"Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu" : flop intégral ou locomotive du cinéma français ?

Le cinquième volet des aventures d’Astérix
Une énorme production
Et un casting de choix
L’avertissement de Guillaume Canet
Des enjeux économiques importants
7 à 8 millions d’entrées ?
Un pari pour Pathé Films
Les attentes des exploitants
Un très bon démarrage en salles
Mais un box-office finalement décevant
Une critique sans concession
Une promotion indigne ?
La prestation de Gilles Lellouche saluée
Les spectateurs encore plus sévères
Des résultats décevants à l’étranger
Un succès dépendant du marché français ?
La force de la franchise Astérix
Le cinquième volet des aventures d’Astérix

Six semaines après la sortie d’« Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu », quel bilan peut-on déjà tirer du cinquième volet filmé des aventures du célèbre héros gaulois ? Ce nouvel opus réalisé par Guillaume Canet a suscité d’énormes attentes mais n’a pas non plus été épargné par la critique. Un premier bilan en images.

Une énorme production

Le réalisateur a vu les choses en grand pour « son » Astérix, avec un budget total d’environ 66 millions d’euros qui en a fait l’un des films les plus coûteux de l’histoire du cinéma français – et le deuxième plus cher de la franchise après « Astérix aux Jeux Olympiques » en 2008.

Et un casting de choix

Le coût du film doit beaucoup au casting XXL que Guillaume Canet s’est adjugé. Reprenant lui-même le rôle d’Astérix, il a réuni Marion Cotillard (Cléopâtre), Gilles Lellouche (Obélix), Vincent Cassel (César) et Pierre Richard (Panoramix). Sans oublier de nombreuses stars du showbiz comme Orelsan, Angèle, Zlatan Ibrahimovic ou les youtubeurs Mcfly et Carlito.

L’avertissement de Guillaume Canet

À l’occasion de la sortie du film, Guillaume Canet avait mis en garde le public : si les spectateurs n’étaient pas assez nombreux en salles, la production ne serait pas rentable, ce qui serait selon lui préjudiciable à l’ensemble du cinéma français. Une déclaration qui a été critiquée et dont il n’est pas certain qu’elle soit le meilleur moyen d’attirer les foules.

Des enjeux économiques importants

Il faut dire que les enjeux économiques du dernier Astérix sont particulièrement importants. « Quand on travaille sur Astérix, les espoirs sont toujours très élevés », a déclaré aux ‘Échos’ Ardavan Safaee, le président de Pathé Films qui a assuré la production. Mais le producteur se méfie des comparaisons avec les précédents, « le Covid ayant rebattu les cartes sur la capacité des films à faire des entrées ».

7 à 8 millions d’entrées ?

Selon un professionnel du secteur cité anonymement par ‘Les Échos’, un objectif de 7 à 8 millions d’entrées en France est crédible. Un pari encore loin d’être remporté un mois et demi après la sortie en salles.

Un pari pour Pathé Films

Pour la société de production qui a financé une grande partie du film et qui en assure également la distribution, Astérix constitue un enjeu important. « C'est un de nos deux grands paris de l'année, avec les deux films "Les Trois Mousquetaires" », a indiqué Ardavan Safaee.

Les attentes des exploitants

Comme l’a souligné Marc-Olivier Sebbag, le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français, cité par ‘Les Échos’, Astérix est « le premier film de très grande ampleur en 2023 ». Il est donc « extrêmement attendu par les exploitants et l'ensemble de la profession ».

Un très bon démarrage en salles

Alors, le succès a-t-il été à la hauteur des attentes de la production et du réalisateur ? « Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu » a cumulé 1 882 686 entrées en France au bout d’une semaine, soit le meilleur démarrage pour un film français depuis 2008.

Mais un box-office finalement décevant

Mais après un million d’entrées supplémentaires pendant la deuxième semaine, la fréquentation a marqué le pas et le nouvel « Astérix » n’avait atteint que 4,3 millions d’entrées au bout de cinq semaines en salles. Un chiffre élevé dans l’absolu mais décevant par rapport au budget et aux attentes autour du film.

Une critique sans concession

Il faut dire que la réalisation de Guillaume Canet n’a pas été épargnée par la critique. Charlotte Lipinska de ‘Vogue’ a dénoncé « des comédiens en roue libre totale, avec une succession de sketchs qui ne tient pas la route et qui ne permet pas de faire un bon scénario », ainsi qu’un « faux rythme » tout au long du film.

Une promotion indigne ?

Nicolas Schaller de ‘L’Obs’ a critiqué de son côté une « promotion assez indigne de Guillaume Canet qui en a appelé à la responsabilité des spectateurs qui, s'ils n'allaient pas voir son film, compromettraient dangereusement l'avenir du cinéma français ». Il a ajouté que « pendant deux mois, les salles Pathé réservent la plupart de leurs écrans à Astérix, ce qui donne très peu de place pendant ce temps-là aux petits films qui ne peuvent pas sortir. »

La prestation de Gilles Lellouche saluée

La prestation de Gilles Lellouche, qui avait la lourde tâche de succéder à Gérard Depardieu dans le rôle d’Obélix, a en revanche été saluée. Mais la critique presse a été globalement mauvaise, avec une moyenne de 2,4 sur 5, sur 39 critiques recensées par ‘Allociné’.

Les spectateurs encore plus sévères

Mais les spectateurs qui sont allés voir le film l’ont jugé encore plus sévèrement, avec une moyenne de 1,9 sur 5, sur plus de 11 000 notes en date du 15 mars 2023. Un chiffre qui relativise encore davantage le succès en demi-teinte au box-office.

Des résultats décevants à l’étranger

Malgré la popularité du héros gaulois à l’étranger, les résultats d’« Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu » ont été aussi décevants hors des frontières françaises, avec seulement 1 364 073 entrées en cinq semaines dans l’ensemble des autres pays où il est sorti. Une tuile pour une production dont une partie des dépenses est censée être couverte par les ventes à l’export.

Un succès dépendant du marché français ?

Ardavan Safaee a rappelé que la plateforme américaine Netflix distribue le film aux États-Unis, dans les pays anglo-saxons et en Amérique latine. Mais il a admis que les producteurs étaient « très exposés à la réussite du film en France ».

La force de la franchise Astérix

Quoi qu’il en soit, Astérix reste l’une des franchises les plus vendeuses du cinéma français, avec « Taxi » ou « OSS 117 ». À vous de juger si le cinquième épisode filmé des aventures d’Astérix est digne de ses prédécesseurs !

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