Rania de Jordanie : icône de la mode et femme engagée
À 52 ans, la reine Rania de Jordanie est aujourd'hui l'une des femmes les plus influentes du Moyen-Orient. Depuis son mariage avec le roi Abdallah II, il y a 30 ans, Rania est devenue un modèle pour de nombreuses femmes du monde entier.
En septembre 2022, la reine de Jordanie a été reçu avec son époux au palais de l'Élysée par le couple présidentiel français. Et comme à chacune de ses apparitions publiques, son look - toujours très élégant - a été immédiatement décrypté dans tous les médias. Pourtant, au-delà de l'apparence, celle que l'on considère comme une véritable icône de la mode est aussi, une femme engagée. Portrait d'une reine des temps modernes.
Le monde entier a découvert Rania de Jordanie début 1993, lorsque sa relation avec le prince Abdallah a été officialisée. Ils se sont mariés le 10 juin de cette même année. Depuis, cette jeune fille de médecin palestinien est devenue le centre de tous les regards.
C'est au décès du roi Hussein, en 1999, que son époux Abdallah se fait couronner, et devient le roi Abdallah II. Rania Al-Yassin prend alors le titre de reine de Jordanie.
Depuis son couronnement, Rania de Jordanie a toujours été dans les pages de magazines de mode. À l'image de Kate Middleton ou de Lady Diana, la monarchie jordanienne a fait de Rania une véritable icône.
On a très souvent dit de Rania de Jordanie qu'elle était la reine la plus élégante du monde, mais cela lui a valu aussi de nombreuses critiques. La Jordanie souffre, en effet, d'une importante inégalité sociale et certains trouvent choquant que sa reine s'exhibe dans des tenues de grand luxe.
"Pendant le printemps arabe, Rania a été très durement critiquée pour son style de vie et pour ses amis millionnaires et célèbres", se rappelle le journal El País
Selon le quotidien espagnol, Rania de Jordanie passait tous ses étés sur la Côte d'Azur et il était "habituel de la voir sur le super bateau de Bono, chanteur de U2."
Un mode de vie propre à une tête couronnée les dépenses ont été estimées à plus de 250.000 euros en 2018. "La reine Rania a été obligée de se défendre face aux médias qui l'accusent d'être superficielle et dépensière", indique Vanity Fair.
Vanity Fair explique que Rania de Jordanie aurait dépensé "267.000 euros en vêtements pendant l'année 2018."
Les robes et autres vêtements luxueux qui remplissent l'armoire de la reine Rania de Jordanie seraient en fait des "prêts ou des cadeaux de la part des maisons de couture ou des achats à prix réduits", continue Vanity Fair.
Mais Rania de Jordanie n'est pas qu'une icône de style, elle est aussi une femme très engagée. Et elle regrette que l'on parle plus souvent de ses tenues que de ses combats, comme elle l'aurait confessé à plusieurs reprises dans des cercles privés.
Un regret que la reine partage avec une autre reine à laquelle elle est souvent comparée : la reine Letizia d'Espagne.
Chaque fois que Letizia et Rania se rencontrent, leurs looks sont analysés (presque) à la loupe. "Duel de styles", "rivalité" ou "gagnantes et perdantes" d'une "bataille" de celle qui sera la "mieux habillée" sont quelques-uns des termes employés dans les médias du monde entier lorsqu'elles apparaissent ensemble.
Rania de Jordanie a déclaré dans la revue Harper's Baazar Arabie. "L'un des désavantages d'être une femme publique est qu'il y a (et il y aura) toujours des commentaires sur ma façon de m'habiller ou mon apparence."
"J'adorerais que ce soit mon travail qui me définisse, au lieu de ma garde-robe" ajoute-t-elle à Harper's Bazaar.
Après avoir reçu de nombreuses critiques sur son mode de vie, Rania de Jordanie a décidé de réduire ses voyages et ses discours à l'étranger pour multiplier les visites en Jordanie auprès des populations défavorisées.
L'une de ses plus grandes batailles est celle de venir en aide aux réfugiés et d'améliorer leurs conditions de vie. En 2017, elle s'est par exemple rendue dans un camp de réfugiés birmans au Bangladesh pour interpeller la communauté internationale sur leur situation.
"Nous ne pouvons pas rejeter des personnes innocentes qui fuient la guerre, la mort et le désespoir", déclarait-elle à Harper's Baazar, sur la question des réfugiés.
La Jordanie a accueilli près de 1,3 million de réfugiés d'origine syrienne depuis 2011, et le début de la révolution, selon les chiffres officiels de mars 2019.
À l'instar de la princesse Mette-Marit de Norvège ou des acteurs Antonio Banderas et Angelina Jolie, Rania de Jordanie travaille avec l'UNICEF.
L'abolition des dénommés crimes d'honneur de son pays, ou encore la lutte pour une meilleure éducation des enfants, sont quelques-uns des autres combats de la reine de Jordanie.
Rania souhaite également être la porte-parole de femmes dont les voix sont parfois "étouffées" dans le monde arabe, à cause des restrictions culturelles : "Les femmes sont généralement catégorisées de façon très basique : ce sont soit des extrémistes dangereuses, soit des victimes opprimées.", a-t-elle déclaré.
"Les authentiques voix féminines du Moyen-Orient sont rares et distantes, mais il ne faut pas nier qu'il existe des femmes capables de parler en leur propre nom et qui luttent, chaque jour, pour briser ces stéréotypes", ajoute-t-elle.
Pour Rania, les femmes du monde arabe sont "fortes, décidées, ambitieuses et résistantes. De plus, elles sont de mieux en mieux préparées et bénéficient d'une meilleure formation académique."
"Nous ne pouvons pas attendre que le reste du monde reconnaisse nos succès et nos mérites. Nous devons, d'abord, les reconnaître nous-mêmes. Nous devons travailler tous ensemble, sans relâche, pour corriger la vision que porte le monde sur les femmes arabes.", a lancé Rania de Jordanie.