En quête de parrainages… où en sont les candidats à la présidentielle en France ?
À deux mois du premier tour, la campagne présidentielle commence à battre son plein en France. Beaucoup de candidats se sont déclarés pour la magistrature suprême mais pour la plupart d’entre eux, il reste encore à franchir l’obstacle des 500 signatures.
Afin d’éviter un trop-plein de candidatures, le système électoral français impose aux candidats d’être soutenus officiellement par au moins 500 élus locaux ou nationaux : députés, sénateurs, députés européens, conseillers départementaux et régionaux, maires… Des conditions strictes, y compris pour certains candidats connus et soutenus par une partie de l’opinion.
Lors des précédentes élections présidentielles, les représentants des principaux partis ainsi que de plus petits candidats avaient réussi à réunir les 500 signatures. Mais plusieurs d’entre eux font part de leurs difficultés cette année. Tour d’horizon de la situation des candidats à soixante jour du premier tour.
Le président sortant ne s’est pas encore déclaré officiellement mais sa candidature n’est plus qu'une question de jours. Le chef de l’État a en tout cas franchi sans difficulté l’écueil des signatures, avec 1050 soutiens validés au 10 février.
Investie par un parti (Les Républicains) qui compte de nombreux élus, Valérie Pécresse n’a guère eu de frayeurs et peut même s’enorgueillir d’avoir reçu le plus grand nombre de signatures, avec un total de 1249.
En grande difficulté dans les sondages, la maire de Paris investie par le Parti socialiste peut malgré tout compter sur le réseau d’élus que compte sa formation politique. Avec 790 soutiens, sa candidature à la présidentielle est désormais validée.
Candidate pour la troisième fois, la patronne du Rassemblement national ne bénéficie pour le moment que d’à peine plus de la moitié des signatures requises (274). Marine Le Pen a déclaré que la quête était plus compliquée cette année, entre la concurrence d’Éric Zemmour et la transparence imposée aux élus.
Malgré des sondages qui continuent de le placer en quatrième position, Éric Zemmour n’est pas encore assuré de pouvoir concourir à l’élection présidentielle. Il ne dispose que de 181 parrainages à date du 10 février et les élus semblent réticents à le soutenir publiquement.
Le candidat écologiste a déjà fait une bonne partie du chemin puisqu’il totalise 325 signatures. La bonne performance des Verts aux élections municipales de 2020 ne peut que l’aider dans sa quête.
Également candidat pour la troisième fois, le chef de file de la France insoumise peut compter pour le moment sur la moitié des soutiens nécessaires (258 précisément).
Moins haut que Mélenchon dans les sondages, le candidat du Parti communiste Fabien Roussel a cependant obtenu plus de soutiens d’élus à ce stade. Avec 381 parrainages, sa candidature est probable, aidée par ce qu’il reste d’élus communistes.
Le leader de Debout la France tente lui aussi une nouvelle fois sa chance, après sa participation aux élections de 2012 et 2017. Avec 280 signatures, sa candidature est encore possible, mais il a déclaré au Figaro que la recherche des parrainages n’avait « jamais été aussi difficile ».
Avec seulement 193 signatures, l’autre candidat eurosceptique n’est pas certain de pouvoir se présenter une seconde fois après sa tentative de 2017.
Figure populaire malgré des sondages extrêmement bas, élu d’expérience, Jean Lassalle peut se flatter d’avoir déjà recueilli 382 signatures. Sa deuxième candidature consécutive à l’Élysée est en bonne voie.
Avec 419 parrainages, Nathalie Arthaud est presque certaine de pouvoir de nouveau concourir pour la plus haute fonction de l’État. Il faut souligner que, malgré l’absence d’élus, le parti Lutte ouvrière est parvenu de nombreuses fois à recueillir les 500 soutiens requis.
On ne peut pas en dire autant de l’autre candidat d’extrême-gauche, Phlippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste), qui plafonne à 146 parrainages pour le moment et qui n’est pas assuré de pouvoir se présenter une nouvelle fois.
Récemment investie après sa victoire à la Primaire populaire de la gauche, Christiane Taubira est en grande difficulté, n’ayant reçu pour le moment que 47 soutiens. L’abondance des candidatures à gauche joue clairement en défaveur de la dernière arrivée.
La candidate du Parti animaliste Hélène Thouy a reçu 56 signatures, soit plus de 10% du total nécessaire pour une formation récente sur la scène politique. Le représentant de Révolution permanente, Anasse Kazib, en est déjà à 99. Par ailleurs, l’intellectuel libéral Gaspard Koenig (sur la photo) affiche 27 parrainages, soit autant que Georges Kuzmanovic, l’ancien bras droit de Jean-Luc Mélenchon. Aucun autre des candidats déclarés (y compris Florian Philippot) n’a recueilli plus de 10 signatures à ce stade.