubs ? Retour sur le parcours du plus grand arnaqueur de l'histoire du ballon rond.
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Né dans le Rio Grande do Sul en 1963, le jeune Carlos a toujours rêvé d'être footballeur. Grand et fin (1,86 m à l'âge adulte), il a toutes les facultés physiques pour briller dans le football.
Malheureusement, Carlos Raposo a un gros défaut : il ne sait pas utiliser ses pieds. Le jeune homme n'a aucun talent, mais fait tout de même ses classes dans les grands clubs brésiliens Botafogo et Flamengo.
S'il n'a aucun talent balle au pied, Carlos Raposo a toutefois des capacités physiques intéressantes. Solide, il réussit par miracle à se faire repérer par le club de Puebla, au Mexique, qui le signe en 1979.
Six mois plus tard, le Brésilien quitte le Mexique sans n'avoir disputé une seule minute. Son passage est absolument catastrophique mais Carlos "Kaiser" n'abandonne pas son rêve et, pour cela, il va mettre au point des techniques redoutables.
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S'il n'est pas un grand footballeur, Carlos est un bon vivant et devient ami avec de nombreux joueurs professionnels. La liste est longue : Carlos Alberto Torres, Ricardo Rocha, Renato Gaúcho (sur la photo à gauche avec Carlos), Romário, Edmundo...
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Ce réseau l'adore et connaît le secret de leur ami, toutefois, il les convainc à chaque fois de le recommander aux clubs... et c'est ce qui va se passer. De nombreux joueurs de renommée internationale vont alors vendre les talents (inexistants) de leur ami.
Sa forme physique excellente, presque aussi bonne que celle des joueurs de l'époque, lui permet de faire bonne impression pendant les tests physiques. C'est alors que la fraude commence.
Sa technique consiste à signer des contrats courts (trois mois par exemple), sans risque pour ses employeurs, et à déclarer à son arrivée qu'il est à court de forme, mais qu'il est motivé pour y remédier. Pendant plusieurs semaines, il s'entraîne avec l'équipe, mais sans le ballon.
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Dans une interview accordée à globoesporte, le 8 mai 2011, il raconte : "Je demandais à quelqu'un de me lancer le ballon et je manquais la balle. Ensuite, je me touchais l'arrière de la cuisse et je passais 20 jours à l'infirmerie."
"Il n'y avait pas vraiment de moyen de vérifier la blessure à l'époque et quand les choses se corsaient, j'avais un ami dentiste qui me donnait des certificats attestant qu'il s'agissait d'un foyer infectieux."
Tous ces subterfuges lui permettent ainsi de signer avec Botafogo en 1981 et Flamengo en 1983. Sentant que le vent tourne en sa défaveur au Brésil, il rejoint, selon ses dires, Fabio Barros, un ami, au Gazélec Ajaccio en seconde division française.
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Là-bas, il devient ami avec de nombreux journalistes et fait jouer ses relations. Des articles sont alors écrits, faisant croire que Carlos "Kaiser" est le meilleur buteur du club et y a joué pendant huit saisons.
Les "fake news" s'accumulent et fonctionnent. Ses amis s'amusent de voir combien de clubs se feront berner et continuent de le recommander à des clubs brésiliens. Il rejoint le club de Bangu, à Rio de Janeiro.
Sauf que là-bas, il va se produire quelque chose d'assez fou. Alors que l'équipe perd 2-0, le patron du club demande l'entrée de Carlos "Kaiser". Envoyé à l'échauffement, le Brésilien voit un groupe de supporters huer les joueurs et commence à se battre avec eux. Il reçoit un carton rouge mais son club le prolonge de six mois pour avoir défendu les couleurs.
Il commence alors à utiliser de nouveaux stratagèmes avec les téléphones mobiles de l'époque, afin de créer une impression d'agitation autour de lui, avec des conversations en langues étrangères, où sont rejetées des offres imaginaires de transfert. Cela lui permet d'être recruté par Fluminense.
Toutefois, la supercherie ne dure qu'un temps et il se fait licencier une nouvelle fois. Il rejoint après Vasco de Gama mais cette fois-ci pour aider un ami à arrêter l'alcool.
En novembre 2015, Carlos Kaiser signe un accord exclusif avec une société de production britannique et le film "Kaiser ! Le meilleur footballeur à n'avoir jamais joué au football" a droit à sa première mondiale au festival du film de Tribeca le 21 avril 2018. Une juste récompense pour un homme qui a redoublé d'inventivité pour tromper de nombreux clubs.
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