Louis de Funès : l'un des acteurs préférés des Français

40 ans depuis sa disparition !
Deux parents espagnols
Une vocation précoce d’acteur
Une jeunesse turbulente
Comédien sous l’Occupation
Une série de seconds rôles
Mais une consécration tardive
L’acteur le plus drôle de France
Des succès décisifs
Le Gendarme de Saint-Tropez
La trilogie Fantômas avec Jean Marais
En duo avec Bourvil
De Funès et la politique
La Folie des grandeurs
Rabbi Jacob
Une sortie dans un contexte explosif
Un personnage de français moyen
Des succès à l’étranger
Une santé déclinante
L’Aile ou la Cuisse
Les adieux au cinéma
Passage à la mise en scène
Un César d’honneur
Disparu en 1983
Le roi du box-office
Toujours dans le cœur des Français
40 ans depuis sa disparition !

Il y a 40 ans, le 27 janvier 1983, Louis de Funès nous quittait. Cet acteur mythique, à la filmographie abondante (près de 500 films !), particulièrement reconnu pour son talent comique, est toujours aussi apprécié plusieurs décennies après sa disparition. Retour en images sur la vie incroyable d’un acteur-culte du cinéma français du XXe siècle !

Deux parents espagnols

Né le 31 juillet 1914 (le jour de l’assassinat de Jean Jaurès), Louis de Funès a eu deux parents venus d’Espagne au début du XXe siècle. Avocat de formation, son père Carlos a été diamantaire en France avant de fuir au Venezuela en faisant croire qu'il s'était donné la mort. L’acteur a dit de sa mère Leonor qu’elle avait été son premier professeur de comédie.

Une vocation précoce d’acteur

La vocation de comédien vient d’ailleurs rapidement au jeune Louis. Élève médiocre et indiscipliné, il s’amuse à faire rire ses camarades de classe et fait ses premiers pas sur les planches à l’adolescence. En 1932, celui qui jouera plus tard le gendarme Cruchot entre à l’École technique de photographie et de cinéma, à Paris.

Une jeunesse turbulente

Mais la jeunesse de Louis de Funès est très agitée. Exclu de son école de cinéma pour incendie volontaire, il multiplie les petits boulots dont il se fait systématiquement renvoyer. Une mentalité de trublion qu’on retrouvera plus tard dans ses films !

Comédien sous l’Occupation

Déclaré inapte au combat, De Funès n’est pas envoyé au front lorsque la guerre éclate en 1939. Sous l’Occupation, il décide de devenir comédien de façon définitive, entre au Cours Simon en 1942 et décroche ses premiers rôles au théâtre avant même la fin de la guerre.

Une série de seconds rôles

Louis de Funès apparait pour la première fois au cinéma en 1945 dans « La Tentation de Barbizon ». Dans les années qui suivent la guerre, il multiplie les seconds rôles, interprétant parfois plusieurs personnages du même film, comme dans « Du Guesclin » (1948).

Mais une consécration tardive

Mais l’acteur trentenaire reste longtemps cantonné à des rôles mineurs, la consécration ne lui venant que plus tardivement. Il tourne plusieurs fois avec Sacha Guitry au début des années 1950 et connaît un premier succès en 1956 en jouant le rôle d’un épicier du marché noir dans « La Traversée de Paris », aux côtés de Jean Gabin et Bourvil.

L’acteur le plus drôle de France

Avec ou sans moustache, Louis de Funès commence à se faire remarquer de la critique et gagne le Grand Prix du rire en 1957 pour sa prestation dans « Comme un cheveu sur la soupe ». La même année, son rôle de braconnier qui échappe toujours au garde-chasse dans « Ni vu, ni connu » lui vaut d’être désigné comme « l’acteur le plus drôle de France » par ‘France Dimanche’.

Des succès décisifs

Mais ce sont plusieurs rôles décisifs qui vont imposer Louis de Funès sur le devant de la scène au tournant des années 1960 : la pièce « Oscar » qu’il joue au théâtre et la comédie « Pouic-Pouic » (1963) réalisée par Jean Girault, pour lequel il jouera dans plus de dix films.

Le Gendarme de Saint-Tropez

Acteur désormais connu et très apprécié du grand public, Louis de Funès découvre alors l’un de ses rôles les plus célèbres : celui du gendarme Cruchot dans la série de films sur les gendarmes de Saint-Tropez. Un total de six longs métrages étalés entre 1964 et 1982, qui continuent de faire rire aujourd’hui.

La trilogie Fantômas avec Jean Marais

De Funès se fait également remarquer en interprétant le rôle du commissaire Juve dans la trilogie « Fantômas » au milieu des années 1960. Alors que Jean Marais qui tient le double rôle du journaliste Fandor et du criminel Fantômas était en tête d’affiche, la performance éblouissante de Louis de Funès l’a éclipsé et a relégué tous les autres acteurs au second plan.

