Mike Horn, aventurier de l’extrême et écologiste convaincu
À 58 ans, l’aventurier sud-africain Mike Horn, habitué des expéditions extrêmes, a toujours envie de vivre de nouvelles aventures. Notre portrait en images.
L’homme revendique avoir fait 27 fois le tour du monde à la voile. En 30 ans, il a été le premier à traverser la forêt amazonienne en solo et il a escaladé plusieurs des sommets les plus élevés de la planète.
Sur son site internet, il est indiqué que Mike Horn est reconnu comme « le plus grand explorateur des temps modernes, qu’il s’agisse de nager sur l’Amazone en solitaire et sans assistance ou de faire le tour du monde à l’équateur sans moteur ».
En début d’année 2024, le Sud-africain a annoncé son intention de se faire congeler dans les glaces du Groenland, en plein hiver, dans son yacht le « Pangaea ».
Interrogé par le média spécialisé Yacht sur ses motivations pour ce nouveau voyage hors normes, il a cité l’attrait de la nouveauté, la curiosité et l’envie de vivre des expériences limites.
« J'ai hâte de quitter ma zone de confort, d'avoir froid et de me sentir mal à l'aise dans cet environnement inhabituel qu'est la glace, sans savoir exactement ce qui va se passer », a-t-il poursuivi.
« Les explorateurs d'il y a cent ou mille ans faisaient exactement la même chose dans leurs bateaux en bois, et ces aventures n'existent presque plus aujourd'hui », a ajouté Mike Horn.
L’équipage est composé de lui-même, de sa fille Annika (à droite sur la photo), qui a grandi sur le bateau et sait le naviguer seule, et du matelot de pont, Lucas, qui « n'a jamais navigué auparavant », mais qui « a des gènes d'aventurier », selon Horn.
Une fois libéré de la glace, Mike Horn a annoncé qu’il poursuivrait l’expédition « What’s Left ? » dans plusieurs destinations du globe : l’Arctique, l’Amazonie, la Patagonie, l’Antarctique et, pour finir, la Sibérie et l’Alaska.
Né en Afrique du Sud en 1966, ce fils de rugbyman se passionne dès l’enfance pour différents sports, comme le rugby et l’athlétisme.
De 1984 à 1986, Mike Horn effectue son service militaire dans l’armée sud-africaine. Son rêve était de participer à des compétitions sportives de haut niveau, mais les Sud-Africains n’y étaient pas autorisés en raison de la politique d’apartheid menée par le pays.
Le futur explorateur a servi à l’époque dans le bataillon 101, accusé plus tard par l’ancien président namibien, Sam Nujoma (sur la photo), de crimes de guerre pour avoir procédé à des exécutions de combattants indépendantistes et anti-apartheid.
« Moi et mon peloton n’avons jamais participé à aucune de ces opérations, ni jamais été mis en cause dans ces enquêtes », a répondu Mike Horn, cité par le média Moustique.
Alors que le jeune homme est encore au front, son père décède brutalement d’un cancer. Pour combler le vide lié à la perte du héros de son enfance, il décide de partir explorer le monde et quitte l’Afrique du Sud pour la Suisse.
La première expédition a lieu en 1991 : Mike Horn sillonne la cordillère des Andes, au Pérou, en raft et en parapente. Il réalise l’ascension de montagnes de plus de 6000 mètres d’altitude.
Photo : Mauro Tchorbadjian / Unsplash
En 1997, Mike Horn traverse l’Amérique du Sud à pied, seul et en six mois. Parti de l’Océan Pacifique, il se rend à la source de l’Amazone, à 5 800 mètres d’altitude, puis descend les 7000 kilomètres du fleuve en hydrospeed pour atteindre l’Océan Atlantique.
Autre expédition marquante : Latitude Zéro, en 2000. Mike Horn réalise le tour du monde par l’équateur, soit une distance de 40 000 kilomètres, le tout en 17 mois et sans aucun moyen de transport motorisé.
Photo : Robert Boston / Unsplash
En 2002, l’explorateur se lance dans Arktos, un tour du monde par le cercle polaire. S’il doit renoncer dans un premier temps à cause de gelures aux mains, il parvient à son but en 2004, en solitaire, et toujours sans transport motorisé.
De 2008 à 2012, Mike Horn réalise Pangaea, un tour du monde par les cinq continents qui porte le nom de son bateau. Il est accompagné par des jeunes avec lesquels il réalise divers projets sociaux et écologiques.
En 2016, l’expédition Pole2Pole a lieu en bateau. Avec un objectif : sensibiliser l’opinion mondiale aux problèmes qui touchent les océans.
En 2019, Mike Horn et l’aventurier norvégien Børge Ousland (sur la photo) se sont retrouvés en difficulté en tentant de traverser l’Océan Arctique par le pôle Nord : retardés par la fonte des glaces, ils ont été privés de nourriture et le Sud-africain a même perdu des orteils à cause des gelures.
« On a marché 11 jours sur la glace qui dérivait en arrière et on n'a pas fait un mètre. La glace qui est posée sur l'eau a dérivé dans l'autre sens que ce qui arrive normalement. On a perdu 11 jours de nourriture en marchant 14 heures par jour et en restant sur place. Ça aurait pu me coûter ma vie », a-t-il raconté à France 3 Bretagne.
Photo : Alex jiang / Unsplash
Mike Horn a rencontré son épouse Cathy en Suisse, avec laquelle il a eu deux filles : Annika, née en 1993, et Jessica, née en 1994. Après l’avoir aidé toute sa vie dans l’organisation de ses expéditions, Cathy est décédée d’un cancer du s e i n en 2015.
Depuis 2015, Mike Horn joue le rôle de l’expert en survie dans plusieurs émissions à la télévision française, comme « À l’état sauvage », où il emmène des célébrités nationales faire un voyage de survie dans les coins les plus reculés du globe.
L’aventurier est sensible à la préservation de l’environnement, notamment en lien avec le réchauffement climatique. Tout a changé le jour où il a vu un grizzli dévorer un ours blanc, entre le Canada et l’Alaska.
« Les grizzlis ne sont pas censés dépasser le cercle polaire. Il y avait quelque chose qui n'allait pas, ce n’était pas logique », a déclaré Horn à France 3 Bretagne, ajoutant que « c'était une indication sûre que notre planète était en train de changer ».
Photo : Ole Kloth / Unsplash
« Les repères ne sont plus là. On ne sait plus comment adapter nos expéditions à un climat qui était stable et qui ne l'est plus », poursuit-il, avant d’appeler à « faire en sorte que la planète dure bien longtemps après nous, pour que les générations suivantes puissent profiter ».