30 ans des Vieilles Charrues : retour sur 30 concerts mémorables du festival
30 ans déjà que les Vieilles Charrues remuent la Bretagne. Les 14, 15, 16 et 17 juillet, le festival fête son trentième anniversaire. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des plus gros festivals de France. Et comme tous les ans, il y a un thème. Cette année, ce sera “Back to the 90's” - retour aux années 90’s -. Au programme ? Angèle, Clara Luciani, Midnight Oi, Orelsan et en tête d’affiche, Stromae, entre autres.
Tout commence en 1992, quand 1992, "une dizaine d'étudiants et pions attirent 500 convives près de Carhaix (Finistère) pour une kermesse sans prétention musicale", avec "grillade de bison" et "lancer de botte", retrace La Dépêche. Mais l'équipe s'est "faite bluffer par un public toujours plus nombreux" jusqu'à atteindre 280.000 entrées en quatre jours, dit Jean-Luc Martin, président bénévole du festival.
Johnny Hallyday, Ramstein, Beck, Aznavour, Snoop Dogg... La liste des artistes qui sont passés aux Veilles Charrues est interminable. Mais pour les 30 ans du festival, on vous a préparé une sélection des 30 concerts les plus grandioses de ces 30 dernières années !
En 1997, le festival n’en était encore qu’à ses débuts. La star mondiale Jales Brown est annoncée pour la clôturer. Après une série de péripéties qui mettent l’artiste en retard, il réussit finalement à rejoindre le festival. Mais quand il arrive, il commence à mettre une paire de gifles à tous ses musiciens présents, qui se seraient perdus. Il aurait trop bu durant son déjeuner à Charles-de-Gaulle. Après avoir refusé de chanter, il finit par monter sur scène pour mettre le feu à la scène.
“C’était son producteur Jean-Claude Camus qui nous avait contactés, pour nous dire que Johnny Hallyday aimerait venir jouer aux Vieilles Charrues”, raconte Jean-Jacques Toux, programmateur et figure historique du festival. La scène a spécialement été aménagée pour lui. Sans compter que depuis cette année-là, prévue pour Johnny, le festival commence le jeudi. Une centaine de personnes a été embauchée juste pour sa venue.
"C’était dantesque, Sur scène, c’était une vraie bête, il y avait quelque chose d’animal dans son show, de très fort, un mélange chez les spectateurs, entre le public “Charrues” et les fans de Johnny, qui avaient fait le déplacement juste pour lui, et tout le monde chantait ses textes par cœur", s’émeut Jean-Jacques Toux.
Ha, Ben et sa guitare... Pour les fans, ces simples mots veulent tout dire. Habitué des festivals et des Vieilles Charrues, chacune des représentations de Ben Harper est un univers à elle seule. Le tout sans fausse note."Toujours aussi à l'aise au manche de sa six cordes, le Californien mêle classe et virtuosité. Une virtuosité qui permet de belles envolées lyriques ou rythmiques", pour Ouest France.
"C'est grand d'être ici pour un petit homme", se réjouit-il lors de sa première représentation, selon Le Télégramme. "Ça fait plaisir de traverser toute une vie et de se dire qu'on peut encore remuer tout un public, en particulier les jeunes", dit-il encore. "Devant cette tapisserie humaine, on se sent tout petit... mais souriant".
8 000 personnes attendent "Le Boss". “Bonsoir Carhaix, c'est bon d'être là avec vous. Nous sommes ici pour la musique !”, lance-t-il en français au public, comme le raconte l’Humanité. Accompagné de son groupe, The E-Street Band, le concert est mené à “un train d'enfer”, selon le journal. Bruce Springsteen, demi Dieu aux yeux de ses fans, enchaîne les succès : “Badlands”, “Tenth Avenue”, “The River” ou “Born to Run”.
Des lance-flammes et de la pyrotechnie, le groupe de métal allemand offre un show jamais vu encore au festival. Selon Paul Landers, l’un des guitaristes iconique du groupe, “l'accueil est toujours... énorme. Je dirais que curieusement les Français sont les meilleurs Allemands !”. Le groupe avoue apprécier jouer dans des festivals généralistes, contrairement à l'Hellfest, pour pouvoir découvrir d’autres groupes. Peut-être aussi un peu pour s’assurer qu’ils sont toujours ceux qui proposent les prestations scéniques les plus énergiques ?
