Micronations : avez-vous déjà entendu parler de ces minuscules pays ?

Généralement suffisamment petites pour ne pas être considérées comme des menaces pour la stabilité d'une nation digne de ce nom, les micronations sont de très petits territoires qui prétendent être indépendants, mais qui ne sont pas reconnus au niveau international.

Souvent, une micronation n'est qu'un prétexte pour prétendre pouvoir faire ce que l'on veut, enfin en théorie. En effet, si certaines micronations ne comptent qu'un seul habitant, la plupart n'ont qu'une poignée de "citoyens", dont très peu vivent à l'intérieur de leurs prétendues frontières.

D'une blague entre amis qui a dégénéré, à une forme de protestation politique, en passant par un projet artistique expérimental, les origines des micronations sont aussi diverses qu'étonnantes.

On estime qu'il existe entre 70 et 200 de ces "pays" actifs dans le monde, mais en réalité, personne ne connaît exactement le nombre de micronations.

En 1967, Patrick Roy Bates fonde, sur une plateforme pétrolière offshore désaffectée par la marine britannique, la principauté de Sealand, la micronation la plus connue au monde ! Elle se dresse au large des côtes du Suffolk, en Angleterre.

C'est par décision de justice qu'il a été décidé que les domaines du Prince Roy se trouvaient en dehors des eaux britanniques. À l'origine, ce "prince" voulait simplement utiliser la plateforme pour diffuser une station de radio pirate.

En 2012, le prince Roy est décédé et son fils, le prince Michael, lui a succédé. Sealand s'est alors maintenu vaillamment (littéralement) contre vents et marées. Le prince Roy avait même rédigé une constitution, introduit une monnaie et des passeports, et dessiné un drapeau pour sa micronation.

La Principauté de Hutt River est l'une des micronations les plus célèbres d'Australie. Il est d'ailleurs intéressant de noter que l'Australie est surnommée la "capitale des micronations".

La Principauté de Hutt River compte une superficie de 75 kilomètres carrés, ce qui en fait l'une des plus grandes micronations. Elle se dresse fièrement dans l'État d'Australie occidentale.

En 1970, Leonard George Casley fonde la Principauté de Hutt River pour protester contre les quotas de production de blé imposés par le gouvernement d'Australie occidentale. Il prend alors le nom de Leonard I.

En 2020, Graeme Ier, le dernier prince de Hutt River, a accepté de vendre les terres après la mort de son père, pour payer les millions de dollars correspondant à des décennies d'impôts impayés. Selon de nombreux ennemis de Hutt River, la principauté n'était qu'une excuse pour fuir la fiscalité australienne.

Pour protester contre un poste de contrôle de la patrouille frontalière américaine qui causait des problèmes aux habitants des Keys de Floride, la République de Conch a été fondée en 1982 dans le même esprit de protestation que Hutt River, mais en Floride.

La République de Conch a déclaré la guerre aux États-Unis. Heureusement, cette guerre, menée par le maire de Key West, Dennis Wardlow, et les pères fondateurs de la République, n'a duré qu'une minute, avant que la micronation ne se rende, pour entamer des négociations avec le gouvernement américain.

Aujourd'hui encore, la République de Conch est une de ces excentricités qui font la réputation de la Floride.

La recette du bonheur selon le hygge, le mode de vie à la danoise

Dans le Maryland, une autre micronation est née d'une protestation. C'est la République maritime d'Eastport, qui était un quartier côtier d'Annapolis.

C'est après que l'administration routière de l'État du Maryland a temporairement fermé un pont reliant Eastport à Annapolis que les habitants d'Eastport ont déclaré leur indépendance vis-à-vis de la ville, et des États-Unis.

Avec un festival annuel qui comprend un tir à la corde contre le reste du monde et une course à travers le pont-levis, les habitants d'Eastport assument pleinement leur micronation locale.

Le Royaume de Molossia a été fondé en 1977 par Kevin Baugh et sa famille, quelque part près de Dayton, au Nevada.

Photo : Site officiel de Molossia

Son Excellence le Président Grand Amiral Colonel Docteur Kevin Baugh est le Président de Molossia, le Protecteur de la Nation et Gardien du Peuple.

En 2010, Molossia a été visitée par Doug Walker, personnalité de YouTube plus connue sous le nom de The Nostalgia Critic. Cette micronation du Nevada est alors devenue une attraction touristique.

Photo : Channel Awesome

La République libre de Liberland, sur la rive occidentale du Danube, a été créée dans un but différent. Certaines personnes ont tenté d'établir leurs micronations sur des terres contestées ou non revendiquées, comme ici, sur un territoire faisant partie d'un différend frontalier entre la Croatie et la Serbie.

Dans le but de créer un pays aux frontières ouvertes et à l'intervention étatique minimale, le Liberland a été fondé et dirigé par le président Vít Jedlička, un politicien tchèque libertaire et eurosceptique.

Des journalistes, de simples aventuriers, ou même des militants qui tentaient d'atteindre la petite parcelle de terre contestée du Liberland sont régulièrement arrêtés par la police Croate.

La commune anarchiste de Freetown Christiania se situe probablement à l'autre bout du spectre politique. Située dans une base militaire squattée à Copenhague, au Danemark, elle est née en 1971.

Freetown Christiana est l'un des lieux les plus visités de la capitale danoise. Selon le gouvernement danois, environ 1 000 personnes y vivent.

Située près de la frontière française et non loin de Monaco, la Principauté de Seborga est un État italien souverain depuis le Xe siècle qui a été oublié lors de la réorganisation de l'Europe, après les guerres napoléoniennes. C’est du moins ce que relate son histoire officielle.

Giorgio Carbone, un fleuriste local, est monté sur le trône sous le nom de "Sa Trémendosité", le Prince Giorgio I, après avoir soi-disant découvert des documents dans les Archives du Vatican, en 1963.

C'est ensuite Marcello Ier, à l'issue d'une élection remportée par les 200 habitants de la ville, qui remplace Giorgio Ier. Mais en 2019, Marcelo Ier abdique à son tour, remplacé par son épouse, la princesse Nina.

Belgique, France, Espagne... ces prétendants au trône qui réclament leurs titres royaux