De nombreux Américains pensent que Donald Trump a réellement commis des délits fédéraux graves
La plupart des électeurs pensent que Donald Trump a commis des crimes graves. Pourtant, il n'a pas encore été condamné, bien qu'il fasse l'objet de 88 inculpations pénales dans quatre affaires fédérales et nationales.
À l'heure actuelle, on est en droit de se demander si cela jouera un rôle en novembre prochain, lors de la tenue des élections présidentielles. En effet, la plupart des électeurs américains pensent désormais que Donald Trump a commis de graves délits fédéraux selon un nouveau sondage du quotidien américain "New York Times" et de l’université Siena College.
Le sondage révèle que 39 % des électeurs qui ont affirmé leur intention de voter en novembre ont également déclaré qu'ils pensaient que l'ancien président n'avait pas commis de délits fédéraux graves, tandis que 53 % ont déclaré le contraire.
Le point le plus intéressant concerne l'influence de l'appartenance à un parti sur ceux qui pensent que Donald Trump a ou n'a pas commis de crimes fédéraux graves. Il faut souligner que 9 % des personnes interrogées ont indiqué qu'elles ne savaient pas comment répondre à la question.
Il est clair que les réponses à ce sondage ont été influencées par l'appartenance à un parti. La surprise est venue des indépendants, qui sont 49 % à penser que Donald Trump a commis des crimes fédéraux graves. 90 % des démocrates sont du même avis, contre seulement 17 % des républicains.
La comparution d'un ancien président devant une cour d'assises est une première historique. Le sondage a été réalisé quelques jours avant le début de la sélection du jury dans l'affaire de corruption opposant Donald Trump à l'État de New York, selon le média politique américain "Politico".
"Politico" rapporte que l'ancien président nie les accusations de falsification de documents commerciaux visant à occulter les paiements qu'il aurait versés à l'actrice pour adultes Stormy Daniels avant l'élection de 2016, et qu'il considère ces accusations comme une "chasse aux sorcières".
Peter Wade, rédacteur politique du magazine américain de pop culture "Rolling Stone", a souligné que "l'enquête a également montré que l'écart entre le président Joe Biden et Trump s'amenuisait. Quarante-six pour cent des électeurs ont soutenu Trump, tandis que 45 % ont choisi Biden, 8 % étant incertains ou refusant de se prononcer".
Les électeurs semblent s'être déjà fait une opinion sur la culpabilité ou l'innocence de l'ancien président dans l'affaire de corruption, bien qu'il ne soit pas encore clair si Donald Trump sera reconnu coupable des charges qui pèsent contre lui à New York.
17 % des personnes interrogées sur l'affaire de corruption de l'ancien président n'ont pas su quoi dire. 46 % estiment que Donald Trump devrait être déclaré coupable et 37 % qu'il devrait être déclaré innocent.
Myah Ward, journaliste à la Maison-Blanche pour le média politique "Politico", a expliqué que de récents sondages avaient montré que les indépendants cesseraient de soutenir Donald Trump s'il était reconnu coupable d'un crime. Elle a précisé : "une condamnation dans l'affaire de Manhattan pourrait être particulièrement préjudiciable à Trump parmi les indépendants".
Elle a ajouté : "il est possible que cela ne lui permette pas de revenir à la Maison-Blanche, mais cela pourrait nuire considérablement à sa position auprès de certains électeurs".
Il semble que s'il est reconnu coupable d'une infraction pénale, 53 % des électeurs des sept États clés nécessaires pour remporter l'élection ne voteront pas pour Donald Trump. C'est ce que révèlent les sondages réalisés par le groupe financier "Bloomberg" et l'institut de sondage en ligne "Morning Consult" en février 2024.
Dan Judy, spécialiste de la stratégie du parti républicain, a déclaré, selon le journal américain "The Hill", que "la majorité des sondages montre qu'une partie des électeurs républicains estiment qu'une condamnation pour crime serait aller un peu trop loin".
Ce dernier a d'ailleurs jouté : "cela signifie-t-il que Donald Trump obtient encore 80 à 85 % des électeurs républicains, plutôt que 90 ou 95 % ? Probablement. Mais l'élection pourrait facilement se jouer là-dessus".
L'ancien directeur de la communication du Comité national républicain a également noté qu'une condamnation à elle seule constituait "une rupture potentielle absolue de l'accord". De plus, il semble qu'entre 10 et 15 % des électeurs républicains refuseraient de voter pour l'ancien président s'il était condamné à une peine de prison.