Président du jury du Festival de Deauville, Benoît Magimel s'est fait dérober ses Césars lors d'un cambriolage
Benoît Magimel présidera le jury du 50ᵉ Festival du cinéma américain de Deauville qui s'ouvre ce vendredi 6 septembre. Une nomination qu'il a décrite comme un "honneur" dans un entretien avec Ouest France.
"Je rêve de jouer dans un western", a-t-il déclaré dans la même interview. Mais l'acteur français a récemment été sous les feux de l'actualité pour une tout autre raison...
En regagnant son domicile ce mardi 3 septembre, l'acteur s'est aperçu que ses trois statuettes des Césars avaient été dérobées par des cambrioleurs !
Le préjudice a été évalué à environ 80 000 euros pour les trois statues. Benoît Magimel a remporté le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2016 et deux Césars consécutifs du meilleur acteur en 2022 et 2023.
Figure emblématique du cinéma français à 50 ans, Benoît Magimel semble au firmament de sa carrière d'acteur. Redécouvrons en images comment l’un des comédiens les plus talentueux de sa génération en est arrivé là...
Tout a commencé à l’âge de 13 ans, en 1987, lorsque Benoît Magimel décroche le rôle d’un des enfants dans la comédie "La vie est un long fleuve tranquille", le premier film d’Étienne Chatiliez (sur la photo, pendant le tournage). Un succès inattendu pour un film dont le casting ne compte aucune vedette, et la première étape d’une brillante carrière pour Magimel.
Encore adolescent et déjà auréolé de son premier rôle, Magimel, alors âgé de seize ans, décide sur un coup de tête d’interrompre sa scolarité pour devenir acteur. Un choix audacieux mais payant !
Avant même ses 18 ans, le jeune comédien apparaît dans un second long-métrage en 1989 ainsi que dans plusieurs séries télévisées. Son physique et la qualité de son jeu le font rapidement remarquer dans l’univers du cinéma français.
Les années 1990 sont une période faste pour Benoît Magimel, qui obtient de nombreux rôles et tourne pour de grands réalisateurs. On peut citer son apparition dans "Une fille seule" de Benoît Jacquot, et dans "Les Voleurs" d’André Téchiné, avec Catherine Deneuve, qui lui vaut d’être nominé au César du meilleur espoir masculin en 1997.
Nouveau chouchou du public français, Magimel joue également de nombreux rôles sombres ou violents qui vont devenir, progressivement, sa marque de fabrique. Dans "Déjà mort" d’Olivier Dahan (à gauche sur la photo), on le voit aux côtés de Romain Duris sous les traits d’un jeune flambeur de la côte d’Azur, dans un drame dont l’engrenage sera fatal pour tous les protagonistes.
Benoît Magimel a été le compagnon de Juliette Binoche, avec laquelle il a eu sa fille aînée, Hannah. Les deux acteurs s’étaient rencontrés sur le tournage des "Enfants du siècle" (1999), qui dépeint la relation tumultueuse entre George Sand et Alfred de Musset, interprétés respectivement par Binoche et Magimel. Le couple s’est séparé en 2003.
Mais la prestation la plus mémorable de Benoît Magimel reste sans doute "La Pianiste" de Michael Haneke, sorti en 2001. L’histoire d’une musicienne sévère et torturée (interprétée par Isabelle Huppert), à Vienne, aimée passionnément d’un jeune homme joué par Magimel. Le film triomphe à Cannes, où l’acteur remporte le Prix d’interprétation masculine.
Ce rôle et d’autres prestations pour plusieurs grands réalisateurs ont permis à Benoît Magimel d’étoffer sa palette de comédien. En 2016, ‘Paris Match’ écrivait à son propos qu’il était un "acteur solide, de la trempe des Ventura, ces comédiens qui disent plus avec des silences qu’avec des mots". Mais ses performances dans des drames ont aussi révélé sa grande sensibilité.
Après le premier opus avec Vincent Cassel, Jean Reno fait cette fois équipe avec Magimel dans le second volet des "Rivières pourpres", intitulé "Les Anges de l’apocalypse". Le duo affronte Christopher Lee dans le cadre d’une enquête ténébreuse au cœur de la Lorraine.
Le saviez-vous ? Un premier projet de biopic sur le gangster de légende Jacques Mesrine devait être réalisé par Barbet Schroder. Alors que Vincent Cassel, qui interprétera le gangster quelques années plus tard, s’était désisté, le rôle avait été proposé à Magimel. Mais l’intéressé avait refusé en déclarant ne pas ressembler suffisamment au personnage.
Fidèle à son emploi habituel, Benoît Magimel continue à jouer dans des thrillers et des films d’action dans les années 2000. Mais il a aussi poursuivi le cinéma d’auteur, avec des apparitions remarquées dans "La Fille coupée en deux", l’un des derniers longs-métrages de Claude Chabrol, en 2007, puis l’année suivante dans l’adaptation du roman La possibilité d’une île de Michel Houellebecq, réalisée par l’écrivain lui-même.
