Les grands classiques de la chanson qui nous font visiter la France !
Et si on visitait la France en chansons ? Les artistes se sont toujours attachés à rendre hommage à leur ville d’origine ou d’adoption. Résultat ? Nous disposons en France d’un large répertoire qui glorifie nos campagnes, nos villes ou nos régions. En route !
"Ô Toulouse"... Claude Nougaro rend hommage à sa ville natale. Dans la version initiale, il racontait son enfance malheureuse dans la ville rose. Mais ses proches l’alertent : c’est injuste de reporter la faute sur la ville, qui n’y est pour rien. "Un torrent de cailloux roule dans ton accent (...) L'église Saint-Sernin illumine le soir", raconte Nougaro. Avec lui, on visite l'église Saint-Sernin, le Capitole ou Blagnac et ses avions.
Un des plus beaux hommages à Paris jamais rendus… "Des jours que l'on oublie et qui oublient de nous voir, Et c'est Paris l'espoir (...) Rien que des nuits encore qui séparent nos chansons, Et c'est Paris bonsoir". Brel raconte ici une histoire d’amour, qui se poursuit dans les rues de la capitale. Au début des années 1950, il avait lui-même rejoint la ville pour échapper à la cartonnerie familiale et lancer sa carrière.
"Paname, C'est fou c'que tu peux faire causer, Mais les gens n'savent pas qui tu es, Ils vivent chez toi mais t'voient jamais". Là encore, c’est à Paris que rend hommage cette chanson. C’est une véritable visite guidée que nous offre Léo Ferré.
"Belle-Île-en-Mer, Marie-Galante, Saint-Vincent, Loin Singapour, Seymour Ceylan, Vous c'est l'eau c'est l'eau". Qui ne connaît pas ces paroles par cœur ? La chanson a été composée avec son ami Alain Souchon. Elle raconte le parcours de Laurent Voulzy, sa double nationalité et le fait qu’il se sente à la fois Breton et Guadeloupéen.
"Douce France, Cher pays de mon enfance, Bercée de tendre insouciance, Je t'ai gardée dans mon cœur". Une ode à la France, au succès international. Normal, à l'écouter, on est tout de suite projeté en vacances : une chanson qui sent bon les chemins de campagne.
"Au grand soleil d'été qui courbe la Provence, Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche, Quelque chose dans l'air a cette transparence, Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche". On connaît l’engagement politique de Jean Ferrat et sa ferveur à défendre les travailleurs. Il évoque ici les paysages de Provence et son soleil, la Bretagne et ses genêts, l'Ardèche et sa bruyère. Mais il rend aussi hommage aux grands combattants français : de Robespierre, en passant par Victor Hugo, jusqu'à mai 1968.
Gros plan sur la butte Montmartre, haut lieu de la vie de bohème. Initialement écrite pour le film de 1955, "French Cancan", de Jean Renoir, "La complainte de la Butte" est devenu un classique de la chanson française. "Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux, Les ailes des moulins protègent les amoureux", raconte ici un poète, tombé amoureux d’une "petite mendigote".
De "la tomme de chèvre" aux "vignes" qui "courent dans la forêt", ici encore, Jean Ferrat rend hommage aux paysages et à la culture française. Mais il raconte aussi l'exode rural qui touchait la France à cette époque et plus particulièrement les paysans ardéchois.
"Maintenant j'confonds ta sœur et le Mont Valérien, De c'que je sais d'Hortense, j'irai plus dans le Cantal, Et tant pis pour Byzance, puisque j'ai vu Pigalle, Et la gare Saint-Lazare, c'est cher et ça fait mal, Au hasard", chante Jacques Brel. Il nous emmène ici en vacances, avec sa compagne, indécise. Avec eux, nous traversons Vesoul, dans la Haute-Saône, mais aussi Vierzon, Honfleur, Hambourg, Anvers et Paris.
"Au nord, c'étaient les corons, La terre c'était le charbon, Le ciel c'était l'horizon". Pierre Bachelet décrit ici l’ambiance que l’on retrouve dans les corons : quartier d'habitations ouvrières du Nord de la France. Bachelet raconte ici la vie de ces ouvriers mineurs, dans leur paysage naturel. La chanson est devenue une sorte d’hymne du Nord-Pas-de-Calais.
"Le ciel de Nantes, rend mon cœur chagrin". Barbara découvre la ville de Nantes pour la première fois, alors qu’elle doit s’y rendre après le décès de son père. La rue de la Grange-au-Loup, dans laquelle son père est mort et qu’elle évoque ici, n'existait pas au moment de la sortie de la chanson. En l’honneur de Barbara et de son œuvre, elle sera créée vingt ans plus tard, en 1986. Et pour ceux qui l'ignorent encore, Barbara semble ici insister : il "pleut sur Nantes"... Comme souvent…
"On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue, On dirait que ça te gêne de dîner avec nous". Le chanteur évoque ici ses souvenirs d’enfance et les vacances qu’ils passaient avec sa famille, en Loir-et-Cher. C’est Michel Delpech qui explique le mieux le succès de sa chanson. Il est question selon lui du "retour du fils prodigue. [...] En même temps que de la fable du "Rat des villes et du Rat des champs". Ce type de chanson doit avoir quelque chose de fondamental qui puisse faire écho en chacun d'entre nous. Le Loir-et-Cher, cela évoque véritablement le fin fond de la France. Finalement, chaque département s'y est retrouvé !".
