Alain Bernard souligne un sérieux "bémol" concernant Léon Marchand
Il est le roi des bassins. Avec cinq médailles dans ces Jeux olympiques, dont quatre en or, Léon Marchand a éclaboussé la piscine olympique de son talent.
Le monde entier avait les yeux rivés sur le prodige français et ses exploits n'ont pas échappé à un autre champion olympique tricolore : Alain Bernard.
Vainqueur du 100 mètres nage libre aux JO de Pékin en 2008, Alain Bernard a apprécié le spectacle du nageur, qu'il considère déjà comme une "icône", rapporte le JDD.
Alain Bernard a été impressionné par l'évolution du jeune homme : "D’un point de vue tactique et technique, il a encore fait d’énormes progrès, il a amélioré ses meilleurs chronos, il a battu à chaque fois des records olympiques et il a quatre médailles d’or individuelles autour du cou dans des courses qui sont parfois complètement différentes", explique-t-il dans son interview accordée au JDD.
Le Français a apprécié l'enthousiasme autour de la natation tricolore : "À Paris, l’ambiance est extraordinaire, survoltée, et son nom est scandé dans une enceinte que l’on n’aurait jamais imaginé connaître en France pour la natation."
Sauf que tout n'est pas rose, et Alain Bernard voit un inconvénient au succès de Léon Marchand : "Il vient d’une famille très sportive, et son club formateur, Les Dauphins du Toec à Toulouse, est très structuré. Le bémol, et je ne vise pas Léon, mais notre système, c’est qu’il doit s’entraîner aux États-Unis."
Selon le nageur, c'est un gros problème pour la natation française, que son meilleur élément ne s'entraîne pas en France : "Il faut faire en sorte que nos sportifs de haut niveau en France, après le bac, puissent bénéficier d’aménagements pour concilier des entraînements de 25 ou 35 heures par semaine avec des études."
Quel exemple pour les nageurs français ? Le meilleur athlète tricolore de l'histoire n'est plus en France depuis plusieurs années… et ce n'est pas une bonne vitrine pour l'Hexagone.
"Ce n’est pas normal qu’aux États-Unis ils arrivent à le faire, et qu’on n’y parvienne pas chez nous, alors qu’on a montré aux yeux du monde entier qu’on était capables de réussir une cérémonie d’ouverture et de proposer des sites de compétition exemplaires", a pointé du doigt Alain Bernard.
"On a des nageurs en devenir qui ont arrêté la natation faute d’avoir trouvé une structure d’entraînement adaptée ou un équilibre économique dans un sport qui n’est toujours pas professionnel", a-t-il conclu.