À la même époque, Magimel a aussi été l’affiche aux côtés d’Albert Dupontel dans "L’Ennemi intime" de Florent-Emilio Siri (sur la photo). Ce film sur la guerre d’Algérie aborde des sujets douloureux comme la torture, la répression, le doute des militaires français et le rôle des harkis dans le conflit.
Malgré sa filmographie abondante et variée, Benoît Magimel a connu un passage à vide il y a une dizaine d’années. "Certains réalisateurs et producteurs ont pu renoncer à l’engager, en raison de ses sérieux problèmes d’addiction", a expliqué l’un de ses amis à ‘Paris Match’.
Un titre de film qui porte bien son nom dans le parcours de Benoît Magimel ! Alors qu’il traversait une passe difficile, la réalisatrice Emmanuelle Bercot lui fait confiance et lui confie le rôle de l’éducateur judiciaire d’un adolescent à problèmes. Un César du meilleur acteur dans un second rôle et un retour au premier plan pour Magimel.
Indépendamment de ses problèmes personnels, Benoît Magimel a connu une période riche ces dernières années. Toujours présent dans des films policiers ou d’action ("Le Convoi", "Carbone"), il a aussi interprété le producteur Paul Lederman dans le biopic sur Claude François, "Cloclo", de son ami Florent-Emilio Siri.
Après avoir été en couple avec l’actrice Nikita Lespinasse, avec laquelle il a eu sa deuxième fille, Benoît Magimel est depuis quelques années avec Margot Pelletier, qu’il a épousée en 2018. Une présence importante pour lui lorsqu’il a dû traverser des moments difficiles…
En mars 2016, l’acteur a été condamné par la justice pour avoir renversé une femme de 62 ans qui a dû être hospitalisée, alors qu’il conduisait sans permis. L’année suivante, après un autre fait divers au volant, il a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour possession de stupéfiants. Benoît Magimel a-t-il vaincu ses vieux démons ?
En 2022, Benoît Magimel a aussi partagé l’affiche avec Virginie Efira dans "Revoir Paris", un film sur les attentats qui ont ensanglanté la capitale française, sur le traumatisme et la résilience, mais aussi une "déclaration d’amour à la capitale" selon le magazine ‘Elle’. Avec une série de rôles où il a pu montrer l'étendue de son talent, Benoît Magimel fait plus que jamais partie des grands noms du cinéma français.
La même année, l'acteur a été primé pour son rôle dans "De son vivant" (2021) de l’une de ses réalisatrices fétiches, Emmanuelle Bercot. Sa prestation, qui enchaînait tous les états émotionnels liés à la maladie, avait été jugée bouleversante de sensibilité.
Une récompense pour le rôle exigeant d'un homme atteint d’un cancer en phase terminale, soutenu par sa mère jouée par Catherine Deneuve. Le projet avait nécessité une transformation physique pour l’acteur qui avait dû perdre 25 kilos en quelques mois, en suivant un régime draconien.
En 2023, Benoît Magimel a remporté le César du meilleur acteur pour la deuxième année consécutive, une première dans l’histoire de ce trophée. Il a été récompensé pour le rôle du Haut-Commissaire De Roller dans "Pacification" (2022), un film sur les essais nucléaires français en Polynésie. Une récompense méritée pour un comédien de grand talent !
La performance de Benoît Magimel a d'ailleurs été applaudie par 'Les Cahiers du cinéma' : "De Roller/Magimel s'avère une incroyable créature de jeu, un as de la palabre dont l'habile entregent s'exerce à coups de formules courtoises, une véritable hystérie des lieux communs débités avec éclat. Sous le vernis du consensus affiché, c'est toutefois la valse des doléances et des services, des prêtés pour des rendus, et en dernier recours le rapport de force, parfois lourd de menaces, qui se fait sentir."
Cette année, Benoit Magimel a été à l'affiche de "Rosalie", un long métrage de Stéphanie di Giusto, avec Nadia Tereszkiewicz. Inspiré de la vie de Clémentine Delait, ce film raconte l'histoire de Rosalie, une jeune femme des années 1870 en France, qui a la particularité d'être barbue. L'acteur y incarne Abel, le compagnon de Rosalie.
Monstre du cinéma français, Benoit Magimel a multiplié les tournages ces dernières années. Après cinq films sortis en 2022, on a pu le retrouver en 2023 dans "La Passion de Dodin Bouffant" aux côtés de son ex-compagne Juliette Binoche, et dans "Omar la fraise" avec Reda Kateb. Tous les réalisateurs se l'arrachent !
Malgré les épreuves de la vie, Benoit Magimel a toujours su remonter la pente grâce au cinéma. Passionné, il s'investit intensément pour donner vie à chaque personnage qu'il incarne. Un travail sans relâche, c'est peut-être cela, la clé de son succès !