Roschdy et Nina Zem, acteurs de père en fille
Connaissez-vous Nina Zem ? La fille du célèbre acteur français Roschdy Zem semble bien décidée à embrasser, elle aussi, une vocation de comédienne.
La jeune femme a joué dans un premier long-métrage, « Les Miens », réalisé par son père. Sorti en 2022, le film a été rediffusé récemment à la télévision française.
Sur le plateau de l’émission « C à vous », en présence de sa fille, l’acteur-réalisateur avait déclaré : « Je n'avais pas réalisé que l'actrice qui me convenait était à côté de moi. Parce que j'en ai rencontré plusieurs. Et de très très bonnes actrices, en plus. »
« Ce n'était pas un problème de qualité, c'était un problème de personnalité. J'avais besoin de quelqu'un qui soit, quelque part, en paix avec elle-même, et qui ait cette nonchalance qui lui est propre. », avait-il conclu.
De son côté, Nina Zem a rappelé que le rôle était totalement imprévu : « J'avais d'abord lu le film par curiosité. [...] Ensuite, Roschdy m'a proposé et j'ai passé un casting avec la directrice du film chez elle. Un samedi, quatre ou cinq jours avant le tournage. C'était vraiment pas du tout prévu à la base. »
Avec Sami Bouajila en tête d’affiche, « Les Miens » est une chronique familiale qui raconte l’évolution du comportement d’un homme après un accident. Une manière pour Roschdy Zem de rendre hommage à ses proches.
« J'ai réalisé que ma réussite, cette lumière braquée sur moi, m'avait handicapé dans mes relations avec ceux que j'aime. Ma notoriété a fait que mes proches m'ont surprotégé. Je n'ai pas assez prêté attention à eux. », a-t-il expliqué au ‘Parisien.’ « 'Les Miens' est un mea culpa et un hommage à ma famille. »
Rien ne prédestinait pourtant Roschdy Zem à avoir une carrière si brillante dans le cinéma. Si ce n’est son prénom, qu’il a reçu en hommage à l’acteur égyptien Rushdy Abaza.
Né en 1965 dans une famille d’origine marocaine, il a vécu enfant dans un bidonville de Nanterre avant d’être placé dans une famille d’accueil belge. Ne pouvant terminer sa scolarité à son retour en France, il s’engage dans l’armée avant d’être vendeur aux puces.
Après avoir découvert le théâtre à l’âge de vingt ans, Roschdy Zem obtient un premier rôle au cinéma en 1987, dans « Les Keufs » de Josiane Balasko.
Quelques années après, sa carrière est lancée par le réalisateur André Téchiné qui le fait jouer dans « J’embrasse pas » (1991), puis dans « Ma saison préférée » (1993).
Le jeune acteur se distingue par des rôles marquants, notamment celui d’un toxicomane dans « N’oublie pas que tu vas mourir » de Xavier Beauvois (avec lui sur la photo), en 1995. Sa carrière d’acteur est définitivement lancée.
Roschdy Zem apparaît souvent sur le grand écran depuis une trentaine d’années, grâce à une palette d’acteur très variée qui lui permet d’alterner les films d’auteur, les policiers et les comédies populaires.
En 2006, il joue aux côtés de Jamel Debbouze, Samy Naceri, Sami Bouajila et Bernard Blancan dans « Indigènes », une fresque historique sur les soldats nord-africains qui ont participé à la libération de la France durant la Seconde Guerre mondiale.
Montrant aussi l’éveil politique des personnages, le film a permis une prise de conscience sur le sort des combattants issus des anciennes colonies. Au Festival de Cannes 2006, les cinq acteurs principaux ont reçu collectivement le prix d’interprétation masculine.
Acteur renommé, Roschdy Zem s’est par ailleurs illustré derrière la caméra avec six longs-métrages à son actif. Le premier, « Mauvaise Foi », est lui aussi sorti en 2006.
Dans les années suivantes, il a continué de faire partie des comédiens français les plus sollicités, variant toujours plus les rôles et les genres de films.
La consécration est venue avec « Roubaix, une lumière » (2019) d’Arnaud Desplechin, où il incarne un policier profondément humaniste chargé d’une enquête inquiétante mêlant deux jeunes femmes qui vivent ensemble, interprétées par Léa Seydoux et Sara Forestier.
Après plusieurs nominations aux Césars comme acteur ou comme réalisateur, Roschdy Zem a remporté le César du meilleur acteur en 2020 pour sa performance dans ce même film.
Trois ans plus tard, il a de nouveau été nominé, cette fois dans la catégorie du meilleur second rôle, pour sa prestation dans « L’Innocent » de Louis Garrel.
De son côté, Nina Zem lance dès maintenant sa carrière dans le cinéma. Nul doute que le public la reverra souvent si elle a hérité du talent de son père !