Miossec exprime ici son attachement à sa ville natale, Brest. Mais aussi son difficile déracinement : "Est-ce que désormais tu me détestes, D'avoir pu un jour quitter Brest", chante-t-il. En effet, à la veille d'un concert à Brest, un journaliste lui reproche de l'avoir quittée. Vexé, cette chanson est sa réponse. Il y cite les grands lieux de la ville : la rade de Brest, le port, la rue de Siam, l'avenue Jean Jaurès, ou le quartier de Recouvrance. Plus tard, il se confiera : "Me reprocher mon départ pour moi, c'était proprement hallucinant. Un Brestois qui ne bouge pas, c'est lui qui n'est pas normal".
"Made in Normandie", c’est l’histoire d’un GI américain parachuté en France en 1944. Au sortir de la guerre, il rentre aux États-Unis, mais ce ne sont pas les horreurs de la guerre qu’il ramène dans ses bagages. Il rentre la tête pleine de souvenirs d’une Normandie attrayante, où l'on admire les vaches et où l’on sillonne les petits chemins à vélo. "La guerre, Jeannette, je te l'ai racontée, Et dans mon cœur j'ai toujours gardé, Les vaches rousses, blanches et noires sur lesquelles tombe la pluie, Et les cerisiers blancs made in Normandie".
"Les gens du Nord, ont dans leurs yeux le bleu qui manque à leur décor", chante Enrico Macias. Immigré d’Algérie à cause du contexte politique tendu, il arrive en France en 1961. Il rend ici hommage aux "gens du Nord", comprendre les Français. Lui qui vient du Sud salue ici leur accueil chaleureux, mais aussi leur histoire ouvrière.
Francis Cabrel fait ici une critique sarcastique du monde artistique, tout en faisant l’éloge des valeurs humaines simples. Il écrit : "Quand je serai fatigué d'avancer dans les brumes d'un rêve (...) J’irais dormir chez la dame de Haute-Savoie". Cette dernière, c'est Constance, la mère d’une amie chez laquelle il a passé des vacances, en Haute-Savoie. Une mère excellente cuisinière, qui s’occupe de lui et lui permet de retrouver la forme et l’inspiration.
"C’est un endroit qui ressemble à la Louisiane, à l’Italie. Il y a du linge étendu sur la terrasse, et c’est joli". Si on habite en France, il faut vraiment vivre comme un ermite pour ne pas avoir entendu cette chanson. La version originale du "Sud" est d’abord enregistrée en anglais en 1975. Mais il faut attendre la version française pour le succès. Tout en poésie, le texte décrit les paysages imprenables du Sud, bercés de soleil, "toujours en été", dit Nino Ferrer. Mais la chanson se termine sur un air mélancolique, qui sent la fin de l’été. "Tant pis pour le Sud, c’était pourtant bien".
Né à Sète, Georges Brassens est resté très attaché à sa ville natale. Dans cette sorte de testament sonore, Brassens, demandant à y être inhumé. Il fait aussi référence à Paul Valery, poète qu’il admire, lui aussi originaire de Sète. Il évoque son poème "Le Cimetière marin" et espère que son "cimetière soit plus marin que le sien". "Vous envierez un peu l'éternel estivant, Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant, Qui passe sa mort en vacances".
"Elle est à toi cette chanson, toi l'Auvergnat qui sans façon...". En 1954, Georges Brassens immortalise à un certain "Auvergnat", qui l’aurait aidé alors qu’il n'avait plus rien. Il fait ici l’éloge de cet homme, marginal comme lui, prêt à partager le peu de choses qu’il possède : un "bout de pain" ou un "peu de bois", qui ont suffi à lui "chauffer le cœur". On ne peut s’empêcher de penser à la bonté naturelle des habitants de campagnes isolées, qui vivent loin de la superficialité des grandes villes.
Joe Dassin, fait la critique de l’heure de pointe dans la capitale. Mais il fait dans le même temps l'apologie de Paris… À vélo ! "Dans Paris à vélo, on dépasse les autos, À vélo dans Paris on dépasse les taxis". Un véritable guide de la circulation si vous venez visiter Paris en voiture : "Place des fêtes on roule au pas, Place Clichy on ne roule pas, La Bastille est assiégée, Et la République est en danger."
Une chanson qui sent bon la romance de vacances. Souchon y raconte une rencontre hasardeuse et un échange de baisers, sur la plage de Malo Bray-Dunes, au bord de la mer du Nord, près de la frontière belge. "Oh, le grand air, Tournez le vent, la dune à l'envers, Tournez le ciel et tournez la terre, Tournez, tournez le grand air".
Et non, "Tombé pour elle" n’est pas la chanson d’amour d’un homme qui a un coup de foudre pour une femme. Pascal Obispo chante ici son amour pour sa ville d’origine, Arcachon. "Au-dessus des marées, J'ai de l'amour à perpétuité, Pour Pyla sur mer, Arguin, Ferret, La pointe aux chevaux de mer, l'été, Arcachon, Piquey et Frédéliand", livre-t-il. C’est une des chansons préférées de son public. Pourtant, à l'origine, "Tombé pour elle" s’adressait à la ville de Jérusalem et s'appelait "J’ai vu Jérusalem". Mais sa productrice de l’époque, lui a déconseillé de s’engager sur ce terrain, trop politique.
La compagnie Créole nous emmène ici passer Noël sous le soleil des Antilles : "Ici les champs recouverts de neige, On ne les connaît qu'en photo, Le père Noël n'a pas de traîneau, Le fond de l'air est bien trop chaud". Et ça, c'est bon pour le moral !