Deux alpinistes ont tenté une ascension de 8 167 mètres avec seulement le strict nécessaire, dans un pur style alpin
Le duo, composé de David Göttler et Hervé Barmasse, a voulu tenter un projet un peu fou : utiliser le moins d'équipement possible, dans la plus pure tradition alpine, pour se lancer dans l'ascension du Dhaulagiri, dans l'Himalaya.
Les deux alpinistes expérimentés veulent affronter cette ascension ardue sans minimiser le défi. "Nous voulons nous respecter et respecter la montagne", explique Barmasse.
Depuis 2007, 358 expéditions ont été couronnées de succès, mais 58 alpinistes y ont perdu la vie. Le Dhaulagiri est l'un des sept plus hauts sommets du monde. Une ascension vertigineuse de 8 000 mètres attend les aventuriers avant qu'ils n'atteignent le sommet. Il s’agit de l'une des montagnes de l'Himalaya, au Népal.
Même s’ils cherchent à relever de nouveaux défis lors de leur ascension hivernale, ils disposeront tout de même d’un minimum de matériel. L'équipement de Göttler et Barmasse sera composé de deux broches à glace, de mousquetons, de crampons, de cordes fixes, de camps de haute altitude, de masques à oxygène et d'une corde de 60 mètres.
Göttler nous confie : "Nous voulons faire quelque chose qui n'a pas été fait auparavant, marquer un tournant dans l'histoire des ascensions hivernales, et à l'heure actuelle, le style alpin est le seul moyen d'être cohérent avec cette volonté de nous différencier de ce que les autres ont fait."
Göttler et Barmasse ont été contraints d'annuler l'expédition, lorsqu'ils ont tenté d'escalader la pente du Rupal sur le Nanga Parbat de manière similaire. En effet, des conditions météorologiques horribles ont empêché les deux alpinistes de progresser sur la paroi.
Les deux alpinistes attendent toujours le bon moment pour commencer leur ascension et ont donc les yeux rivés sur le Dhaulagiri, dans l'espoir de relever l'un des plus grands défis de l'alpinisme. Les conditions météorologiques locales s'avèrent actuellement être leur plus grand adversaire.
Les deux alpinistes sont déterminés à atteindre leur objectif, il ne reste plus qu'à savoir quand. "Honnêtement, nos chances de réussite sont infimes, mais elles seraient nulles si nous étions restés à la maison", admet Göttler.
Deux grimpeurs qui montent seuls, en portant leur équipement au sommet et en le descendant en même temps qu'ils escaladent : voilà ce qu'une ascension de style alpin implique.
L'escalade de style alpin répond à des critères stricts : les grimpeurs sont encouragés à voyager léger pour minimiser leur empreinte sur la montagne. L'équipe d'escalade ne peut pas laisser de boulons ou d'équipement sur le mur, ni faire des voyages précédents sur la paroi pour y établir un camp ou y cacher des provisions.
De telles conditions ne font que motiver davantage ces deux alpinistes, même si le défi limite les chances de succès.
Jerzy Kukuczka a réalisé quatre ascensions hivernales du Dhaulagiri : Göttler a d’ailleurs fait part de son admiration pour le célèbre alpiniste polonais.
Finalement, David Göttler et Hervé Barmasse ne tenteront pas l'ascension hivernale du Dhaulagiri en style alpin. Ils ont déclaré : "En raison de prévisions météorologiques défavorables, nous avons décidé d'abandonner".
En effet, depuis leur arrivée, les conditions sont éprouvantes : des vents allant jusqu'à 200 kilomètres par heure alternant avec des chutes de neige ont rendu les déplacements impossibles, et il n'est plus possible de rester au camp de base.
Disposant d'un équipement d'escalade moins sophistiqué, les grimpeurs des générations plus anciennes ont dû faire face à des défis plus difficiles.
Les alpinistes d'aujourd'hui bénéficient d'une formation de meilleure qualité, d'un équipement plus efficace et de plus de connaissances transmises par les alpinistes précédents.
Ce sport est l'un des plus dangereux au monde et les rares grimpeurs qui parviennent au sommet de ces montagnes entrent souvent dans l'histoire de l'alpinisme.
Pour faire avancer le noble sport qu'est l'alpinisme, les escaladeurs continuent de se mettre au défi, de repousser les limites et de battre de nouveaux records.
Ce qui fait la beauté de l'alpinisme, c'est qu'il n'y a pas de règles et que chacun peut grimper comme il le souhaite. Un sport unique qui ne connaît aucune limite lorsqu'il s'agit de découvrir de nouveaux chemins et de vivre de nouvelles aventures.
Anne-Laure,
J'ai ajouté 2 slides dans le corps de l'article car ils ont finalement abandonné.
Je crois qu'il y a une coquille dans l'original : Davin au lieu de David.