L’influenceur "ultra-masculin" Andrew Tate est accusé de trafic d’êtres humains

Selon la chaîne d'information en continu américaine "CNN", le tribunal doit décider si l'influenceur controversé Andrew Tate doit être envoyé en prison ou non, mais la décision a été reportée. Parmi les crimes dont sont accusés Andrew Tate et son frère Tristan, on compte surtout celui de trafic d'êtres humains.

"Ils comprennent que nous ne sommes pas les premiers hommes riches et aisés à être injustement attaqués", déclare Andrew Tate aux médias. Il fait ici référence aux dizaines milliers de messages de soutien qu'il reçoit chaque jour. Il a d’ailleurs remercié ses partisans à la sortie du tribunal. Au cours de l'audience, il a nié les accusations faites à son encontre.

Il n'y a pas encore de date claire pour le procès. Parmi les charges qui pèsent sur Andrew Tate, mais aussi sur son frère cadet, Tristan, et deux femmes roumaines, on retrouve : violences sur une femme, traite d'êtres humains, création d'un groupe criminel organisé et incitation à la violence, entre autres.

Les autorités roumaines ont déclaré que Tate faisait partie d'une bande criminelle impliquée dans le trafic d'êtres humains en Roumanie, aux États-Unis et au Royaume-Uni. L'homme au 7 millions d'abonnés Twitter a été appréhendé en Roumanie en décembre 2022, et les quatre personnes impliquées ont été emprisonnées, puis assignées à résidence en avril 2023.

Après la publication du communiqué de la police roumaine, Tate a nié les accusations et insisté sur le fait qu'il n'y a pas de preuves, dans un tweet qui disait : "Les hommes. Il ne s'agit pas de moi. Il ne s'agit pas de savoir si vous m'aimez ou non. Il s'agit de nous tous. Aujourd'hui, c'est moi. Demain, ce sera vous. Personne n'est à l'abri de ces mensonges".

Photo : @Cobratate/Twitter

Ce sont des étrangers, vraisemblablement les frères Tate, qui ont fait croire aux victimes de l'escroquerie qu'ils étaient amoureux et qu'ils voulaient entamer une relation. C’est ce qu’ont déclaré les autorités roumaines pour expliquer le fonctionnement de l'escroquerie présumée.

Photo : @Cobratate/Twitter

Emmenées dans un bâtiment à Ilfov, près de Bucarest, les victimes, dont sept se sont manifestées, ont subi des violences physiques et mentales, avant d'être forcées à créer des contenus explicites pour les réseaux sociaux.

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Selon les autorités roumaines, l'une des quatre personnes est accusée d'avoir violé une femme. Une source du quotidien new-yorkais "New York Times" prétend que c'est Andrew Tate en personne le coupable. Les sept victimes affirment que leur travail forcé a permis à Andrew Tate, à son jeune frère et à leurs associés d'engranger d'importants bénéfices financiers.

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Les biens d'Andrew Tate sont estimés à environ 9 millions d’euros, selon les estimations des autorités roumaines, rapportées par le tabloïd britannique "the Sun", même si lui-même se vante d'être "le premier trillionnaire du monde".

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21 bitcoins d'une valeur d'environ 517 230 euros, des actions dans quatre sociétés d'une valeur inférieure à 91 220 euros, ainsi que 15 terrains et bâtiments en Roumanie, 15 voitures de luxe et 14 montres de luxe ont été découverts par les autorités locales.

Selon le magazine économique américain "Forbes", Tate naît aux États-Unis. Il déménage en Angleterre lorsque ses parents divorcent puis en Roumanie en 2017. Pourquoi ? Parce qu'il veut vivre dans un pays où "la corruption est accessible à tous" et où la police est moins susceptible d'enquêter sur des allégations liées au genre. Tate a 36 ans, et c’est un ancien kick-boxeur. Il est aujourd’hui influenceur sur les réseaux sociaux.

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En 2016, Andrew Tate s’est fait expulser de l’émission téléréalité "Big Brother UK" au bout de six jours à cause d’une vidéo dans laquelle on le voit frapper une femme avec une ceinture. Probablement aussi parce qu'il était sous surveillance pour avoir tenu des propos homophobes et racistes sur Twitter, d'après la “BBC”. C’est grâce à cette émission qu’il est devenu célèbre.

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C'est grâce à un tweet affirmant que la dépression "n'est pas réelle", et après avoir discuté du mouvement "Me Too", qu'Andrew Tate est devenu un influenceur internet mondialement connu. Prônant des valeurs hautement machistes et capitalistes, il s'est imposé comme l'un des fers de lance de l'extrême droite en ligne.

Ses vidéos sont visionnées des dizaines de millions de fois. Si bien qu'en juillet 2022, il devient le nom le plus recherché de l'internet, bien plus que le COVID ou que Donald Trump, selon le magazine économique américain "Forbes".

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Lors d'une apparition dans le podcast "Anything Goes with James English", Tate a déclaré : “vous ne pouvez pas me calomnier parce que je vais vous dire tout de suite que je suis absolument sexiste et misogyne, et que j’ai un gros paquet de fric et que vous ne pouvez pas m'en priver."

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"Je ne dis pas qu'elles sont une propriété. Je dis qu'elles sont données à l'homme et qu'elles lui appartiennent" explique-t-il au sujet des femmes lors d'une interview accordée en juillet 2022 au "Barstool Sports Podcast BFFS".

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Selon le groupe audiovisuel américain "NBC", Tate a monté une arnaque pyramidale à 49 dollars par mois, qui comptait 127 000 abonnés avant sa fermeture en 2022, selon l’hebdomadaire britannique "the Observer". Dans la "Hustlers University" (Université des arnaqueurs), les apprentis étudiaient comment s'enrichir grâce au travail flexible, comment trouver des femmes et comment investir de l'argent dans des domaines tels que les crypto-monnaies.

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Twitter l'avait banni, mais Elon Musk a rétabli son compte, qui compte désormais près de 7 millions d’abonnés. Après un bannissement éphémère en été 2022, il a été banni définitivement de Facebook, Instagram, YouTube et TikTok pour ses "discours de haine" entre autres accusations.

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"De nombreux jeunes étudiants qui retournent à l'école à la fin des vacances d'été auront vu quelque chose produit par Andrew Tate", alerte l'ONG britannique “Hope Not Hate” en 2022... Selon le journal d’information britannique "The Guardian", son influence est toujours aussi grande en 2023, malgré les inculpations.

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"En ciblant les jeunes hommes, Tate a eu un impact négatif direct sur les jeunes femmes, car ses idées sont véhiculées par ces jeunes hommes, à la fois sur Internet et en dehors", a déclaré “Hope Not Hate”. De plus, l'organisation a révélé, après un sondage réalisé en 2023, que 45 % des hommes britanniques âgés de 16 à 24 ans ont une opinion positive de lui (contre 1 % des filles). Et il semble que 80 % des jeunes Anglais de 16 à 17 ans ont déjà visionné son contenu, selon le quotidien britannique "Independent". Des chiffres glaçants.

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