Le guitariste, pape du rock latino, reprend quelques chansons de son dernier album, "Shape shifter". Mais il enflamme aussi la scène avec ses tubes historiques, tels que "Black magic woman".
Depuis quelques années, on se demandait ce qui se tramait. "Quand on a su qu’il y avait une sortie d’album, ça nous a excités", raconte Jean-Jacques Toux, à Ouest France. Stromae est déjà venu à deux reprises à Carhaix. La première, en 2011, "ç'avait été dingue. Il était venu la veille et avait même participé au tirer de charrue". Puis en 2014, devenu superstar, "il a été énormissime. Il y a eu un emballement dingue. Tout le monde voulait le voir. C’était un des plus beaux concerts jamais vus aux Charrues. Aujourd’hui, c’est une tête d’affiche internationale". Le concert de 2022 risque donc d'être d'autant plus mémorable...
Motörhead est connu pour être le groupe qui joue le plus fort au monde. Pour résumer le concert, on n'a pas trouvé mieux qu’un article de l’époque de L’Obs : "Explosion des bouchons de cérumen, sono à transformer les minauderies de Carla Bruni en imitations de Pavarotti, mais authentique rock puissant avec cette inimitable voix trempée dans le verre pilé, le goudron et le Jack Daniels. Les BB Brunes en sont partis se faire greffer des poils au menton".
1995, c’est l’année de la première édition du festival. Les Blues Brothers sont les premières stars à participer à l’événement. D’ailleurs, dix des membres de l’association qui organise le festival contractent un prêt étudiant pour financer leur cachet. L'organisation est débordée devant le succès de leur prestation.
“L’Iguane” s’est produit quatre fois au festival. Évidemment, il montre le torse. En 2019, il ouvre le concert avec “Passenger” et “Lust for Live” : de quoi montrer au public qui est le patron. Punk for life.
Le festival a largement gagné en notoriété en 1999. Il devient donc plus facile d'inviter les artistes les plus célèbres du moment. À l'image de Eagle Eye Cherry, que tout le monde connaît pour son "Save Tonight".
Les Vieilles Charrues sont aussi connues pour accueillir à la fois de la musique dite "mainstream", rock et pop, mais aussi de la musique dite "du monde". Ainsi, le public de 1999 a eu la chance infinie d'entendre la "Saudade" de la "Diva aux pieds nus" cap-verdienne.
"L'ange blond surdoué de Los Angeles" pour reprendre Le Parisien, entre en scène sous un tonnerre d'applaudissements. Il retire son ciré turquoise à capuche, puis il se promène tranquillement d'un style à l'autre : ballade, rock, funk, folk revisité. "Il virevolte comme un diable qui sortirait de sa boîte à musique. Une heure vingt de maestria, propre à réveiller un public pourtant groggy par trois jours de concerts, de soleil et de fête ininterrompue".
"Allez allez, on se donne tous la main, maintenant, c'est l'heure de la farandole", lance le groupe au public. "Les Massilia sound system, n'ont pas leur pareille dès qu'il s'agit de chauffer le public", commente Le Télégramme. Bien qu'ils soient les derniers à passer, le dimanche soir, ils réussissent un "mélange explosif de joie communicative et de chanson engagée", qui plaît toujours au public.
“Je sais que Carhaix est le plus gros de France. Nous sommes fiers d'y être, car l'argent dégagé va à des causes sociales ou des projets locaux. Vienne est plus petit, mais c'était aussi l'idée de cette tournée : jouer dans des endroits où nous n'étions jamais allés”, confie le chanteur au Parisien. La prestation de ce groupe de légende rassemble près de 160 000 personnes.
Le groupe joue l’essentiel des titres de leur carrière post Joy Division : "Bizarre Love Triangle", "Confusion", "Thieves Like Us", ou "True Faith". Évidemment, ils jouent aussi les succès du temps de Ian Curtis avec "Love Will Tear Us Apart", "Ceremony", et "She's Lost Control". Et en rappel ? “Blue Monday”, bien sûr.
"C’est la première fois que je voyais quelqu’un d’aussi pro", raconte Jérôme Tréhorel, directeur des Vieilles Charrues, à Ouest France. Ce soir-là, tout le monde chante. Car, il n'y a aucun doute, Aznavour a touché toutes les générations. "On nous avait dit qu’il ne faisait jamais de rappel et qu’il n’en ferait pas. Et finalement, à la sortie du concert, il est remonté sur scène et a refait une chanson. On s’est tout regardé, on n’y croyait pas", raconte encore le directeur.
