Le grand écrivain Milan Kundera, auteur de "L'insoutenable légèreté de l'être", est décédé
Milan Kundera, l'un des écrivains majeurs du XXe siècle, est décédé à Paris à l'âge de 94 ans.
Anna Mrazova, porte-parole de Milan Kundera, est celle qui a confirmé la mauvaise nouvelle à France Presse.
"Malheureusement, je peux vous confirmer que M. Milan Kundera est décédé hier (mardi) à la suite d'une longue maladie", a indiqué à l'AFP Anna Mrazova.
D'origine tchèque, mais naturalisé français, Milan Kundera a commencé à étudier la musique, influencé par son père, le célèbre pianiste Ludvik Kundera.
Cependant, il s'intéresse rapidement à la littérature et, dès 1952, à l'âge de 23 ans, il enseigne la littérature à l'Académie de musique et d'art dramatique de Prague.
Néanmoins, c'est son idéologie qui marquera sa vie et son œuvre, car dès sa majorité en 1948, Milan Kundera adhère au Parti communiste.
Milan Kundera allait devenir l'un des militants les plus connus du Printemps de Prague de 1968, qui fut finalement écrasé par les chars soviétiques.
Quelques mois plus tard, la dictature interdit ses romans et l'exclut du Parti communiste tchécoslovaque. Nous sommes en 1970.
Un an avant le Printemps de Prague, Milan Kundera avait publié son premier ouvrage, "La Plaisanterie" (1967). Il y raconte la vie de plusieurs compatriotes à l'époque stalinienne, avec une touche satirique qui a fait sensation dans le monde entier.
Son deuxième ouvrage, "La vie est ailleurs" (1973), lui avait déjà valu prix et récompenses, dont le prix Médicis en France, où il se rendra seulement deux ans plus tard.
En 1975, les autorités tchécoslovaques autorisent Milan Kundera et sa femme, Vera Hrabankova, à émigrer en France pour qu'il puisse travailler comme professeur à l'université de Rennes.
Quatre ans plus tard, la Tchécoslovaquie lui retire sa nationalité et, en 1981, il acquiert la nationalité française.
C'est en tant que Français qu'il a publié son chef-d'œuvre : "L'insoutenable légèreté de l'être" (1984), une romance impossible qui a bouleversé la scène internationale.
L'éternel candidat au prix Nobel de littérature a écrit ses dernières œuvres en français, renonçant ainsi à sa langue maternelle.
Milan Kundera n'était pas un grand amateur d'interviews, car il considérait qu'un écrivain devait parler avec son œuvre. Cependant, il a laissé une citation pour l'histoire dans une interview accordée en 1983 à "The Paris Review".
"La vie, quand on ne peut pas se cacher des autres, est un enfer et tous ceux qui ont vécu dans un pays totalitaire le savent." Qu'il repose en paix.