100 ans de Pierre Cardin : itinéraire d'un génie du prêt-à-porter

Joyeux anniversaire
Un touche-à-tout
Né en Italie
Débuts à Saint-Étienne
La robe bulle
Le costume Mao
Premier défilé de prêt-à-porter au Printemps
Des vêtements grand public
Succès mondial
Coups médiatiques
Propriétaire du Maxim's
500 licences
Se rendre accessible
Il est partout
Rejeté par ses pairs
200 000 personnes employées
Académie française des Beaux-Arts
Passionné d’art
Dernière collection
Baisser de rideau
Icône
Joyeux anniversaire

Pierre Cardin aurait fêté le 2 juillet 2022 ses 100 ans. Et non, Pierre Cardin, ce n’est pas seulement une marque de caleçons ou le prénom que lui donne la mère de Marty dans “Retour vers le futur”…

Un touche-à-tout

Vous avez forcément déjà entendu ce nom. Mais saviez-vous que Pierre Cardin a régné sur un véritable empire ? De la haute couture au prêt-à-porter, en passant par une collection de meubles, Cardin est un véritable touche-à-tout. Retour sur son parcours.

Né en Italie

Pietro Costante Cardini est né le 2 juillet 1922 à Sant’Andrea di Barbarana, près de Trévise, en Italie. Il est le plus jeune de la fratrie de six enfants. Ses parents, des paysans ruinés par la guerre, s’installent en France au milieu des années 1920.

Débuts à Saint-Étienne

Depuis son plus jeune âge, le petit Pietro est fasciné par la mode. Il commence à travailler comme apprenti chez un tailleur à Saint-Étienne, puis à Vichy. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale qu’il décide de tenter sa chance à Paris.

"La Belle et la Bête"

Son premier poste, il l’obtient chez Jeanne Paquin, maison de couture parisienne. En 1945, les choses sérieuses commencent : il participe à la réalisation des costumes du film "La Belle et la Bête" de Jean Cocteau. Par la suite, le réalisateur fera souvent appel à ses services, comme pour le film "Orphée".

"Chapeau Melon et bottes de cuir"

En 1946, il devient le premier tailleur de la maison Dior, où il travaille pendant trois ans. Puis, en 1950, il rachète la maison Pascaud, spécialiste de costumes de scène, pour y créer sa propre maison de couture. Ainsi, il crée les costumes de "La princesse de Clèves", de Jean Delannoy, en 1961. Mais il dessine aussi les costumes du personnage John Steed de la série "Chapeau Melon et bottes de cuir", en 1967.

La robe bulle

1953 est une grande année pour Pierre Cardin, qui présente sa première collection. Cette dernière est notamment composée de tailleurs et de la robe bulle, ses deux pièces fétiches.

Le costume Mao

En 1954, il inaugure sa première boutique, rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris. Puis, en 1957, il intègre la Chambre syndicale de la couture. Il part ensuite pour le Japon. Ce voyage va lui inspirer de nombreux modèles et plus spécialement le costume Mao. C’est alors que le mannequin japonais Hiroko Matsumoto devient alors son égérie.

Premier défilé de prêt-à-porter au Printemps

En 1959, Pierre Cardin organise le premier défilé de prêt-à-porter dans un grand magasin, au Printemps. Il a réussi à imposer son style futuriste dans ses créations.

Des vêtements grand public

Le créateur veut proposer des vêtements accessibles au grand public. Cette initiative provoque un tollé dans le milieu de la haute couture.

Succès mondial

En 1960, il crée une ligne de prêt-à-porter pour hommes. Il révolutionne ainsi la mode masculine. Il commence aussi à créer des vêtements pour enfants et ouvre un magasin en 1968. Dès les années 1970, son prêt-à-porter se diffuse partout dans le monde.

Coups médiatiques

Dans ces années-là, sa ligne masculine s’exporte jusqu'aux États-Unis. On parle des lignes féminines partout dans le monde. Pour se faire remarquer, il organise d’ailleurs plusieurs coups médiatiques : un défilé dans le désert de Gobi ou un autre sur la place Rouge de Moscou. Des boutiques fleurissent dans de nombreux pays dès les années 1980.

Propriétaire du Maxim's

En 1981, il devient également le propriétaire du restaurant Maxim's à Paris. Homme d’affaire hors pair, il lance aussi plusieurs parfums, une ligne de maquillage ou encore des magazines.

500 licences

Dans les années 1980, son nombre de licences est estimé à plus de 500. Il est partout dans la couture et la création. Irrémédiablement, la perte d'identité se fait sentir.

Se rendre accessible

Pierre Cardin veut développer et rendre ses créations accessibles. Il dessine, les industriels fabriquent puis lui reversent des pourcentages sur les ventes, sa signature constituant ainsi la politique de développement de sa marque.

Il est partout

Il exploite ce système de production au maximum. C’est ce qui lui permet d’adapter son concept au marché. Il devient ainsi le premier au monde en nombre de licences ainsi qu’en volume de ventes. Du textile aux arts de la table, en passant par l'eau minérale, les poêles à frire, les vélos, les sacs en plastique, les briquets ou les tringles à rideaux.

Rejeté par ses pairs

Mais à trop se diversifier, on perd en qualité. Ses pairs ne le soutiennent plus, estimant qu’il n’a plus rien à voir avec la couture ou le luxe. Car au fil des années, les grandes maisons de luxe comme Saint Laurent, Gucci, ou Dior ont elles, au contraire, réduit leurs licences pour maintenir un niveau de gamme élevé.

200 000 personnes employées

À son apogée, son système commercial employait 200 000 personnes et disposait d’un chiffre d'affaires de dix milliards de francs, soit environ 1,5 milliard d'euros.

Académie française des Beaux-Arts

En 1992, Pierre Cardin est le premier couturier élu à l’Académie française des Beaux-Arts.

Passionné d’art

Ce passionné d’art transforme aussi le théâtre des Ambassadeurs à Paris pour y créer l’Espace Pierre Cardin en 1971. Il en fait également un lieu d’exposition, où de nombreux artistes venus du monde entier se produiront ou exposeront leurs œuvres. Mais en 2016, la mairie de Paris décide de ne pas renouveler la concession du lieu à Pierre Cardin. Il a aussi, par ailleurs, restauré le château du marquis de Sade, à Lacoste dans le Vaucluse, pour y fonder un festival d’art lyrique et de théâtre.

Dernière collection

En juillet 2016, à l’âge de 94 ans, il revient avec une nouvelle collection, sa dernière, présentée à Bonnieux dans le Vaucluse.

Baisser de rideau

Le 29 décembre 2020, Pierre Cardin meurt à l'âge de 98 ans. Le 2 janvier 2021, il est inhumé au cimetière de Montmartre à côté de son compagnon André Oliver.

Icône

On se souviendra de lui comme celui qui a popularisé le prêt-à-porter français dans le monde. Sans oublier évidemment, son iconique marque de caleçon que l’on retrouve encore aujourd’hui !

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