"C'est le plus beau concert de notre vie" lance Diam's en 2010. Selon le Télégramme, "les ados avaient pris le pouvoir, ravis d'approcher de près la figure de proue d'un certain hip-hop". Mais le concert de 2006 était bien mieux, d'après le journal. À l'époque, "sa fraîcheur et son message", avait touché toute une génération, quand elle évoquait l'injustice, la pauvreté, l'enfance ou la lutte contre le racisme.
Un show électrique de Mr Oizo, l'homme aux plumes multisonores.
Le groupe de métal français était invité surprise de l’édition. Et quel invité ! "On ne savait pas que les Vieilles Charrues programmaient ce genre de musique, c’est plutôt audacieux de leur part", se réjouit le groupe dans Le Télégramme. Mais le show est d’une rare puissance sonore. Si brutal que le groupe perd 90 % des spectateurs en cours de route... Et oui, la puissance musicale, tout le monde ne la supporte pas de la même façon.
La légende du rap américain était présente en 2011. Flow incomparable, rythmiques soul et hip-hop et un show comme à son habitude enflammé, le Dogg a définitivement du chien.
70 000 personnes sont venues applaudir la star interplanétaire. "Avec la générosité et la simplicité qui le caractérisent, Sting a offert un concert grandiose et une playlist de tubes qui a ravi un public conquis", décrit France Info. L'ex-chanteur de Police a enchainé ses tubes des années 1980, avant d'enchaîner avec ses titres récents.
À 67 ans, le monstre sacré du rock donne un concert digne de sa légende. Les organisateurs espéraient ce moment depuis 15 ans. "Parmi eux, de nombreux fans bien sûr, mais aussi un public plus jeune curieux de découvrir cette légende du rock", raconte France Info. Chapeau sur la tête, il donne le ton avec une version de quatorze minutes de "Love and only love". Pendant 2 h 20 de concert, il interprète ses plus gros succès des seventies. Parmi ceux-là, "Heart of Gold", plus grand succès de Neil Young.
Selon les organisateurs du festival, si les musiciens ne sont que deux, ils font "du raffut comme quatre", disent-ils à France 3. Le show, à l'américaine, est monté crescendo. "Mais après une vingtaine de minutes, les guitares et la batterie se sont mises à cracher. Les Américains ont égrené leurs tubes à un rythme effréné et le public s'est enflammé. Le premier gros frisson des Vieilles Charrues 2014 est venu tout droit de l'Ohio", selon Ouest France.
Longue veste bleue avec "Madman across the water" écrit en paillettes d'argent dans le dos, référence à l'un de ses albums, Sir Elton John, prouve encore une fois sa "virtuosité", commente France Info. Il enchaîne les tubes devant presque 60.000 personnes."Elton John termine debout, pour un salut bras tendus et poings fermés. Mais c'est le final qui fait chavirer la foule, qui danse, chante et tend les bras au ciel sur des titres endiablés comme "I'm still standing" ou "Saturday night's alright".
"Le crooner a alterné les Boogies Woogies, madison, les rock et les slows", selon France 3 Régions. Toutes les générations étaient là encore présentes pour écouter ses plus gros hits, que l'on connaît tous par cœur.
C'est sans doute un des concerts les plus attendus de l'histoire du festival. Le groupe interprète des morceaux issus de ses différentes périodes, notamment des extraits de "Demon Days", "Dirty Harry et "Plastic Beach", "On Melancholy Hill", ou "Stylo", résume France Info. Et comme toujours, personnages animés et musiciens bien réels assurent le spectacle ensemble.
Robert Plant, ancien chanteur de Led Zeppelin, "n'a pas pris une ride et a assuré dans un registre moins rock, plus rythm'blues", à en croire Ouest France. "Robert Plant ne s'est pas planté, appuyé par des musiciens qui connaissent le métier".
Initialement, Céline était prévue pour l’édition de 2020. Mais, pandémie oblige, le festival a été annulé. En 2021, la jauge était restreinte. En 2022, elle ne sera pas en Europe. Elle sera donc à Carhaix le jeudi 13 juillet 2023. Les places risquent de se vendre à la vitesse de la lumière…