La découverte d'une nouvelle protéine pourrait révolutionner la recherche sur l'obésité
Selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l'université de Boston, la découverte d'une protéine jusqu'alors inconnue pourrait bientôt aider les médecins et les professionnels de la santé à lutter contre le taux croissant d'obésité dans le monde.
Entre 1975 et 2016, la proportion de personnes obèses a presque triplé au niveau mondial. Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que plus de 1,9 milliard d'adultes étaient en surpoids.
Toujours selon l'OMS, 650 millions de personnes sont obèses.
Il s'agit d'un grave problème de santé publique et représente une charge considérable pour les gouvernements, car ces pathologies peuvent être liées à un large éventail de troubles comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires.
Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, le surpoids et l'obésité peuvent entraîner une augmentation de la mortalité toutes causes confondues, de l'hypertension artérielle, de l'hypercholestérolémie, des maladies coronariennes, du diabète de type 2, des accidents vasculaires cérébraux et de bien d'autres problèmes.
Heureusement, un groupe de chercheurs de l'université de Boston a identifié une nouvelle molécule de signalisation, présente dans l'organisme, qui pourrait aider les scientifiques à mieux comprendre les mécanismes et qui permettrait d'expliquer pourquoi certaines personnes sont sujettes à l'obésité et, éventuellement, à la contrôler.
La molécule de signalisation n'est autre qu'une protéine pouvant être "influencée" par des médicaments. MINAR2 a été découverte en 2020 par le professeur de pathologie Nader Rahimi.
"Cette découverte peut aider à comprendre de nouveaux aspects des mécanismes de l'obésité et du diabète, ce qui pourrait conduire au développement de nouvelles thérapies pour la prévention et le traitement de ces maladies", a déclaré Nader Rahimi dans un communiqué de presse sur sa recherche.
Nader Rahimi a d'ailleurs rédigé un article (avec l'aide des coauteurs de l'étude) dans la revue scientifique 'Molecular Metabolism'. Le professeur explique non seulement l'importance de cette découverte, mais aussi la manière dont son équipe est parvenue à comprendre son utilité. MINAR2 pourrait apporter de nouvelles solutions à la lutte contre l'obésité.
Afin d'étudier le rôle de la nouvelle protéine dans la prise de poids, Nader Rahimi et ses coauteurs ont alimenté des rats déficients en MINAR2 avec un régime normal pauvre en lipides, ce qui a augmenté le taux de graisse des rongeurs, selon le communiqué de presse sur la recherche du groupe.
Lorsque des rats déficients en MINAR2 ont été soumis à un régime riche en graisses, les rongeurs ont pris du poids beaucoup plus rapidement que le groupe témoin et ont fini par développer les signes révélateurs associés à l'obésité, notamment une altération du glucose et les précurseurs du diabète de type 2.
Les chercheurs ont constaté que les systèmes qui régulent le métabolisme dans l'organisme des mammifères étaient hyperactifs chez les rats déficients en MINAR2, ce qui leur a permis d'affirmer que la molécule jouait un rôle important dans l'obésité et le développement de troubles métaboliques.
"La thérapie contre l'obésité s'est avérée difficile et la plupart des médicaments utilisés à ce jour ont une efficacité faible ou insuffisante et une sécurité discutable", a expliqué Nader Rahimi.
"MINAR2 est une molécule thérapeutique et les médicaments qui la ciblent pourraient conduire au développement de traitements efficaces", a déclaré Nader Rahimi dans le communiqué de presse relatif à son étude et à celle de ses coauteurs.
Le professeur de pathologie et de médecine de laboratoire a poursuivi en déclarant que le contrôle de la graisse corporelle était l'un des "plus grands défis scientifiques de notre époque" et a par ailleurs constaté que la découverte du rôle de la molécule MINAR2 dans l'obésité pourrait conduire à des thérapies prometteuses pour contrôler la prise de poids.
Bien entendu, d'autres études sont nécessaires pour comprendre pleinement le rôle de la molécule MINAR2, mais Nader Rahimi pense qu'elle pourrait devenir le meilleur outil pour lutter contre l'obésité.