En duo avec Bourvil

Louis de Funès est également très connu pour ses rôles en duo avec Bourvil dans « Le Corniaud » (1965) et surtout dans « La Grande Vadrouille » (1966), une comédie très enlevée qui se déroule dans la France occupée et qui attire le nombre record de 17 millions de spectateurs en salles. Il faut dire que les caractères opposés de Bourvil et Funès étaient très complémentaires !

De Funès et la politique

Gaulliste convaincu et catholique, Louis de Funès se montre sympathisant du mouvement de jeunesse en mai 1968 tout en redoutant de possibles débordements. Peu engagé politiquement, proche de personnalités de gauche comme Georges Marchais, il soutient malgré tout Valéry Giscard d’Estaing contre François Mitterrand en 1981 avec Brigitte Bardot et Alain Delon.

La Folie des grandeurs

Louis de Funès et Bourvil étaient censés se retrouver en 1971 pour « La Folie des grandeurs », une comédie avec pour décor l’Espagne du XVIIe siècle. Mais le décès de ce dernier a conduit à son remplacement par une autre star de l’époque, Yves Montand. Un nouveau succès pour De Funès, décidément omniprésent dans les salles françaises.

Rabbi Jacob

Deux ans après, Louis de Funès apparaît dans un autre de ses rôles restés dans toutes les mémoires, celui de Victor Pivert dans « Les Aventures de Rabbi Jacob ». Certains passages, comme celui où l’acteur est pris dans du chewing-gum, font partie des plus célèbres du cinéma français.

Une sortie dans un contexte explosif

Cette comédie souhaitait faire passer un message humaniste de tolérance dans un contexte de montée de l’antisémitisme et de tensions entre Israël et les pays arabes. Mais le film sort alors que la guerre du Kippour vient d’éclater au Proche-Orient et des rumeurs d’attentat émaillent la première projection. Un avion sera d’ailleurs détourné le jour-même pour protester contre la sortie du film, tandis que Louis de Funès sera quelques temps sous protection policière.

Un personnage de français moyen

Tout au long de sa carrière, Louis de Funès s’est distingué à travers un personnage de français moyen, colérique, souvent mesquin et intéressé, mais doué d’une répartie et d’une aptitude comique exceptionnelles. Un personnage auquel le public français de la fin des Trente Glorieuses a pu s’identifier.

Des succès à l’étranger

Icône absolue en France, l’acteur a connu des succès plus modestes à l’étranger, sauf en URSS où ses films sont diffusés malgré la censure. Mais « Rabbi Jacob » a fait une percée outre-Atlantique, étant même nominé pour un Golden Globe en 1975.

Une santé déclinante

Constamment sur les planches ou en tournage, Louis de Funès ne se ménage pas et sa santé s’en ressent. L’acteur fait plusieurs infarctus, renonce au théâtre à cause du rythme trop soutenu des représentations et doit être suivi régulièrement pour chaque tournage à la fin des années 1970. En effet, l’annulation d’un film en cas de décès ou d’accident aurait coûté trop cher aux compagnies d’assurance.

L’Aile ou la Cuisse

Mais le comédien préféré des Français obtient quelques derniers succès à la fin des années 1970, comme « L’Aile ou la Cuisse » (1976) où il incarne un critique gastronomique qui défend la cuisine traditionnelle face à la montée de l’alimentation industrielle. Un personnage qui évolue en équipe avec son fils, joué par un jeune humoriste en pleine ascension : Coluche.

Les adieux au cinéma

Sur le conseil de ses médecins, Louis de Funès tourne moins et retrouve un rythme plus normal dans les dernières années de sa vie. Bien qu’affaibli, il apparaît tout de même dans « Le Gendarme et les Gendarmettes », le sixième volet des gendarmes de Saint-Tropez, en 1982. Et il avait été pressenti pour jouer dans la célèbre comédie « Papy fait de la résistance ».

Passage à la mise en scène

Son rythme réduit en tant qu’acteur permet aussi à Louis de Funès de réaliser l’un de ses rêves : passer à la mise en scène. Désireux de monter au théâtre « L’Avare » de Molière dont il a souvent joué le rôle principal, il réalise finalement une adaptation de la célèbre pièce au cinéma.

Un César d’honneur

Peu récompensé malgré son immense succès populaire, Louis de Funès a reçu un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 1980. Une récompense méritée pour un acteur au talent unique, qui a fait rire des générations de Français.

Disparu en 1983

Après un nouvel infarctus, Louis de Funès décède à l’hôpital le 27 janvier 1983, à l’âge de 68 ans. Avec lui disparaît l’une des gloires du cinéma français d’après-guerre.

Le roi du box-office

Louis de Funès est l’un des acteurs français qui a connu le plus de succès au box-office. Outre le phénoménal succès de « La Grande Vadrouille », « Le Corniaud » avait atteint près de 12 millions d’entrées et « Le Gendarme de Saint-Tropez » 7,8 millions.

Toujours dans le cœur des Français

Acteur populaire et comique au style inimitable, Louis de Funès reste très présent dans le cœur du public français, même 40 ans après son décès prématuré. En 2015, un sondage réalisé par BVA le classait encore comme acteur préféré des Français. Saluons la mémoire d’un comédien éternel et irremplaçable !

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